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Tour d'Espagne 2021 - Cousin de l’Angliru, frère du Ventoux : le Gamoniteiru, la dernière pépite des organisateurs

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 02/09/2021 à 11:57 GMT+2

VUELTA 2021 – Depuis une trentaine d’années, c’est une véritable course à l’armement qui se joue entre les organisateurs des trois Grands Tours pour savoir qui présentera le col le plus impressionnant, aux pentes les plus folles. Et l’Alto d’El Gamoniteiru, au sommet duquel les coureurs se disputeront la 18e étape, est la dernière trouvaille espagnole. La plus dure, peut-être, aussi.

Primoz Roglic ahead of Enric Mas

Crédit: Getty Images

Le Tour de France a eu le Grand Colombier en 2012, le Plateau des Glières en 2018, mais surtout le col de la Loze en 2020. Le Giro a découvert les pentes du Mortirolo en 1990, du Monte Zoncolan en 2003 ou de Plan des Corones en 2010. Le Tour d’Espagne avait lui l’Angliru depuis 1999, le Bola del Mundo depuis 2010.
Les trois Grands Tours se livrent depuis une trentaine d’années une lutte pour savoir qui arrivera à dénicher le col le plus dur. Celui qui offre les pentes les raides et sur lequel il est le plus inhumain de faire courir des cyclistes. Celui sur lequel on pense qu’aucune course professionnelle ne posera ses roues. Nouveauté majeure de cette 76e édition de la Vuelta, l’Alto d’El Gamoniteiru appartient à cette caste-là. Et en est peut-être même le représentant le plus typique.
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Le profil de la 18e étape : 14,6 km à 9,8%, un interminable mur pour conclure

Un Ventoux, mais encore plus pentu

S’il est inédit sur les routes du Tour d’Espagne, et même de n’importe quelle autre course professionnelle, le Gamoniteiru est loin d’être un inconnu pour quiconque parcourt les forums de cyclisme pour discuter des parcours des épreuves. A l’image du Scanuppia en Italie, l’ascension asturienne est déjà un mythe dans l’esprit des férus de tracés mais un mythe impossible à imaginer en course.
Trop étroit. Une route trop mauvaise. Et, surtout, absolument aucune place au sommet pour y espérer une arrivée. Or, il n’y a qu’une seule route qui y mène. Le voir sur une course et encore plus sur un Grand Tour semblait complètement impossible. Mais rien n’est jamais impossible pour les organisateurs de la Vuelta.
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Egan Bernal (INEOS Grenadiers) et Primoz Roglic (Jumbo-Visma), lors de la 17e étape de la Vuelta 2021

Crédit: Getty Images

Les coureurs affronteront donc pour conclure la 18e étape un véritable monstre. Considéré comme le "cousin" de l’Angliru, par sa position géographique (15km séparent le pied des deux ascensions, 4km pour leurs sommets), le Gamoniteiru est toutefois beaucoup plus proche du Mont Ventoux. On y retrouve d’un côté le paysage un peu lunaire (à partir de la 7e minute dans la vidéo ci-dessous), sans arbre, avec une route sans virages ou presque, que l’on a après le Chalet Reynard sur le Mont Chauve mais, aussi et surtout, leurs profils sont comparables.
Le Ventoux présente une pente de 15,7km à 8,6% alors que l’ascension asturienne est longue de 14,6km à 9,8%. Un pourcentage plus élevé donc que le Ventoux, excusez du peu. Sur une distance comparable. Comme pour le Ventoux, et contrairement au Mortirolo, au Zoncolan ou à l’Angliru, pas de pourcentage absolument déraisonnable ici (encore que, il y a un passage à 17%), mais une ascension globalement régulière, avec une pente toujours aussi de 10% à l’exception d’un court replat entre le 8e et le 9e kilomètre. Il n’y aura aucun répit et pas beaucoup plus de place pour doubler.

Une route étroite et qui rend mal

Car pour espérer remonter le peloton dans le Gamoniteiru, il vaudrait mieux savoir voler. Un coureur mal placé au pied peut toujours rêver pour reprendre sa place dans les premières positions, il ne pourra pas. Du moins pas dans la seconde moitié de l’ascension. Si la première se fait sur une double voie sur la route qui mène à la Cobertoria (que l’on empruntera auparavant dans l’étape, mais dans l'autre sens), la seconde partie de la montée se déroule sur une route étroite, qui rend mal, où l’accroche sera compliquée, histoire durcir encore un peu la chose.
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Enric Mas y Primoz Roglic pasan la línea de meta de la 14ª etapa de la Vuelta a España 2021, con final en el Pico Villuercas

Crédit: Getty Images

Et ce sera encore pire s’il pleut, comme cela était le cas vers les Lacs de Covadonga. Sans oublier le possible impact du vent, sur des routes complètement dégagées, sans abri. On vous laisse imaginer les dégâts potentiels que peut faire ce nouveau géant du Tour d’Espagne, surtout vu le reste du programme de la 17e étape, avec le San Lorenzo (9,9km à 8,6%), la Cobertoria (7,9km à 8,6%) sans oublier le Cordal bien plus dangereux par sa descente que par sa montée. Primoz Roglic a certes frappé un grand coup mercredi dans la course à la victoire finale mais c’est bien le Gamoniteiru, et personne d’autre, qui sacrera le vainqueur.
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