La Vuelta 2021 - Roglic frappe fort: maillot rouge et succès aux Lacs de Covadonga après une 17e étape animée par Bernal

INEOS Grenadiers a tout tenté mais à la fin, c’est Primoz Roglic qui en récolte les bénéfices. Après avoir été le seul à suivre une attaque d’Egan Bernal à plus de 60 kilomètres de l’arrivée, le Slovène s’est débarrassé du Colombien dans la montée finale des Lacs de Covadonga pour s’imposer en solitaire, mercredi, lors de la 17e étape.

La Jumbo-Visma a même signé un doublé avec la 2e place de Kuss, qui a réglé le groupe des favoris arrivé à 1’35’’ du vainqueur du jour. Auteur d’un incroyable numéro, Roglic retrouve donc le maillot rouge de leader, avec désormais 2’22’’ d’avance sur Enric Mas (Movistar). A quatre jours de l’arrivée, le Slovène a frappé fort. Très fort.

Primoz Roglic avait pourtant prévenu en début de Tour d’Espagne : "Sans risque, pas de gloire". Alors lui, que l’on a souvent qualifié d’attentiste, a pris des risques. Des risques qui auraient même pu paraitre inconsidérés, vu sa position favorable au classement général et son abondance d’équipiers dans le groupe des favoris. Mais, lorsqu’Egan Bernal est passé à l’offensive dans la deuxième ascension, celle de la Collada Llomena (1re cat), à 61 kilomètres de l’arrivée, le Slovène n’a hésité à lâcher le bidon qu’il s’apprêtait à boire et s’est immédiatement calé dans la roue du Colombien.

Les autres cadors ne pouvaient pas et se sont dit que c’était trop tôt, trop loin. Mal leur en a pris. La Bahrain-Victorious était la seule à encore compter des équipiers dans le groupe des favoris auquel n’appartenait déjà plus le maillot rouge Odd Christian Eiking. Mais les hommes de Jack Haig n’ont jamais été en mesure de limiter les dégâts.

Avec 42’’ de retard sur les deux hommes au sommet, à 56km de l’arrivée, il n’y avait pourtant pas le feu avec plus de 30 kilomètres de vallée derrière. Mais Bernal a pris tous les risques dans la descente, là où la Bahrain-Victorious n’a pas voulu partir à la faute. En bas de la descente, l’écart avait quasi triplé et le groupe de chasse été incapable de réduire l’écart sur le plat, où Roglic a commencé à passer des relais au Colombien d’INEOS Grenadiers, sentant le bon coup venir. A raison car tout s’est joué ici… Leur avance est même montée à 2’22’’ avant que Caruso (Bahrain-Victorious) ne réduise celui-ci à 1’30’’ au pied de la montée finale vers les Lacs de Covadonga.

Mais, à force de tout donner dans la vallée, surtout au terme d’une incroyable étape effectuée à plus de 40 km/h de moyenne (malgré trois cols majeurs !), la fatigue a fini par se faire ressentir. En tout cas, pour Egan Bernal. Et, lorsque Roglic a commencé à appuyer ses relais, le Colombien a souffert et a fini par coincer à 7,7km de l’arrivée. Totalement défaillant, vidé, Bernal se fera même reprendre par les autres favoris, incapables de vraiment s’organiser mais qui se sont attaqués dans la monte finale, sans jamais réussir à creuser.

Surtout, ils n’ont jamais réussi à reprendre du temps à Roglic. A son rythme, sans jamais se mettre dans le rouge, parfait de gestion, le Slovène de la Jumbo-Visma n’a rien perdu jusqu’à l’arrivée pour s’offrir son 3e succès sur cette Vuelta avec 1’35’’ d’avance sur son équipier Kuss, qui a réglé le groupe des favoris. Un show monstrueux de Roglic, monté à la même vitesse que les favoris vers Covadonga, qui lui donne désormais une marge considérable au général.

Le Slovène récupère le maillot rouge pour la troisième fois après le chrono du 1er jour et La Cullera le 6e jour, mais, cette fois, il possède plus de deux minutes d’avance sur son dauphin, Enric Mas (+ 2’22’’) et 3’11’’ sur Miguel Angel Lopez. Malgré son panache, Bernal n’a pas gagné grand-chose au général (6e, + 4’29’’) et reste aux portes du top 5, juste derrière un Guillaume Martin (Cofidis, 5e à 4’16’’) qui s’est accroché, mais n’a pas pu suivre, touché depuis sa chute de la veille.

Vaillant malgré ses difficultés et même une chute dans une descente, Odd Christian Eiking a tout donné jusqu’au bout. Mais le Norvégien d’Intermarché-Wanty-Gobert-Matériaux a explosé (+ 9’23’’ à l’arrivée) et son aventure en rouge a pris fin. Les Lacs de Covadonga font rarement d’écarts mais, ce mercredi, Bernal et Roglic avaient décidé de tout faire sauter. Y compris les préjugés.