João Almeida remporte la 16e étape, Geraint Thomas reprend la tête du général, Primoz Roglic a cédé du terrain

On y voit enfin plus clair. Le Monte Bondone, terme de la 16e étape du Giro ce mardi, a été le théâtre de la première grande explication entre les favoris à la victoire finale. Dans les six derniers kilomètres, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) n’a pas été capable de suivre les accélérations de João Almeida (UAE Emirates) et Geraint Thomas (INEOS Grenadiers), qui se sont disputé au sprint la victoire du jour, revenue au Portugais. Le Gallois, lui, se console en retrouvant le maillot rose, quatre jours après l’avoir laissé à Bruno Armirail, qui a franchi la ligne avec plus de quatre minutes de retard.

Grâce à un énorme Sepp Kuss, qui a escorté son leader jusqu’à l’entrée du dernier kilomètre, Roglic n’a concédé que 25” en prenant la 3e place, avec l’étonnant Eddie Dunbar (Jayco AlUla) dans la roue. Une gifle à l’impact chronométrique plutôt limité alors qu’il s’est fait distancer à cinq kilomètres de l’arrivée par Thomas, parti rejoindre Almeida, qui était sorti un peu plus tôt. Le duo de tête comptait 30” de retard sous la flamme rouge avant de se regarder quelque peu.

Au général, Thomas, nouveau leader, compte 18” d’avance sur Almeida et 29” sur Roglic avant les cinq dernières étapes. Le ménage est fait derrière le trio. Quatrième, Damiano Caruso (Bahrain-Victorious) pointe à 2’50”, treize secondes devant Dunbar.

Distancé à 10 bornes du but, Bruno Armirail a franchi la ligne en 19e position et demeure dans le top 10 (7e à 3’22”). Le Français a fait de son mieux avec ses armes, sur une étape à plus de 5000m de dénivelé qui a provoqué les premiers grands écarts. Il s’y attendait, à l’inverse peut-être de son leader Thibaut Pinot, seulement 16e de l’étape du jour, à 3’27” d’Almeida. Le Franc-Comtois est désormais 13e à 6’48”. La possibilité d’un top 5 s’éloigne sérieusement.

Présent dans l’échappée du jour, qui a compté jusqu’à 26 unités dont Ben Healy, Jack Haig et Patrick Konrad, Aurélien Paret-Peintre a été maillot rose virtuel dans le final, l’écart maximal ayant atteint tutoyé les cinq minutes. Épaulé par son petit frère, Valentin, auteur d’un très gros travail, le grimpeur haut-savoyard a été repris par les cadors à un peu plus de huit kilomètres du sommet. Il a finalement lâché 6’34” sur Almeida et tombe ce mardi soir à la 16e place du général (+10’02”).

Porteur du maillot blanc, Almeida signe à 24 ans sa première victoire sur le Giro, la course qui l’avait révélé en 2020 avec 15 jours passés en rose. Le Portugais a pris les choses en main dans la seconde partie de l’ascension finale (22,7km à 6,4%), après que Rohan Dennis, dernier maillon de l’écrémage effectué par les Jumbo-Visma, s’est relevé. Formolo, McNulty et surtout Vine ont alors roulé pour mettre sur orbite leur leader. Almeida a d’abord accéléré plusieurs fois assis sur la selle avant d’attaquer, pour de bon et debout sur les pédales, à six kilomètres du but.

Primoz Roglic n’a pas réagi, laissant faire Sepp Kuss. Avant de voir Thomas s’envoler à son tour. Le coup est d’autant plus rude à avaler le Slovène a fait rouler ses hommes toute la journée. Dans l’avant-dernière ascension, le Serrada (17,5km à 5,5%), ils avaient même sérieusement accéléré pour réduire le peloton à une quarantaine d’unités. Un travail qui n’a pas payé. Bien au contraire.