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Romain Grégoire (Groupama-FDJ) tonitruant, mais prudent : "Je suis conscient que ça va vite, je suis le premier surpris"

Fabien Esvan

Mis à jour 24/06/2023 à 13:19 GMT+2

L'espoir a déjà tout d'un grand. A tout juste 20 ans et pour sa première année chez les professionnels avec la Groupama-FDJ, Romain Grégoire se fait un nom dans les pelotons. Vainqueur des 4 Jours de Dunkerque il y a quelques semaines, le Bisontin retrouve les routes de son premier succès chez les grands. Parfois cité parmi les favoris, le puncheur veut surtout continuer à apprendre. Entretien.

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Il n'arrive pas en terrain conquis, mais presque. Annoncé comme l'une des plus belles promesses du cyclisme, Romain Grégoire n'a pas manqué ses débuts chez les professionnels avec quelques résultats de choix depuis janvier. Huitième des Strade Bianche, le jeune Franc-comtois a surtout remporté les 4 Jours de Dunkerque avec brio il y a un mois.
De retour sur les routes nordistes à l'occasion des Championnats de France, le jeune champion connaît le terrain à dompter pour aller chercher la tunique bleu-blanc-rouge. Annoncé parmi les prétendants au maillot, le coureur ne se met pas la pression, loin de là. S'il a pris l'habitude de casser les codes, le Bisontin vient prendre de l'expérience. A quelques heures du rendez-vous, il s'est confié à Eurosport sur son début de saison et ses objectifs. Avec toujours autant de calme et de maturité, deux qualités qui ne cessent de taper à l'œil quand on l'écoute.
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Romain, on revient sur les terres de votre première victoire lors des 4 Jours de Dunkerque. Qu'est-ce que ça vous inspire ?
Romain Grégoire : Ça me met en confiance, c'est plutôt positif. En faisant les 4 Jours de Dunkerque, je savais que ça m'aurait donné l'occasion de reconnaître une partie du circuit. C'est le Championnat de France, c'est une course différente, mais on va essayer d'en tirer un avantage.
Vous sortez d'un Tour de Suisse très fort émotionnellement, mais positif sur le plan sportif avec une belle 15e place au général…
R. G. : Avec les événements tragiques qui se sont passés, on a forcément du mal à retirer le sportif. Pour ce qui est de la performance, on va dire que ce n'est pas si mal. L'objectif, c'était de se battre tous les jours, de bien se préparer pour la semaine qui arrive. Cette 15e place au général, ce n'est pas un résultat exceptionnel, mais ça montre que j'ai été régulier toute la semaine notamment sur les étapes de montagne et les chronos. La forme n'est pas mauvaise.
Les résultats sont venus rapidement en plus comme sur les Strade Bianche, ce qui m'a aidé à monter en volume. J'attendais cette victoire pour être pleinement satisfait de ma première partie de saison.
Comment vous sentez-vous par rapport à cet exercice du chrono justement ?
R. G. : Honnêtement, les dernières performances en chrono m'ont surpris. C'est très positif. Je me dis que j'ai de la marge de travail sur cet exercice. En le travaillant, ce sera forcément plus une force qu'une faiblesse sur les grandes courses à étapes. Ça me donne envie de le travailler surtout quand je vois que les résultats viennent.
Comment évaluez-vous vos premiers mois chez les professionnels ? Est-ce que vous pensez être là où vous voulez être ?
R. G. : En général, c'est plutôt bien. J'avais la volonté de découvrir tous types de terrain et tous types de course notamment par étapes. J'ai aussi pu apprendre ce rôle d'équipier sur le Tour du Pays basque avec David (Gaudu). Les résultats sont venus rapidement en plus comme sur les Strade Bianche (ndlr, il termine 8e), ce qui m'a aidé à monter en volume. J'attendais cette victoire pour être pleinement satisfait de ma première partie de saison.
Alaphilippe ? Avec mes capacités, c'est vers ce style de coureur que je m'oriente.
Pour ces Championnats de France, vous êtes cités parmi les favoris notamment au vu du parcours et de votre expérience d'il y a un mois. Vous vous rangez dans cette catégorie ?
R. G. : Je dirais que non. Je n'ai pas non plus de résultats majeurs par rapport aux principaux favoris que sont (Julian) Alaphilippe, (Benoît) Cosnefroy ou Valentin Madouas. J'ai encore trop peu de références à ce niveau-là. Si on me donne ce statut, tant mieux, c'est une bonne chose à prendre. Je vais essayer d'aller chercher le maillot avec toute l'équipe. Avec la Groupama-FDJ, on a 19 très bons coureurs au départ. S'appuyer sur ce collectif, ça va être notre plus grosse force.
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Vous avez 20 ans, mais on parle de vous comme d'un potentiel champion de France. Vous êtes conscient que ça va très, très vite ?
R. G. : Je suis le premier surpris. Ce n'est pas de la peur parce que c'est ce que j'ai toujours voulu, à savoir disputer des courses dans une grande équipe. Ça me porte, ça m'excite pour aller viser plus haut.
Un duel avec Julian Alaphilippe, c'est quand même grisant…
R. G. : Oui, forcément. Beaucoup de coureurs aimeraient "faire du Alaphilippe", il n'y a pas de question à se poser. Avec mes capacités, c'est vers ce style de coureur que je m'oriente.
Est-ce qu'une stratégie est déjà en place au sein de la Groupama-FDJ avec des cartes pour Valentin Madouas, Thibaut Pinot, vous ou un autre ?
R. G. : La stratégie n'est pas encore écrite. Chacun a son idée de comment il voit la course, encore plus après la reconnaissance du circuit. Je n'ai pas de doutes que Valentin et d'autres coureurs de l'équipe sont très motivés. C'est une course à part. Dans notre équipe, il y a une histoire avec le maillot tricolore.
En 2021, vous confiiez dans Bistrot Vélo "Van Aert, Pogacar… c’est à ce genre de coureurs polyvalents que je veux ressembler." On est toujours dans ce même état d'esprit ?
R. G. : Van Aert ou Pogacar, à vrai dire, je ne regarde personne en particulier. Je fais ma vie, ma petite carrière et on verra bien. Ce que je veux, c'est gagner des courses et le plus possible. J'essaie de travailler pour être le plus performant et le plus polyvalent sur tous les types de terrains possibles.
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Après les Championnats de France, il y aura la Vuelta qui sera le gros temps fort de votre saison…
R. G. : Il y aura une bonne période de repos avant le Tour d'Espagne. Juillet et août seront orientés à 100% sur la préparation. La Vuelta, ça va permettre de finir en beauté cette année. Me consacrer à une telle course World Tour, ça va me faire passer des caps. Même si je suis en panne de fraîcheur, j'aurai le temps de digérer après. C'était important de faire un Grand Tour sur cette première année, en plus avec tous les jeunes.
Parlez-nous de cette jeunesse. On imagine que c'est forcément excitant de débarquer avec cette jeune garde sur la Vuelta…
R. G. : On est tous dans la même démarche, la même perspective d'avancer tous ensemble. On ne se met pas de frein. On n'a pas forcément encore les codes World Tour. Il faudra néanmoins un peu de stabilité, d'ancienneté sur cette Vuelta pour mener le groupe (il sourit).
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