Critérium du Dauphiné - "Nous allons réessayer…" : La Visma et Jonas Vingegaard ne s'avouent pas vaincus avant le week-end décisif

Lorsque Tadej Pogacar est aussi fort, il est irrésistible. Demandez à Jonas Vingegaard, qui a craqué alors qu'il se démenait en danseuse juste derrière son bourreau dans la côte de Domancy. Sans vraiment s'employer, le Slovène a déposé tout le monde et a grappillé seconde après seconde pour s’en offrir 43 d’avance sur le Danois, qui a dû avoir des flashbacks de son envolée dans le Plateau de Beille sur le Tour de l'année dernière. Déjà là, le vainqueur des Tours 2022 et 2023 avait dû s'avouer vaincu face à la supériorité manifeste d'un Pogacar au sommet de son art. Cette fois, il a pris un coup, mais rien ne semble pour autant joué avant un dernier week-end de tous les dangers.

L'étape courte et explosive de Combloux a certes fait un premier ménage, mais tout n'est pas gagné - ou perdu - pour autant. Il reste les géants des Alpes à dompter avec, dès ce samedi, l'enchaînement Madeleine-Croix de Fer, puis Valmeinier pour une journée bien éreintante avec plus de 4800 m à escalader. Ce vendredi, le champion du monde était sur son terrain, celui où il est redoutable. "C'était une étape qui convenait vraiment à Pogacar, et son équipe avait un plan depuis le départ de l'étape, a commenté Grischa Niermann, directeur sportif de la Visma | Lease a Bike. Quand quelqu'un est plus fort, tu ne peux que l'accepter et le féliciter."

Ce week-end, Pogacar retrouvera en revanche des ascensions bien plus longues que ce qu'il a connu depuis le début de sa saison en compétition, et où il a souvent flanché, face à l'endurance et les talents de grimpeur de son rival danois. A l'arrivée, ce vendredi, le tenant du titre du Tour de France se méfiait déjà d'un scénario cauchemar, comme celui qu'il a connu en 2023 lorsque l'équipe de Vingegaard l'avait concassé sur les routes du Granon.

"Samedi, tout peut arriver. Mais on ne s'en inquiète pas pour le moment. On verra, mais on va essayer de survivre et défendre le maillot jaune. Je sais que ça va être dur parce qu'il y aura des cols longs et difficiles. On n'a pas une équipe de grimpeurs ici, mais les gars sont en très bonne forme. Je suis assez confiant sur le fait qu'on puisse défendre le maillot jaune", posait le champion du monde, visiblement serein et confiant à l'aube d'un week-end où aucun cadeau ne lui sera fait.

C'est en effet l'une des faiblesses de la formation émirienne. L'effectif est bien moins fourni pour la haute montagne que celui de la Visma | Lease a Bike qui a pu montrer toute l'étendue de sa puissance collective dans la difficile côte du Mont Saxonnex où ils ont tout fait exploser. Certes, le natif de Komenda a tout envoyé valser et annulé tous leurs efforts, mais les voir se déployer de la sorte ne peut être que de bon augure s'ils veulent enlencher les grandes manœuvres pour relancer une situation qui est loin d'être figée.

Ils pourront aussi profiter de leur hydre à deux têtes pour anticiper avec un joker de luxe, en la personne de Matteo Jorgenson, placé à la 5e place (+1'41") du général et en embuscade. "Nous allons réessayer demain, a prévenu Grischa Niermann. Ça ne va pas être facile, mais je suis satisfait de notre stratégie et de la combativité des gars. On va recommencer dans la prochaine étape (celle de samedi, ndlr)". Tadej Pogacar et UAE sont prévenus, Vingegaard et son équipe ne s'avouent pas vaincus. Ils ont certes perdu la bataille de Combloux, mais pas encore la guerre du Dauphiné.