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Après avoir esquivé les coups, Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) peut mettre K.-O. la Vuelta

Julien Chesnais

Publié 07/09/2015 à 22:21 GMT+2

VUELTA 2015 - A cinq étapes du dénouement, Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) apparaît comme le favori à la victoire finale. Spécialiste de l'effort solitaire, le Néerlandais, 4e du général à 1'51'' de Joaquim Rodriguez (Katusha), a limité la casse en haute-montagne. À tel point que mercredi, il aura une occasion en or de prendre le pouvoir lors du contre-la-montre de Burgos (38,7 km).

Tom Dumoulin

Crédit: Eurosport

Il était l'homme à abattre. Celui dont il fallait absolument se débarrasser avant la dernière semaine de la Vuelta. Mais Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) est toujours là. Plus solide que jamais dans sa posture d'épouvantail surprise de ce Tour d'Espagne. Révélation de cette 70e édition, le Néerlandais de 24 ans a parfaitement résisté lors du triptyque dans les monts cantabriques. Samedi matin, il pointait à 30'' du leader Fabio Aru (Astana). Lundi soir, il n'accuse que 1'51'' de retard sur le nouveau maillot rouge Joaquim Rodriguez (Katusha). Son défi de limiter la casse a parfaitement été réussi.
À cinq étapes du but, le voilà avec l'étiquette de favori à la victoire. Et ce malgré son inexpérience en Grand Tour. Sa 33e place au Tour de France 2014 reste son meilleur résultat. Après avoir encaissé les coups avec vaillance, Dumoulin aura, mercredi, l'occasion de mettre K.-O. ses adversaires. Il arrive sur son terrain de prédilection. Là où ses adversaires s'attendent à prendre une fessée. À Burgos, au lendemain de la seconde journée de repos, le contre-la-montre de 38,7 kilomètres est taillé sur mesure pour le 3e des derniers championnats du monde de la discipline. Mais pour voir la vie en rouge, il lui faudra répondre à ces interrogations…

1. Peut-il reprendre 1'51'' à Rodriguez et 1'50'' Aru pour être en rouge mercredi soir ?

Oui, clairement. C'est l'inverse qui serait surprenant. S'il avait eu trois minutes de retard, il y aurait peut-être eu un doute. Mais deux minutes à combler en 38,7 kilomètres, qui plus est sur un profil plat, c'est plus qu'à la portée de Tom Dumoulin. Il fait partie des tout meilleurs rouleurs du monde. Juste derrière Tony Martin. Au niveau d'un Fabian Cancellara. Et ce n'est absolument pas le cas de ses rivaux sur cette Vuelta. "Ce contre-la-montre va être très compliqué", souffle déjà Rodriguez, qui tremble à l'avance de revivre un scénario similaire à celui du Giro 2012, où il avait perdu le maillot de leader au dernier jour. Il sait que sa faiblesse dans l'effort solitaire risque à nouveau de lui être fatale.
À Périgueux, lors du long chrono du Tour 2014 (54km), Dumoulin, 2e derrière Martin, avait repris 7'52'' au petit puncheur catalan, qui, il est vrai, n'avait rien à jouer ce jour-là. Purito peut tout de fois se raccrocher au chrono du Mont Saint-Michel (33km) sur le Tour 2013. Il n'avait cédé que 1'44'' au Néerlandais. Mais ce dernier n'avait alors que 22 ans. Il n'était encore qu'une esquisse du rouleau-compresseur d'aujourd'hui. Aru offre plus de garanties dans l'effort solitaire. Le Sarde avait pris la 16e place du chrono de Barolo (42,2km) sur le Giro 2014, à moins de trois minutes d'un Rigoberto Uran exceptionnel ce jour-là. Mais il avait tout de même concédé 1'16'' sur Rafal Majka (Tinjoff-Saxo). Le Polonais, 3e du général à 1'35'' de Rodriguez, est sans doute plus à même de tenir à tête à Dumoulin. Mais c'est celui qui a le moins d'avance (16 secondes) sur le champion du chrono des Pays-Bas 2014.

2. Ses adversaires auront-ils ensuite l'occasion d'inverser la tendance ?

Pas vraiment. Les plus grosses étapes de montagne sont déjà derrière. Il n'y a plus d'arrivées au sommet. Mais des opportunités demeurent. Jeudi, un col de 1re catégorie est placé à 13 kilomètres de l'arrivée. Mais la pente du Puerto de la Quesera reste peu sévère (10 km à 5,2%, max à 7%). Vendredi, le sommet de l'Alto de la Paramera (2e catégorie) est à 19 kilomètres de la ligne et l'arrivée en bosse à Avila ne sera pas pour déplaire à Dumoulin, excellent puncheur. C'est plutôt samedi où le Néerlandais peut s'attendre à souffrir. L'avant-dernière étape, à la veille de la parade finale en circuit à Madrid, comprend quatre ascensions réparties régulièrement le long des 175,8 kilomètres de course. Toute hiérarchie pourra y être remise en cause.

3. Son équipe est-elle suffisamment solide pour assumer le poids de course ?

C'est le gros point d'interrogation. En l'absence de Warren Barguil, la formation Giant-Alpecin ne possède pas de véritable grimpeur capable d'accompagner très longtemps Dumoulin. Sur cette Vuelta, Lawson Craddock est celui qui se montre le plus résistant. Ce qui est peu rassurant. Lundi, l'Américain de 23 ans a franchi la ligne dix minutes après son leader. Alors, samedi, si les Movistar, Astana et Tinkoff-Saxo venaient à tout faire sauter dès le premier col, Dumoulin, qui a déjà porté le maillot rouge deux jours durant dans cette Vuelta, risque de se retrouver dangereusement esseulé. Seule bonne nouvelle, l'équipe allemande est encore au complet. Et on sait combien un maillot de leader peut transcender une équipe. Ne reste plus qu'à le récupérer mercredi. Mais ça, on peut faire confiance à Dumoulin pour en faire son affaire.
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Tom Dumoulin retrouvera-t-il le maillot rouge après l'avoir déjà porté lors des 9e et 10e étapes ?

Crédit: Imago

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