Giro 2023 | Aurélien Paret-Peintre remporte la 4e étape, Andreas Leknessund prend le maillot rose à Remco Evenepoel

Première étape de montagne et première victoire française sur le Giro. Membre d’une échappée qui a mis une éternité à se dessiner, Aurélien Paret-Peintre (AG2R Citroën) a signé sa première victoire en grand tour en remportant, ce mardi, la 4e étape à Lago Laceno. Le Haut-Savoyard de 27 ans a devancé au sprint son dernier compagnon de fugue, Andreas Leknessund (DSM). Le Norvégien a sacrifié ses chances de succès sur l’autel du maillot rose, qu’il ravit à Remco Evenepoel, arrivé avec deux minutes de retard dans un petit peloton de favoris. Un changement de leader consenti par le Belge, qui avait annoncé vouloir se délester de la tunique.

Devant la promesse de ce maillot rose à vendre, une bonne partie du peloton était motivée à prendre l'échappée, que ce soit pour prendre la tête du général ou remporter cette étape riche de trois cols de 2e catégorie, trop dure pour les sprinteurs mais pas assez pour envisager une grande explication entre cadors. Ainsi, il a fallu attendre environ 75 kilomètres de course (!) pour voir la bonne échappée se dessiner. Avant ça, le rythme irrespirable (47,2 km/h dans la première heure) a dynamité le peloton, contraignant même Paul Lapeira, porteur la veille du maillot de meilleur grimpeur, à jeter l’éponge, soit le premier abandon dans ce Giro.

Dans une descente, autour du km 30, le peloton s'est même scindé en plusieurs morceaux. Evenepoel était alors distancé et son dauphin Joao Almeida piégé dans un 3e échelon, avant qu'ils ne soient ramenés par leurs équipiers. Avec cinq compagnons, Paret-Peintre et Leknessund sont sortis dans la descente du Passe delle Crocelle, ascension de 2e catégorie où Thibaut Pinot a conforté son maillot de meilleur grimpeur. Le Français et le Norvégien étaient accompagnés de Nicola Conci (Alpecin-Deceuninck), Vincenzo Albanese (Eolo Kometa), Warren Barguil (Arka Samsic), Amanuel Ghebreigzabhier et Toms Skujins (Trek-Segafredo).

Les hommes d’Evenepoel ont d’abord limité l’écart autour de quatre minutes avant de laisser le chronomètre grimper à près de six minutes. Dans l’ultime ascension, la plus dure de la journée, l'échappée s'est expliquée pour la victoire. Tout en force, Leknessund a fait la différence dans les plus forts pourcentages du Colle Molella (9,7km à 6,2%). Mais Paret-Peintre, dernier à lâcher prise, a trouvé les ressources pour revenir juste avant le sommet, la pente étant alors moins sévère.

Il restait trois kilomètres assez plats pour rallier l’arrivée. Homme le mieux placé au général au sein de l’échappée, Leknessund a d’abord rechigné à collaborer avec Paret-Peintre. Puis le Norvégien a fini par assurer la quête du maillot rose, fixant seul le rythme du duo dans le dernier kilomètre avant d’être déposé au sprint par Paret-Peintre. Nouveau leader de ce Giro, Leknessund possède 28” d’avance sur Evenepoel et 30” sur Paret-Peintre. Les écarts entre les cadors restent les mêmes puisqu’ils sont arrivés ensemble, dans un petit peloton de 24 coureurs, à 2’01” du vainqueur du jour.

Pour Paret-Peintre, il s’agit de la plus belle victoire de sa carrière, après des succès en 2021 sur le GP la Marseillaise et en février sur la 3e étape du Tour des Alpes Maritimes et du Var. Il lance ainsi de la plus belle des manières son 2e Tour d’Italie, qu’il espère conclure dans le top 10 après s’être classé 16e en 2020. “Une journée parfaite” comme il pouvait le répéter après l’arrivée.