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Mosquera, le grand jour?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 18/09/2010 à 18:04 GMT+2

A près de 35 ans, Ezequiel Mosquera n'a jamais été aussi près d'une victoire majeure. Samedi, il tient peut-être la chance de sa vie. Deuxième du général, il doit combler au Bola del Mundo les 50 secondes qui le séparent de Vincenzo Nibali pour conquérir la Vuelta. L'histoire est à ce prix.

2010 Vuelta Ezequiel Mosquera

Crédit: Reuters

Même quand tout est calme, il se passe toujours quelque chose sur la Vuelta. En cette veillée d'armes, l'interminable 19e étape ne devait rien changer au rapport de forces entre Vincenzo Nibali et Ezequiel Mosquera. Sauf que. Sauf que si un grand tour ne se gagne qu'en quelques points clés, il peut se perdre partout. Vendredi, à Tolède, Mosquera a lâché 12 secondes sur son rival dans le final. Son handicap n'est donc plus de 38, mais de 50 secondes avant la dernière grande étape de montagne, samedi, à Bola del Mundo. 12 secondes qui ne changeront peut-être rien. Ou peut-être pas.
Frustré, Ezequiel Mosquera l'était à Tolède. Mais il s'estimait surtout victime de la malchance sur ce coup-là et n'a donc rien à se reprocher. "Frank Schleck est presque tombé dans un virage et nous avons été coupés du groupe de tête, a expliqué le leader de Xacobeo. Nous avons eu du mal à nous replacer après ça. C'était vraiment une arrivée stressante. Evidemment, j'aurais préféré ne pas perdre ces quelques secondes, mais ça fait partie de la course." Et Nibali, grand bénéficiaire de l'opération, de rappeler que lors du chrono, il a perdu deux fois plus de temps sur une crevaison. L'Italien, lui, avait choisi de se caler dans la roue de Philippe Gilbert dans les trois derniers kilomètres. Une très bonne idée.
Pino: "Il sait que c'est son heure"
Sur le fond, ces 12 secondes de perdues ne changent pas grand chose au problème pour Mosquera. "De toute façon, il faut que j'attaque, rappelle le Galicien. Pour gagner la Vuelta, je dois lâcher Nibali. Or le final est suffisamment dur pour le faire. Si je le lâche à deux ou trois kilomètres de l'arrivée, 12secondes de plus ou de moins ne changeront rien. Mais je sais que ce sera très difficile. Nibali est fort. Mais l'étape est très dure samedi et le final encore plus. La moindre petite défaillance pourra être fatale." Si on lit entre les lignes, il est possible que Mosquera attende les tous derniers instants pour passer à l'attaque. Il est vrai que les trois derniers kilomètres, à plus de 12% de moyenne, offrent un terrain propice.
Il reste une nuit à Xacobeo pour peaufiner sa stratégie. A 34 ans, Mosquera sait qu'il joue à quitte ou double. Souvent placé mais jamais gagnant ces dernières années, il tient une chance unique de sortir sa carrière de l'ombre et de s'offrir une place dans les livres. "Tout le monde me répète depuis quelques jours que c'est maintenant ou jamais pour moi, alors c'est peut-être vrai", s'amuse-t-il. L'an dernier, Valverde était là. L'an prochain, Contador est annoncé. 2010 est une année à prendre. Mosquera n'a encore jamais porté le maillot rouge dans cette 65e édition. Il n'a jamais remporté la moindre étape sur le Tour d'Espagne. Alors, est-il vraiment raisonnable de l'imaginer en grand triomphateur dimanche à Madrid? Alvaro Pino, son directeur sportif, veut le croire. "Il sait que c'est son heure."
Pino est persuadé que son poulain a changé ces dernières semaines. Il ne l'a pourtant pas ménagé, n'hésitant pas à le rabaisser publiquement. Après l'arrivée au Cotobello, Mosquera avait parlé d'une journée infernale. "J'ai mal partout, pas seulement aux jambes, c'était vraiment très dur", avait-il confié. Pino ne l'avait pas raté: "Il a mal partout? Il n'en peut plus? Mais c'est comme ça qu'on gagne la Vuelta. Je lui ai dit d'attaquer et il ne l'a pas fait. Il faut être capable de se dépasser. Et Nibali, lui, il n'avait pas mal partout?" Sous entendu, Ezequiel ne sait pas se faire mal. Mais Pino savait parfaitement ce qu'il faisait. "Je voulais le faire réagir, il n'y a que comme ça que ça marche. Quand je hausse le ton en privé, ça ne porte pas ses fruits. Ezequiel est comme moi j'étais en tant que coureur. J'avais besoin que Javier Minguez me provoque pour réagir." On saura samedi si la manoeuvre de Pino porte ses fruits. Et si l'heure de Mosquera est vraiment arrivée.
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