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Milan - Sanremo - Arnaud Démare accusé de tricherie par Matteo Tossato et Eros Capecchi

Alexandre Coiquil

Mis à jour 20/03/2016 à 18:20 GMT+1

MILAN-SANREMO - Au lendemain de son succès sur Milan - Sanremo, Arnaud Démare a été accusé par Matteo Tosatto et Eros Capecchi d'avoir triché lors de la montée de la Cipressa. Le sprinter de la FDJ a démenti sur L'Equipe. Et le jury de course ne donnera pas suite.

Arnaud Démare (FDJ), vainqueur de Milan-Sanremo 2016.

Crédit: AFP

Il n'y aura pas de Démare-gate. Au lendemain de son historique succès sur Milan - Sanremo, le premier succès du cyclisme français sur un Monument depuis la victoire de Laurent Jalabert sur la Primavera en 1995, le sprinter de la FDJ a été accusé de tricherie par deux coureurs italiens : Matteo Tosatto (Tinkoff) et Eros Capecchi (Astana). Mais le jury de l'UCI, décisionnaire en la matière, a été interrogé après l'épreuve par des journalistes au fait de ces rumeurs. Il a affirmé que rien d'anormal n'avait été relevé par les commissaires présents à ce moment de la course.
Dimanche après-midi, Arnaud Démare lui-même a fermement démenti ces accusations, comme l'avaient fait plusieurs membres de son équipe . "Je n'ai rien fait de répréhensible. Il y a des arbitres dans le cyclisme. Si j'avais fait quelque chose d'interdit, j'aurais été mis hors course", a déclaré le Français au site internet du journal L'Equipe. Le sprinteur de 24 ans a mis en ligne les données de sa course (puissance, vitesse...). L'Equipe relève que "les données disponibles ne montrent aucun pic de vitesse douteux dans ses performances alors que les coureurs qui l'accusaient parlaient d'un Démare les doublant à 80 km/h".
Selon Tosatto et Capecchi, dont les témoignages ont été diffusés par La Gazetta dello Sport, dimanche, le Français se serait volontairement accroché à la voiture FDJ lors de la montée de la Cipressa, alors qu'il était parti à terre quelques instants plus tôt en compagnie de Michael Matthews (Orica) et Geraint Thomas (Sky). Longtemps donné battu, Démare, aidé par Willian Bonnet et Mathieu Ladagnous, avait reussi à rejoindre le peloton des favoris pour attaquer le Poggio. Aucune image ne permet de vérifier les déclarations des deux coureurs.
"Dans la montée, il roulait deux fois plus que nous. Je n'ai pas vu s'il était à la fenêtre de la voiture de l'équipe ou s'il a été remonté à l'aide d'un bidon. Bien sûr, il a été très fort lors du sprint. Mais sans cette aide, il n'aurait jamais gagné, a soutenu Tosatto à La Gazetta dello Sport. Je n'ai jamais vu quelqu'un faire cela avec si peu de scrupule. Je l'ai vu et les coureurs qui étaient à ma hauteur l'ont vu aussi bien que moi."
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Arnaud Démare sur le podium de Milan - Sanremo 2016

Crédit: AFP

Eros Capecchi, le coéquipier de Vincenzo Nibali, est allé dans le même sens que son compatriote. "Démare est passé à 80 km/h dans la montée. Je n'avais jamais vu ça auparavant. J'étais dans la roue de Tosatto et je l'ai vu clairement. Démare était accroché sur la droite de la voiture de l'équipe. C'est une honte."
Guesdon : On n'a pas triché
Selon le quotidien italien, Herve Borcque, le juge de course, a été mis au courant des accusations de Tosatto et Capecchi. Mais sans preuves réelles (photo ou vidéo), il n'a pas donné suite aux réclamations. Pour le moment, seuls Tosatto et Capecchi ont évoqué publiquement le sujet. Sur Twitter, des internautes ont analysé les images du direct et l'ascension du Français a semblé en dehors de tous soupçons.
L'histoire ne s'est pas arrêté là. L'ancien coureur cycliste Daniel Lloyd, reconverti consultant, a demandé sur son compte Twitter que la FDJ et Démare publient les relevés de son compteur et les données GPS, histoire d'enlever les soupçons. Le message du Britannique a d'ailleurs été approuvé par Fabian Cancellara qui a rétorqué par un "Je suis d'accord" sur le célèbre réseau social. Démare l'a donc fait dans l'après-midi.
Interrogé par le site Cyclingnews, Frédéric Guesdon, le directeur sportif de la FDJ au volant de la voiture incriminée, a démenti avoir aidé Démare dans la Cipressa. "On n'a pas triché", a assuré l'ancien vainqueur de Paris-Roubaix. "J'étais avec Arnaud dans la montée de la Cipressa mais simplement parce qu'il figurait dans le convoi de voitures après la chute collective. Il a pris un bidon à une seule reprise, mais je n'aurais jamais pu le tracter à plus de 80Km/h alors que j'étais en queue de la file des directeurs sportifs. C'était pare-chocs contre pare-chocs." Guesdon ajoute : "Il a juste pris un bidon, mais j'ai comme j'ai dit, il y avait des voitures absolument partout, et des coureurs disposés partout sur la chaussée, donc cela n'aurait pas été possible de le tirer à 80Km/h comme ils l'ont dit."
Pour conclure, Frédéric Guesdon a cité l'exemple de Michael Matthews, qui, comme Démare, s'est rapproché du peloton des favoris près du sommet de la Cipressa. "Il a été distancé lors de la chute, a chassé dans la Cipressa et a voulu revenir près du sommet. Mais il n'a pas réussi à tenir après ça. On n'a pas triché. (...) Cela fait partie des courses italiennes (concernant la polémique). Mais que cela vienne de deux vieux coureurs italiens c'est vraiment petit. Mais s'il y a vraiment un problème; on va montrer les relevés d'Arnaud." La publication de celles-ci devraient suffire à éteindre la polémique. En tout cas, elles ne doivent pas ternir la joie du Français.
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Le jour de gloire d'Arnaud Démare (Fdj) sur Milan-Sanremo

Crédit: AFP

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