Soupçons de dopage : Miguel Angel Lopez en troisième division : Est-ce bien sérieux ?

Miguel Angel Lopez fait rarement comme les autres. Grimpeur ailé quand il est bien luné, talent certain au caractère plus que trempé - la Movistar s'en souvient -, Superman traîne une réputation sulfureuse. Jusqu'ici, il s'agissait seulement de coups de sang sur le vélo, à l'image de cette altercation violente avec un spectateur sur le Giro 2019 ou de son abandon à la veille de l'arrivée de la Vuelta 2021. Depuis l'été dernier, le dopage s'est invité à la "fête". C'est sans doute pourquoi Lopez a dû redescendre de deux crans et signer en troisième division chez le Team Medellin - EPM. Pour autant, est-ce bien sérieux ?

Il faut bien le reconnaître, l'affaire qui entoure Miguel Angel Lopez est pour le moins assez floue. D'abord suspendu le 22 juillet dernier par son équipe Astana pour ses liens présumés avec le Dr Marcos Maynar, personnage central d'un trafic de produits dopants découvert par des enquêteurs espagnols, le Colombien avait été réintégré… neuf jours plus tard. "En l'absence d'éléments trouvés par les autorités espagnoles ou l'Union cycliste internationale (UCI)", Astana avait dû faire machine arrière. Avant de rompre son contrat mi-décembre sur la foi de "nouveaux éléments montrant la connexion probable de Miguel Angel Lopez avec le Dr Marcos Maynar".

Assez pour entretenir le mystère. On n'écrira pas ici qu'Astana a eu tort ou raison, le coureur lui, se sent bien. "Je n'ai aucun problème pour courir, je n'ai aucun problème avec l'UCI ou avec mon passeport biologique, tout va bien. J'ai déjà une licence homologuée pour courir en 2023", a-t-il confié dans l'émission Centro Deportivo de la radio Antena Dos, en Colombie. En revanche, on peut se demander pourquoi Miguel Angel Lopez serait-il trop coupable pour courir en World Tour mais pas assez pour le faire au niveau Continental ?

De deux choses l'une, soit "Superman" a triché, et ce sont aux autorités, judiciaires ou à l'UCI, de statuer, rapidement si possible, là-dessus. Soit les preuves réunies sont insuffisantes pour décréter une suspension. Ce qui n'enlèvera rien aux soupçons mais la situation telle qu'elle est touche à l'absurde. "L'idée est de passer cette année à chasser les choses négatives. Logiquement, j'attends avec impatience une nouvelle opportunité de courir les grands tours", estime encore le principal concerné.

Les grands tours, voilà où Miguel Angel a brillé, et où il doit encore faire mieux. Troisième du Giro et de la Vuelta la même année (2018, à 24 ans), sixième du Tour 2020 avec une victoire de grande classe à la Loze, sept fois dans le Top 10 sur les courses de trois semaines, "Superman", sans être un "fuoriclasse", reste l'un des meilleurs grimpeurs, l'un des meilleurs coureurs tout simplement, du monde quand la tête suit les jambes.

Que fait donc un coureur de sa trempe en troisième division ? Que va bien pouvoir faire le quatrième de la dernière Vuelta sur des courses le plus souvent de seconde zone ? A compter de ce dimanche, sur le Tour de San Juan, il va affronter ce qui se fait de mieux, Remco Evenepoel notamment, mais après ? Le Team Medellin - EPM dispute la plupart de ses courses en Amérique du Sud. Miguel Angel Lopez devrait s'y balader. Il a d'ailleurs déjà remporté la Clásica de Ciclismo Ciudad de Villeta avec 2'17'' d'avance, le tout sur… 72 kilomètres. Est-ce bien sérieux ?