Efimkin en solo

Sept ans après Andrei Zintchenko, la Russie inscrit à nouveau les Lacs de Covadonga à son tableau de chasse. Vladimir Efimkin, 25 ans et coureur de la Caisse d'Epargne depuis deux saisons, est allé quérir la plus belle victoire de sa carrière, son premier succès sur le Pro Tour. Plus d'une minute derrière, les favoris de la Vuelta allaient ressortir après seulement quatre jours de course. Même si la Rabobank perd le maillot de oro d'Oscar Freire, désormais sur les épaules du vainqueur du jour, l'équipe Néerlandaise a des raisons d'avoir le sourire. Denis Menchov, le leader, Russe lui aussi, déclenchait la sélection dans le peloton en compagnie de Carlos Sastre (Team CSC). Le lauréat 2005 de la Vuelta se montrait alors comme l'un des plus costauds candidats à la victoire.

Il fallait être solide ce mardi sur les routes Asturiennes ! L'étape débutait par un scenario très rare : Un groupe de près de 40 coureurs prenait la fuite et allait compter jusqu'à plus de six minutes d'avantage. Face au caractère dangereux de la situation, les équipes de favoris, même s'ils étaient représentés à l'avant, décidaient de forcer l'allure la mi-course à peine dépassée. Trop de monde devant, et surtout, la présence de coureurs comme Stijn Devolder, le champion de Belgique, leader de Discovery Channel. Conséquence de ce rythme d'enfer imprimé par le peloton, celui-ci allait exploser dès les premières rampes de la montée finale &hellip Pour donner le premier spectacle de cette Vuelta.

Il y a des victoires qui valent plus que d'autres. Celle de Vladimir Efimkin a été acquise avec brio. L'ancien pensionnaire de l'équipe Barloworld était le dernier rescapé de la très massive échappée du jour. Il s'enfuyait à environ 10 kilomètres du but, ne perdant qu'une bonne minute sur l'avant-garde du peloton. La CSC lâchait les chevaux et très vite, son leader Carlos se retrouvait seul. Denis Menchov (Rabobank), Leonardo Piepoli (Saunier Duval), puis un temps Cadel Evans (Predictor Lotto), allaient se montrer les plus à l'aise sur les gros pourcentages, en suivant l'Espagnol. Reprenant petit à petit les membres de l'échappée, le "groupe Menchov" rejoignait Chris Anker Sorensen (Team CSC), qui allait alors protéger son leader Sastre, et calmer les velléités offensives de ses rivaux.

Au passage de la ligne d'arrivée, 1'06'' derrière Efimkin, le groupe des hommes forts était alors constitué de Leonardo Piepoli (Saunier Duval), qui confirme qu'il est un spécialiste des Asturies, de Denis Menchov (Rabobank, 4e), de Carlos Sastre (CSC, 6e), mais aussi de deux coureurs qui ont accroché le wagon, le Flamand Stijn Devolder (Discovery Channel, 3e) et le Wallon Maxime Monfort (Cofidis, 5e), fleurons d'un cyclisme belge qui reprend des couleurs dans la montagne. La France, quant à elle, peut se ravir de la 7e place de Sylvain Chavanel, qui comme souvent sur le Tour 2007, avait pris la bonne échappée.

Qui sont les battus du jour ? Si l'on se base sur le temps du groupe Menchov, Oscar Pereiro (Caisse d'Epargne) concède 51 secondes, et se montre plus affuté que son co-leader, Vladimir Karpets, relégué à 1'51''. José Angel Gomez Marchante (Saunier Duval) perd 1'17'' sur les meilleurs, suivi de près par Samuel Sanchez (Euskaltel) qui essuit un retard de 1'23''. Globalement, si l'on excepte Janez Brajkovic (Discovery Channel), qui termine à plus de cinq minutes des forts, les favoris battus du jour ont su limiter la casse. Tout ce beau monde aura jusqu'à ce week-end pour faire le point.