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Cyclisme - Les cartons jaunes en course ? "Ça peut dénaturer le sport"

Mis à jour 18/06/2024 à 14:57 GMT+2

L'Union Cycliste Internationale (UCI) a présenté ce mercredi de toutes nouvelles dispositions pour améliorer la sécurité des coureurs sur route, et qui rentreront en vigueur à partir du 1er août pour une phase de test. Parmi elles, l'introduction de cartons jaunes durant les courses pour sanctionner les comportements dangereux et tenter de freiner l’épidémie de chute collective.

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Video credit: Eurosport

Pour mieux protéger, l'UCI a pris le risque de réglementer. L'instance du cyclisme international a dévoilé ce mercredi une batterie de nouvelles dispositions visant à améliorer la sécurité sur les courses sur route. Une réaction plutôt rapide, alors que la problématique des chutes massives dans le peloton a complètement explosé depuis le début de la saison et a envoyé certains des plus grands noms du cyclisme au tapis.
Dans son communiqué, l'instance explique avoir pris ces décisions en s'appuyant sur les recommandations de SafeR, une nouvelle entité indépendante regroupant des acteurs du cyclisme pour réfléchir à l'amélioration des conditions de sécurité en course. Quatre mesures phares en sont ressorties, et parmi elles, l'introduction d'un système de carton jaunes durant les courses, assorties de ses pénalités.
"C'est une bonne idée, s'est réjoui notre consultant Eurosport Jacky Durand. Ça pourrait éviter à certains coureurs d'être mis hors-course dès la première faute." Ainsi, un coureur comme Nicolo Parisini (Q36.5), mis hors-course dès la première étape des Boucles de la Mayenne fin mai après avoir provoqué involontairement une chute collective lors du sprint, aurait alors pu ne recevoir qu'un simple avertissement.
Toujours les mêmes coureurs visés
Vingt-et-un fait de courses, pouvant concerner autant les coureurs que les directeurs d'équipes ou les journalistes à moto, ont été identifiés comme pouvant valoir un carton jaune. Et les sanctions tomberont rapidement : le second avertissement lors d'une même étape ou course d'un jour sera synonyme d'exclusion, et de sept jours de suspension. "Il y aura un petit choc pour chaque coureur lorsqu'il apprendra qu'il a un carton jaune, a prédit Jacky Durand. Mais il n'y a pas de solution miracle pour la sécurité."
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Martin explique la chute massive : "Tout le monde a voulu être devant"

Video credit: Eurosport

Et les compteurs ne seront pas remis à zéro à la fin de chaque compétition : trois cartons jaunes en un mois vaudront 14 jours de suspension, et six cartons jaunes sur une année seront sanctionnés de 30 jours de suspension. Une mesure qui risque de faire souvent les mêmes victimes selon Jacky Durand : "Ce seront toujours les mêmes coureurs qui seront visés. Sur une course de trois semaines, un sprinteur pourrait vite avoir deux cartons jaunes. Mais même avec ces nouvelles dispositions, il y aura toujours des chutes."
La plus grosse interrogation concerne ainsi l'interprétation des règles. L'UCI a inclus les "rétro-poussette sur un véhicule ou un coureur et poussette entre coureurs" parmi les 21 comportements identifiés comme sanctionnables. Si les juges font du zèle, un geste comme celui de Lilian Calmejane cette semaine sur le Tour de Suisse, qui a affolé les réseaux sociaux après avoir poussé l'un de ses concurrents venu rouler un peu trop près de lui, pourrait donc valoir un carton jaune.
On va finir avec 20 coureurs
"Des petites poussettes comme ça, il y en a tout au long du parcours, a expliqué Jacky Durand. Dans ce cas, on va finir avec 20 coureurs. Si on l'applique comme ça, alors oui ça va changer quelque chose mais ça peut complètement dénaturer le sport." Durant la phase de test, du 1er août au 31 décembre, aucune suspension ne sera infligée pour une accumulation de carton jaune. Mais à partir de 2025, les sanctions pourraient ainsi pleuvoir.
Les coureurs et autres participants ne seront d'ailleurs pas notifiés en direct de l'avertissement, mais seulement dans le rapport de course. "Ces cartons jaunes n'existeront pas physiquement" précise le communiqué de l'UCI. Il faudra donc attendre encore un peu pour voir un homme en noir à moto brandir un carton jaune aux Tim Merlier et autres Jasper Philipsen après un sprint intermédiaire. Et c'est presque dommage.
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