Jeux Olympiques : Le cyclisme en danger après l'affaire Armstrong

Le cyclisme a-t-il une place pérenne dans la classe des sports olympiques ? Jusqu’à hier, la réponse aurait été affirmative. Elève souvent dissipé se faisant remarquer par des scandales ayant attrait au dopage, son attitude ne remettait pas pour autant en cause la légitimité de sa présence. Mais les révélations éventuelles de Lance Armstrong concernant le régime de faveur dont il aurait bénéficié avec l’UCI pourraient changer la donne.

Anticipant la retransmission des aveux d'Armstrong, recueillis par la journaliste Oprah Winfrey lundi et diffusés jeudi à la télévision américaine, Dick Pound, membre du CIO et ancien patron de l’Agence Mondiale Antidopage, a vu rouge et menacé. Lors d'un entretien téléphonique accordé à l'agence britannique Reuters, Pound a déclaré : "Le seul moyen de nettoyer tout ça serait que tous ces gens se disent : 'On n'est plus aux Jeux et on veut y être, donc regagnons notre place'.  Le CIO devrait s'en saisir. (L'UCI) n'est pas connue pour ses actes forts contre le dopage."

Mais le son de cloche n'est pas le même au Comité Olympique. Selon Mark Adams, porte-parole officiel du CIO, "l'UCI a largement œuvré en faveur de la lutte contre le dopage. Une éventuelle exclusion du cyclisme du programme olympique est fort peu probable. Il est à l'heure actuelle prématuré de discuter de ce sujet alors que l'émission n'a pas encore été diffusée. Une fois qu'elle l'aura été - et lorsque l'USADA et l'UCI auront fait part de leurs commentaires - nous aurons une meilleure idée de ce que sera la prochaine étape", a précisé Adams.

Face à cette déclaration, Dick Pound s'est empressé de regretter la "souplesse" du comité.  "Le CIO a très bien fait en amendant sa charte pour dire: vous devez vous conformer ou vous ne pouvez pas participer, mais ils sont réticents à utiliser ce pouvoir".