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Paris-Nice : Pour les Français, c'est (enfin) l'heure d'en gagner une

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 03/03/2016 à 09:58 GMT+1

PARIS-NICE - Voilà cinq ans que la France est redevenue une nation majeure du cyclisme avec deux podiums sur le Tour (les deux en 2014) et des succès sur des classiques World Tour (Gallopin à la Clasica San Sebastian ou Chavanel à Plouay). Pour autant, les Tricolores ne gagnent ni sur les grandes courses par étapes ni sur les monuments. Et si c'était pour cette année ?

Thibaut Pinot sur le Tour de France 2015

Crédit: AFP

Printemps 2011. Battu au sprint par Nick Nuyens, Sylvain Chavanel rate d'un cheveu la victoire sur le Tour des Flandres. Voir un Français monter sur le podium d'un monument comme le Ronde semble alors une performance exceptionnelle au regard de ce début de XXIe siècle, que le cyclisme tricolore traverse en spectateur plus qu'en véritable acteur.
Depuis, les Français ont repris leur place parmi les meilleures nations du cyclisme moderne, brillant sur tous les plans, du sprint à la montagne en passant par les courses d'un jour. Il ne leur manque plus qu'à franchir la dernière marche, mais c'est aussi la plus haute. Car la France attend encore un succès référence sur l'une des plus épreuves majuscules du calendrier. Avec l'explosion de la nouvelle génération et des conditions que semblent favorables, cela pourrait bien être pour cette année. Mais où ? Tour d'horizon.

Sur un grand Tour

Pourquoi ? Parce que c'est évidemment là où converge la majeure partie des rêves tricolores. Voilà plus de vingt ans que la France ne s'est plus imposée sur une course de trois semaines mais elle espère toujours trouver enfin un successeur à Bernard Hinault, dernier lauréat français de la Grande Boucle en 1985, ou même à Laurent Jalabert, vainqueur de la Vuelta en 1995, et Laurent Fignon, maillot rose du Giro 1989.
L'arrivée des Pinot (FDJ), Rolland (Cannondale) et autre Bardet (AG2R) a récemment offert de l'espoir dans cet optique avec un podium sur le Tour 2014 et une 7e place sur la Vuelta 2013 pour le Franc-Comtois, une 4e place sur le Tour d'Italie et trois tops 10 sur le Tour (2011, 2012 et 2015) pour le Giennois ou encore une 6e place sur la Grande Boucle 2014 pour Bardet. S'ils n'ont pas tous réussi à confirmer en 2015 (Bardet et Rolland ont fini 9e et 10e du Tour, Pinot seulement 16e), ils ont acquis l'expérience qu'apportent les échecs cuisants.
  • La stat encourageante : 8. Les Français ont placé huit coureurs dans le Top 10 au cumul des trois grands Tours en 2014 et 2015. Soit autant que sur les... sept années précédentes.
  • Probabilité : 5%. A l'exception de Péraud qui se rendra sur le Giro, tous viseront le Tour où Quintana et Froome paraissent largement au-dessus. Un grand tour demeure à ce jour une utopie.
Principaux résultats en 2015
Giro : Alexandre Geniez (9e)
Tour : Romain Bardet (9e)
Vuelta : Romain Sicard (15e)
Les candidats en 2016
Thibaut Pinot (FDJ)
Pierre Rolland (Cannondale)
Romain Bardet (AG2R La Mondiale)
Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale)
Warren Barguil (Giant-Alpecin).
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Romain Bardet (AG2R) à Saint-Jean-de-Maurienne, Tour de France 2015

Crédit: AFP

Sur les classiques majeures

Pourquoi ? Parce que c'est bien sur les courses d'un jour que la France a déjà gagné au niveau World Tour, certes sur des classiques "mineures" comme le GP de Plouay (Chavanel en 2014) et la Vatenfall Cyclassics (Démare en 2012) ou sous-cotées comme la Clasica San Sebastian (Gallopin en 2013). Mais les Français y brillent sur tous les terrains, de Milan-SanRemo au Tour de Lombardie en passant par les Flandriennes, les Ardennaises et même les classiques canadiennes. Qu'ils soient très complets à l'image de Tony Gallopin (capable de terminer dans le top 10 du GP E3, de Milan-SanRemo, de l'Amstel Gold Race et du Tour de Lombardie) ou spécialistes comme Florian Sénéchal et Arnaud Démare sur les pavés ou Julian Alaphilippe sur les épreuves vallonnées, les Tricolores possèdent des arguments.
Si c'est sur les monuments pavés que le cyclisme français a actionné son retour au premier plan (deuxième du Tour des Flandres 2011 et de Paris-Roubaix 2012 avec Chavanel puis Turgot), les noms de certains sont désormais évoqués parmi les coureurs à suivre pour la gagne sur presque toutes les grandes classiques.
Et leurs équipes n'hésitent plus à parier sur eux, à l'image d'Etixx-Quick Step qui a préféré conserver Alaphilippe au détriment du champion du monde 2014 et vainqueur de l'Amtel Gold Race 2015 Michal Kwiatkowski, ou Lotto-Soudal où Jelle Vanendert, 2e de la classique néerlandaise et 6e de la Flèche Wallonne en 2014, s'est mis au service de Gallopin sur deux des Ardennaises l'an dernier. Encore très jeunes pour la plupart (Bardet n'a que 24 ans, Démare 25 ans, Sénéchal 22 ans, Alaphilippe 23...), les Français ont profité de ces dernières années pour accumuler de l'expérience et découvrir l'intensité de ses grands rendez-vous.
  • La stat encourageante : 4. Le nombre de podiums tricolores sur les cinq monuments (Milan-Sanremo, Flandres, Roubaix, Liège et Lombardie) ces cinq dernières années. Lors des dix saisons précédentes, il y en avait eu... zéro.
  • Probabilité : 25%. Avec Degenkolb absent des Flandriennes et Valverde qui ne sera pas à 100% sur les Ardennaises, la porte est entre-ouverte. Mais les candidats sont nombreux et les Français ne partent pas favoris.
Principaux résultats en 2015
Milan - Sanremo : Bouhanni (6e)
Paris-Roubaix : Sénéchal (17e)
Amstel Gold Race : Gallopin (6e)
Flèche Wallonne : Alaphilippe (2e)
Liège-Bastogne-Liège : Alaphilippe (2e)
Clasica : Barguil (9e)
Tour de Lombardie : Pinot (3e)
Les candidats en 2016
Nacer Bouhanni (Cofidis)
Florian Sénéchal (Cofidis)
Tony Gallopin (Lotto-Soudal)
Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step)
Romain Bardet (AG2R La Mondiale)
Thibaut Pinot (FDJ)
Warren Barguil (Giant-Alpecin)
Alexis Gougeard (AG2R La Mondiale)
Adrien Petit (Direct Energie)
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Julian Alaphilippe, un coureur à suivre en 2016

Crédit: AFP

Sur une course par étapes d'une semaine

Pourquoi ? Parce que c'est sans doute là que les Français ont le plus de chances de s'imposer. Et parce que c'est aussi là qu'il y a le plus d'opportunités pour les coureurs de l'Hexagone, avec pas moins de neuf épreuves d'une semaine au calendrier. Car, si l'on excepte l'Eneco Tour qui peut demander des qualités de Flandrien (même si c'est de moins en moins le cas, à l'image du double tenant du titre Wellens), toutes les autres épreuves d'une semaine s'offrent au même type de coureurs : ceux qui visent le classement général sur les grandes courses.
Et si certaines n'ont que rarement permis aux Français d'y briller, à l'image du Tour Down Under (un seul vainqueur, Maignan en 2000), voire pas du tout, comme Tirreno-Adriatico ou l'Eneco Tour (aucun Français n'y a jamais gagné), les courses d'une semaine sourient en général aux Tricolores, qui ont l'habitude depuis quelques années d'y briguer des places d'honneur au général. Alors que Péraud a pris la 3e place de Paris-Nice en 2013 et du Tour du Pays Basque en 2014, Pinot et Bardet ont multiplié les tops 10 en 2015, le Franco-Comtois manquant même la victoire finale lors de l'ultime étape – chronométrée - à deux reprises (Tour de Romandie, Tour de Suisse).
  • La stat encourageante : 3. En terminant à trois reprises dans le Top 5 (4e à chaque fois) l'an dernier sur Tirreno, la Romandie et en Suisse, Thibaut Pinot a affiché une constance inédite depuis bien longtemps pour un Français sur trois épreuves de cette envergure. Et à force de tourner autour du pot, on finit souvent par tomber dedans...
  • Probabilité : 45%. Si cela dépendra beaucoup du plateau de chaque épreuve, Pinot apparaît comme un vainqueur en puissance sur les courses d'une semaine depuis ses progrès en chrono.
Principaux résultats en 2015
Paris-Nice : Gallopin (6e)
Tirreno-Adriatico : Pinot (4e)
Tour de Romandie : Pinot (4e)
Tour de Suisse : Pinot (4e)
Critérium du Dauphiné : Bardet (6e)
Les candidats en 2016
Thibaut Pinot (FDJ)
Romain Bardet (AG2R La Mondiale)
Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale)
Tony Gallopin (Lotto-Soudal)
Warren Barguil (Giant-Alpecin)
Sylvain Chavanel (Direct Energie)
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Tony Gallopin

Crédit: Panoramic

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