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Menchov est contrarié

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ParEurosport

Mis à jour 06/05/2011 à 14:12 GMT+2

Denis Menchov est un éternel insatisfait. Vainqueur du Giro en 2009, il n'avait pu défendre son titre l'an dernier, préparation pour le Tour oblige. Cette année, c'est ce même Tour qui se refuse à lui et à sa nouvelle équipe, Geox. Alors revoilà le Russe en Italie, qu'il retrouve avec plaisir.

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Crédit: Eurosport

Le 20 janvier dernier, Denis Menchov a pesté. Comme tout le monde chez Geox-TMC. Malgré sa présence et celle d'un ancien vainqueur, Carlos Sastre, sa nouvelle équipe n'a pas été retenue par ASO pour le Tour de France. Un affront et une blessure pour le Russe, qui n'a pas manqué une seule Grande Boucle depuis 2001. Mais, finalement, peut-être un mal pour un bien. Après réflexion, Menchov a décidé qu'au lieu d'un seul grand tour, il en disputerait deux en 2011. Va pour le Giro et la Vuelta, donc. Deux courses qu'il compte déjà à son palmarès et qu'il aime beaucoup.
Sans aller jusqu'à remercier Christian Prudhomme, Geox a compris comment tirer avantage de la situation. "On a transformé cet inconvénient en un atout, explique Mauro Gianetti, le manager de la formation espagnole. Sachant que nous ne pouvions pas faire le Tour, nous avons préparé le Giro de façon plus spécifique et nous y arrivons plus forts que si nous avions eu le Tour derrière à notre programme." Puis Menchov s'est souvenu que l'an dernier, il avait déjà râlé quand Rabobank lui avait demandé de ne pas disputer le Giro afin de se concentrer sur le Tour. Tenant du titre en Italie, il avait très envie de venir défendre son titre. "Mais c'était l'intérêt de mon équipe de me préserver pour juillet" admet-il. Avec raison, puisqu'il allait prendre la troisième place du Tour derrière Alberto Contador et Andy Schleck.
"Je vois cinq ou six coureurs capables de gagner"
Le revoilà donc en Italie. La dernière image que l'on a de Denis Menchov sur le Giro, c'est celle d'un homme en transe. Lors du contre-la-montre final, maillot rose sur les épaules, il aurait pu tout perdre au profit de Danilo Di Luca après une chute dans le dernier kilomètre du chrono. Finalement, il y eut plus de peur que de mal. Après avoir franchi la ligne, le Russe a balancé son vélo et son visage, à cet instant, traduisait autant la joie qui était la sienne que la peur qu'il venait de ressentir. On ne l'avait jamais vu comme ça. "Moi non plus, s'amuse-t-il deux ans plus tard. Cette victoire, c'est probablement la plus belle de ma carrière. C'est pour ça que je suis très heureux de revenir sur le Giro. J'ai de très grands souvenirs ici."
Mais cette fois, la concurrence est encore plus rude qu'en 2009, lorsqu'il avait devancé sur le podium Danilo Di Luca. L'Italien est toujours là, mais il est loin d'être son principal adversaire. Menchov le sait. Il a vite fait de cibler le danger. "Bien sûr, dit-il, Alberto Contador est le grand favori. Il sera l'adversaire le plus difficile à battre mais il y en a d'autres. Je vois au moins cinq ou six coureurs capables de gagner ce Giro. L'autre gros client, ce sera Nibali. Parce qu'il vient de gagner la Vuelta. Celui qui a déjà gagner un grand tour est un client plus dangereux parce que, quand on en a gagné un, on brise une barrière psychologique." Et Menchov sait de quo il parle. Parmi les coureurs en activité, il est celui qui compte le plus de grands tours à son actif (trois) derrière Contador. Idem quand il évoque "l'expérience, irremplaçable sur ce type de course". A 33 ans, Menchov en a à revendre.
L'autre atout dans la manche du maillot rose 2009, c'est cette équipe Geox, taillée sur mesure pour les trois prochaines semaines. Pas un effectif n'aligne plus de grimpeurs. Menchov sera parfaitement entouré sur les cimes, avec David Blanco, Fabio Duarte ou Rafael Valls. Sans oublier, évidemment, Carlos Sastre, lequel, sans arrière-pensée, va tout donner pour aider Menchov. Vu le profil de cette 94e édition, cette abondance de grimpeurs ne risque pas de lui nuire. "Ce Giro, c'est le grand tour le plus montagneux que j'ai jamais vu, explique le Russe. La deuxième moitié, notamment, est incroyablement difficile." Trop pour lui? Jacky Durand figure au rang des sceptiques. "Pour moi, Menchov est trop lourd pour ce Giro, juge le consultant d'Eurosport. Il y a trop de cols avec des pentes très fortes par rapport à 2009 et il n'y a qu'un seul chrono pour spécialistes." "Mais ce ne sont pas le nombre de montées qui importe, c'est la condition dans laquelle vous êtes", estime Menchov. Et la condition, il l'a. Son début de saison a été discret, mais il sait se préparer. Il serait surprenant de ne pas le voir graviter autour du podium…
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