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Les Bleus sans regret après l'argent de Bardet : "Il y a de la fierté d'avoir couru comme ça"

Laurent Vergne

Mis à jour 01/10/2018 à 10:51 GMT+2

MONDIAUX SUR ROUTE – Laurent Brochard est toujours le dernier champion du monde sur route français. Dimanche, à Innsbruck, l'équipe de France nourrissait de hautes ambitions et de gros espoirs. Elle n'a pas déçu, elle a assumé ses responsabilités. Mais la deuxième place de Romain Bardet est à la fois une récompense et une grande frustration.

Thibaut Pinot, Romain Bardet et Julian Alaphilippe.

Crédit: Getty Images

Cette image restera une des plus fortes de ce Mondial 2018. Dans le Höll, la redoutable dernière montée de cet infernal parcours tyrolien, les Français ont décidé de taper du poing sur la table. Trois devant, tous les autres derrière. Thibaut Pinot, Romain Bardet et Julian Alaphilippe, dans cet ordre, ont non seulement condamné Michael Valgren, dont la trentaine de secondes de marge n'a pas résisté, mais ils ont aussi réduit à sa plus simple expression le groupe des favoris.
A cet instant, les espoirs les plus fous étaient légitimes. Un quart d'heure plus tard, c'est une immense frustration qui attendait les Bleus, même si la médaille d'argent de Bardet constitue le meilleur résultat de l'équipe de France au XXIe siècle.
Attendus comme des protagonistes majeurs de cette course en ligne, les hommes de Cyrille Guimard n'ont pas déçu. Mais ils sont déçus. Le regret, le gros regret, c'est évidemment Julian Alaphilippe. Il était le leader de ce groupe, et quand Pinot s'est sacrifié dans l'ultime ascension en se mettant à la planche, c'était d'abord pour lui. Mais le vainqueur de la Flèche Wallonne a coincé, quand la pente s'est élevée au-dessus des 15%. "Je ne vais pas chercher d'excuses, les jambes ont lâché dans les derniers mètres de la montée, a-t-il regretté. Je suis forcément un peu déçu."
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Bardet : "Valverde, c'est un énorme palmarès, long comme le bras"

Le coup de moins bien d'Alaphilippe a fortement affaibli la position française. Car Pinot, lui, avait déjà rétrogradé après avoir tout donné. La fourche tricolore n'avait plus qu'une dent, Romain Bardet. Celui-ci n'a d'ailleurs pas vu Alaphilippe décrocher. C'est en se retournant qu'il a compris que la donne avait changé. "Quand Julian a été un peu en difficulté, j'ai cogité un peu pour savoir quelle stratégie adopter mais comme j'avais encore un peu de carburant, j'y suis allé à fond", explique Bardet. Peu après, il n'y avait plus qu'Alejandro Valverde et Michael Woods avec lui. Le premier étant, évidemment, bien plus encombrant que le second.
La pointe de vitesse de l'Espagnol, incomparable, ne lui laissait que peu d'espoirs. Alors il a tenté de sortir une ou deux fois, mais le sommet était proche, et les occasions ont manqué. "Une fois au sommet, il n'y avait pas beaucoup d'opportunités, constate-t-il. J'ai fait le maximum. Au sprint, je savais que ce serait difficile contre Alejandro Valverde." Le retour de Tom Dumoulin dans le final n'a pas rebattu les cartes. Et comme prévu, au sprint, il n'y a rien eu à faire contre Valverde.
Vendredi, Thibaut Pinot avait confié qu'une médaille n'intéressait pas l'équipe de France. C'était le titre ou rien. Ce sont les Mondiaux, pas les Jeux Olympiques, où l'argent et le bronze ont un vrai pouvoir de consolation. Là... Malgré tout, Romain Bardet ne se morfond pas, même s'il n'avait pas vraiment le sourire à l'arrivée. "Je ne vais pas faire la fine bouche de la deuxième place, dit le natif de Brioude. Valverde, c'est un énorme palmarès, long comme le bras. Je retiens que l'équipe de France a été remarquable, par son courage, par son abnégation."
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Alejandro Valverde entouré par Romain Bardet et Michael Woods sur le podium des Mondiaux.

Crédit: Getty Images

Pinot : "On a montré qu'on était très fort"

Outre la 2e place de Bardet, le meilleur résultat français depuis le sacre de Laurent Brochard en 1997, Thibaut Pinot et Julian Alaphilippe terminent 7e et 8e. Le résultat d'ensemble est bon. "Un grand coup de chapeau à toute l'équipe de France", a soufflé le puncheur de Quick Step, ravalant sa déception. "On a montré qu'on était très fort", ajoute Pinot.
Une erreur a-t-elle été commise en sacrifiant ce dernier, qui semblait avoir des jambes de feu ? Non, assure Pinot lui-même : "C'était mon rôle. J'étais bien mais j'ai compris que ça allait être une course de côte donc j'allais dans les coups et dans le final j'ai durci. C'était mon rôle. Julian a eu des crampes dans le final, c'est dommage mais il y a de la fierté d'avoir couru comme ça, d'avoir été solides sur presque sept heures."
Tout le monde a joué la carte du collectif et il serait assez cocasse de reprocher aux Bleus d'avoir fait travailler Thibaut Pinot quand certains annonçaient que les leaders étaient prêts à se tirer dans les pattes. L'équipe de France a fait sa course. Et plutôt bien. "On n'a rien à se reprocher, on a fait la course qu'on souhaitait faire, juge Guimard. Les coureurs ont assumé leur rôle, ils ont fait honneur au maillot de l'équipe de France. Etre favori n'impose pas de gagner, il y a la réalité du terrain". Dimanche, la troupe bleue est tombée sur un os, un seul, nommé Valverde. Mais il ne sera pas facile à digérer.
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