Tour d'Italie - 11e étape - Ackermann s'impose au sprint à l'issue d'une journée qui a fait des victimes

Pascal Ackermann enlève sur le fil une nouvelle étape folle. Décidément, il se passe tous les jours une pléiade de péripéties sur cette 106e édition du Tour d’Italie. Solide troisième au général ce matin, Tao Geoghegan Hart (INEOS Grenadiers) a dit adieu au Giro, victime d’une violente chute en compagnie de Geraint Thomas et Primoz Roglic. Si les derniers cités ont pu repartir, le vainqueur de l’édition 2020 a dû quitter la route sur civière.

Au bout de l’effort, Ackermann (UAE Emirates) s’est imposé sur cette 11e étape au final périlleux qui a coûté cher à Fernando Gaviria (Movistar), retardé par une chute. Auteur d’un effort sublime mais tardif, Jonathan Milan (Bahrain – Victorious) voit la victoire se refuser à lui pour un boyau, deuxième devant un Mark Cavendish (Astana Qazaqstan) de retour à son meilleur niveau.

Il n’y a pas d’étape de transition sur ce Giro 2023. Même un profil aussi inoffensif que celui de cette 11e étape dessinée entre Camaiore et Tortona a occasionné son lot de rebondissements. La faute principalement à une météo toscane particulièrement maussade, qui a lustré des routes déjà réputées sinueuses et piégeuses. Vainqueur de l’édition 2020 et habitué de ces embûches, Tao Geoghegan Hart n’a pu éviter la chute d’un coureur d’UAE Emirates devant lui dans la descente de la Colla di Boasi, à 68 kilomètres du but.

Un gadin d’une rare violence qui a également entraîné au sol Primoz Roglic (Jumbo Visma) et Geraint Thomas (INEOS Grenadiers). Vite repartis, les deux premiers du général ne reverront pas le Britannique, incapable de se relever et emmené dans l’ambulance à l'aide d'une civière.

La course perd une nouvelle pointure de choix dans la lutte à la victoire finale et INEOS un levier de pression majeur dans sa stratégie d’harcèlement de Roglic. Autre victime de cette chute, Pavel Sivakov (INEOS) a fini l’étape, mais à près de dix minutes du peloton. L’addition du jour est plus que corsée pour la formation britannique, dans un Tour d’Italie où chaque étape apporte son assortiment de peines.

A l’instar de la veille, les échappés ont cru en leur chance d’aller au bout, face à la potentielle pagaille pouvant gagner les rangs du peloton. Frustré de l’échec de mardi, Mads Pedersen (Trek – Segafredo) a mis à la planche ses équipiers dans le but de stabiliser l’écart sous les deux minutes, et ce même dans les descentes. Dernier rescapé à l’avant, Laurenz Rex (Intermarché – Circus - Wanty) a bien fait passer quelques sueurs froides au Danois, mais la solide charpente du Belge n’a pas suffi, repris sous la banderole des cinq derniers kilomètres au bout d’un bel effort solitaire.

Même sur une route sèche, le final escarpé a fait des siennes dans un peloton particulièrement animé et tendu. Déjà à terre hier, Gaviria a une nouvelle fois goûté au bitume à 1,5 borne de la ligne. Épargné par le sort, Pedersen n’a pourtant pas fait mieux que la veille, quatrième derrière un trio royal au coude-à-coude jusqu’aux ultimes mètres. Deux sur trois ont levé les bras, mais c’est bien Pascal Ackermann qui s'est adjugé son troisième bouquet sur l’épreuve, vainqueur d’un fil devant Jonathan Milan, qui conforte à l’occasion sa tunique cyclamen. Un temps en tête, Mark Cavendish complète le podium et prend date pour la suite du Giro. Peut-être pas pour demain, où le final risque d’être un poil trop exigeant pour le champion de Grande-Bretagne.