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Préparation à repenser, adaptabilité et densité du calendrier : le casse-tête de la fin de saison

Christophe Gaudot

Mis à jour 16/04/2020 à 16:48 GMT+2

SAISON 2020 - L'annonce du report du Tour de France permet de voir un peu plus clair dans le calendrier de fin de saison. Si des zones d'ombres subsistent, notamment sur le Giro, la Vuelta ou encore les classiques, les équipes peuvent se mettre au travail. Programme des coureurs, préparation, gestion de l'effectif et de la fatigue, tout est remis à zéro.

Geraint Thomas devant Thibaut Pinot et Julian Alaphilippe.

Crédit: Getty Images

"Soulagement". Guillaume Martin, leader chez Cofidis, son manager général, Cédric Vasseur, Vincent Lavenu et John Lelangue, qui occupent la même fonction respectivement chez Ag2r-La Mondiale et Lotto-Soudal ont employé le même mot pour saluer le report du Tour de France et l'annonce que les autres grandes courses du calendrier auront lieu. Reste que cette fin de saison où les épreuves les plus importantes seront concentrées entre fin août et le tout début du mois de novembre est un casse-tête nouveau pour les équipes.
"La gestion de l'effectif va être un peu particulière, on y réfléchit déjà", avoue Vincent Lavenu qui organise deux réunions hebdomadaires avec l'encadrement sportif d'Ag2r-La Mondiale. L'enjeu est multiple. Bien sûr, il faudra briller et obtenir des résultats probants mais pour ce faire, jongler entre les programmes de chaque coureur sera nécessaire. Sur une saison normale qui s'étire de janvier à octobre, c'est assez "simple". Avec une saison rabotée de la moitié de son temps, la complexité s'intensifie.
"Il faudra peut-être préparer une équipe pour le Tour, une autre sur le Giro et une dernière sur la Vuelta, juge Cédric Vasseur. Nous aurons 24 coureurs sur les trois Grands Tours donc quasiment 100% de l'effectif sera mobilisé sur cette fin de saison." Vincent Lavenu y voit l'avantage de pouvoir "satisfaire le plus grand nombre, voire presque tous les coureurs".
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Je suis prêt à courir jusqu'à fin novembre
Pour John Lelangue, manager de Lotto-Soudal, l'équipe de Philippe Gilbert, pas d'inquiétude non plus de ce côté-là. "Je pense nous aurons suffisamment de candidats pour aller courir et faire des résultats, sourit-il. Tout le monde a envie de courir et de disputer ces courses et peut-être plus que dans des années normales." Comment pourrait-il en être autrement alors que pour beaucoup, le vélo se conjugue en intérieur depuis quelques semaines ? "C'est une situation exceptionnelle, je suis prêt à courir beaucoup, même jusqu'à fin novembre, assure Guillaume Martin qui doit mener la Cofidis sur la Grande Boucle. Ça ne me dérange pas parce qu'aujourd'hui je ronge mon frein et que je n'ai qu'une envie, c'est de courir."
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Lavenu abonde en évoquant des "coureurs frustrés pendant des semaines, voire des mois." Modification du calendrier oblige, l'adaptation des programmes sera la règle. Ainsi, Romain Bardet qui devait découvrir le Giro sera au départ du Tour, le 29 août. Et Lavenu, Vasseur et Lelangue s'accordent sur un point : doubler Grande Boucle et Tour d'Italie sera impossible. "Peut-être pour des équipiers mais pas pour les leaders", ajoute le Belge. "Il va falloir cibler et ne pas tomber dans le piège : un coureur ne peut pas faire quatre mois à bloc", prévient Cédric Vasseur.
Le décalage du Tour à la fin août règle un autre problème, celui du temps de préparation. Fin juin, il aurait sans doute été compliqué pour les coureurs confinés d'arriver en pleine possession de leurs moyens à Nice au départ de la Grande Boucle. Fin août, ce sera plus simple. Martin estimait à "six semaines" son besoin pour parfaire la préparation avant la grande messe de l'été. Si le déconfinement est effectif le 11 mai, il en aura quasiment quinze devant lui. De quoi voir venir. Mais pour des coureurs qui empruntaient bien souvent chaque année la même route avant le Tour de France ou les Flandriennes par exemple, changer les habitudes peut perturber.

Changer les habitudes

"Ces dernières années on passait par telle compétition, tel stage, telle altitude, telles intensités", note Cédric Vasseur. John Lelangue, manager de Gilbert ou De Gendt chez Lotto-Soudal y voit même un avantage : "On peut imaginer que les cartes seront rebattues. L'approche va être intéressante. Pour le Tour des Flandres, il y avait une approche très traditionnelle, pour Milan-Sanremo il y avait les partisans de Paris-Nice et ceux de Tirreno. Ça peut changer la préparation et ça aura peut-être un effet sur la course mais c'est tant mieux. C'est à nous de nous adapter."
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Lotto Soudal kit 2020 - Philippe Gilbert

Crédit: Eurosport

Aussi, il ne faudra pas s'étonner si des coureurs habitués à briller en juillet sur le Tour peinent en septembre. "Il y a les biorythmes, appuie Vasseur. Ceux qui marchent bien au mois de juillet sont souvent bons tous les ans. Est-ce qu'ils le seront autant en septembre ? Ce n'est pas sûr." "On sort tous de notre zone de confort", confirme un Guillaume Martin qui espère en profiter sur les routes du Tour. De l'adaptation de chaque équipe et de chaque coureur dépendra la réussite des uns et des autres dans une fin de saison où, plus encore que d'habitude, la vérité d'un jour ne sera sans doute pas celle du lendemain.
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