Au tour de Nibali

C'est déjà, de l'autre côté des Alpes, la belle histoire de ce Giro. Vincenzo Nibali, 25 ans, qui ne devait pas faire partie de la formation Liquigas, est le nouveau maillot rose de l'épreuve. Le quatrième en quatre étapes après Bradley Wiggins, Cadel Evans et Alexandre Vinokourov. Sa présence, il la doit à la mise à l'écart il y a quelques jours de son coéquipier Franco Pellizotti, dont les résultats du passeport biologique étaient anormaux. Sa première place au classement général, à une Liquigas surprenante, larguée de 30 secondes au premier intermédiaire de ce contre-la-montre par équipes de 33 km mais au final victorieuse avec 13 secondes sur Team Sky et 21 sur Columbia HTC.

Avant même l'arrivée d'Astana et d'Alexandre Vinokourov, le nouveau "patron" du Tour d'Italie, savourait. "L'équipe a fait un travail exceptionnel. Nous nous étions beaucoup entraînés pour les chronos cette saison. Nous étions prêts", reconnaissait Nibali le Sicilien. "Belle course, nous étions très forts aujourd'hui", confirmait de son côté Ivan Basso, grand gagnant de la journée et désormais deuxième du classement général à 13 secondes de son coéquipier. Le vainqueur 2006, qui figure parmi les favoris à la victoire finale, a en effet repris du temps à ses concurrents sur ce chrono. Un peu sur certains et parfois beaucoup sur d'autres.

Leader avant l'étape, Alexandre Vinokourov (Astana) recule à la 6e place et pointe à 33 secondes. Le Kazakh n'aura pas besoin de pester contre le temps (pluie et orages, qui ont "profité" à tout le monde) pour expliquer la perte de son maillot rose. Il s'en est déjà pris à ses coéquipiers et notamment au pauvre Slovène Gorazd Stangelj, cinquième élément qui a craqué dans les derniers hectomètres. Quelques secondes de perdues pour Vino donc mais un peu plus pour Carlos Sastre. L'Espagnol est à plus de deux minutes (2'13) d'Ivan Basso. Cela aurait pu être pire mais heureusement pour lui, Cervelo a réalisé une belle performance (5e à 36 secondes).

En revanche, la très mauvaise opération du jour est à mettre à l'actif de Cadel Evans. Le champion du monde a fait ce qu'il a pu pour limiter les dégâts mais la BMC n'était pas taillée pour briller sur cette épreuve. Résultat, 1'19 de retard sur la Liquigas et donc 1'46 derrière Ivan Basso au général. Après la chute et la perte du maillot rose sur la 3e étape, c'est donc une nouvelle journée sans pour l'Australien. S'il n'a pas dit adieu à la possibilité de jouer la gagne, il aura bien du mal à reprendre du temps à Basso dans la montagne, au contraire de Sastre. Evidemment le Giro n'est pas joué. Surtout que le maillot rose semble décidé cette année à changer d'épaules comme de chemise.