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Giro 2023 | Remco Evenepoel et les autres ne sont pas des robots

Christophe Gaudot

Mis à jour 24/05/2023 à 20:01 GMT+2

Mardi soir, après la 16e étape du Giro, rampe de lancement d'une troisième semaine affolante, Remco Evenepoel (Soudal - Quick Step) a pris la parole. Non pour commenter sa performance sur les pentes du Monte Bondone, il aurait aimé, mais pour annoncer sa reprise de l'entraînement et revenir sur les critiques dont il a été la cible. Le cœur de son propos fut de dire qu'il n'était pas un "robot".

Remco Evenepoel

Crédit: Getty Images

"Evenepoel, le Covid et le respect dû au Giro". La Gazzetta dello Sport était-elle la voix de l'Italie quand elle a critiqué le choix du maillot rose de quitter le Giro ? Plus important, était-elle juste à l'égard d'un gamin qui avait tant sacrifié et qui voyait là son objectif de l'année lui glisser entre les doigts pour une histoire de saleté de virus qui se rappelle à nous souvent aux pires moments ?
Des images publiées par le Het Nieuwsblad en Belgique ont montré à quel point Remco Evenepoel se sentait mal après le contre-la-montre dont il est sorti vainqueur il y a une dizaine de jours. Mais est-ce vraiment le débat ? Son équipe et lui ont fait exactement ce qu'ils avaient prévu dans cette situation, ni plus, ni moins. Le coureur avait des symptômes, il s'est avéré positif au Covid-19, il a été retiré de la course et a dû passer des examens pour écarter toutes craintes de lésions cardiaques. Chose faite et Evenepoel va pouvoir basculer sur ses prochains, et non ses nouveaux, objectifs.
Je ne suis pas un robot
Car le gamin et son équipe ont refusé de céder aux sirènes de la revanche. Non, Evenepoel n'ira pas sur le Tour de France a promis Patrick Lefevere qui couve son Remco depuis qu'il a compris qu'il tenait là un talent unique, c'est-à-dire il y a bien longtemps déjà. Il va s'en tenir au plan prévu et il sera ensuite temps de savoir s'il sera l'heure de défier la Grande Boucle en 2024. Se préparer pour elle demande énormément d'investissement, trop sans doute pour Evenepoel qui en avait déjà tellement mis pour le Giro.
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Gilbert : "Evenepoel ne doit pas faire le Tour de France"

"Je voudrais juste rappeler à tout le monde que je ne suis pas un robot, mais aussi un être humain normal, un mari, un fils, un équipier, avec des sentiments normaux", a écrit le Belge sur ses réseaux sociaux. Une évidence que nous oublions parfois sur l'autel de l'extrême capacité sacrificielle des champions mais aussi des autres coureurs qui garnissent le peloton. Que lira-t-on si les quatre derniers jours du Giro ne sont pas d'immenses feux d'artifice ? Qu'il fut probablement le "pire" de l'époque moderne, de l'histoire même pour certains.
Au micro d'Eurosport et devant ceux d'autres médias, les acteurs de la course se sont succédés pour réclamer ici de la bienveillance, là une forme de compréhension. "D'anciens coureurs critiquent l'attitude du peloton", a-t-on dit à Geraint Thomas. "Il y a des choses qui se faisaient dans les années 80 et 90 et que nous sommes fiers de ne plus faire", a-t-il renvoyé. On laissera à "G" son assurance sur la disparition totale du dopage dans le peloton actuel mais l'attaque semble tenir d'une sorte de ras-le-bol.

Le cyclisme appartient aux coureurs

Le peloton du Giro vit l'enfer, ou presque, depuis le départ de la côte adriatique. Et après avoir pris des centaines et des centaines de litres d'eau sur la tête, il doit désormais se coltiner une troisième semaine effrayante à souhait. La perspective de celle-ci et la crainte qu'elle a fait naître parmi les leaders a gelé la course si bien qu'il a fallu attendre 16 étapes pour voir les leaders s'expliquer. Oui, et alors ?
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Tracé, météo, fatigue... Pourquoi si peu de spectacle entre les favoris ?

L'incroyable pugnacité de la bande des Pogacar, Van der Poel & co. a peut-être fait oublier que le cyclisme pouvait parfois ne pas être explosif. Spectacle s'il en est, il appartient aux coureurs et s'il leur revient d'être parfois plus grands qu'eux-mêmes, le droit de ne pas toujours dépasser leurs limites est inaliénable.
Remco Evenepoel les avait à l'évidence atteinte sur ce Tour d'Italie. Souhaitait-il aller plus loin et le remporter pour la première fois ? Evidemment. Sa saison est-elle déjà frustrante ? Sans doute car le Giro devait lui permettre de passer un nouveau cran dans une carrière réglée au millimètre. Evenepoel, comme d'autres avant lui, a déjà payé pour voir que même les plans les mieux rôdés pouvaient dérailler. Il n'y a que les machines pour ne jamais connaître l'échec. Ces coureurs n'en sont pas.
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