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Tour d'Espagne 2023 - Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) rêvait de mettre une gifle, il a pris une petite claque

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 05/09/2023 à 19:58 GMT+2

Battu par Filippo Ganna à l’occasion du contre-la-montre de Valladolid de la 10e étape du Tour d’Espagne 2023, Remco Evenepoel s’attendait tout de même à creuser de gros écarts sur ses adversaires, dans un exercice dont il est le champion du monde. Mais le Belge, s’il se dit satisfait du temps repris et tente de rester positif, a tout de même (un peu) raté un rendez-vous majeur.

Evenepoel plus fort que Roglic mais battu par Ganna : l'arrivée en vidéo

On a tellement pris l’habitude de voir Remco Evenepoel exploser les chronos et repousser très loin ses adversaires que ses rares défaites en contre-la-montre apparaissent comme des anomalies. Même si son tombeur est Filippo Ganna, double champion du monde de la discipline (2020, 2021) et sans doute son seul rival dans l’exercice solitaire à l’heure actuelle. "Si quelqu’un mérite de gagner l’étape, c’est bien lui", s’est d’ailleurs fendu, beau joueur, son dauphin du jour après l’arrivée. Seize secondes au bout de 25 kilomètres d’effort à plus de 55 km/h, c’est peu et beaucoup à fois. Pour le champion du monde, c’est un gouffre inattendu. Mais paradoxalement pas une si mauvaise opération.

Des écarts moitié moindre que l’an dernier

"Ce n’est pas si mal, considérant que je n’avais pas de très bonnes jambes, explique Evenepoel. J’ai compris que ça allait être compliqué après une dizaine de minutes simplement, je pense que c’est pour ça que j’ai perdu du temps sur Pippo (Ganna)". Discours de circonstances, vraie panne de jambes (une nouvelle fois après celle de Javalambre) ou excuse toute trouvée ? Au fond, peu importe, la réalité des chiffres, elle, est sans équivoque. Alors que lui promettait la victoire d’étape et plus de trente secondes de gagnées sur ses adversaires, il n’en a rien été. Auteur d’un grand contre-la-montre, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) n’a concédé que 20’’ au Belge, loin de 48’’ perdues l’an dernier sur une distance quasi similaire (31km contre 26). Une vraie satisfaction pour le Slovène.
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Roglic : "J'ai beaucoup souffert mais je suis content du résultat"

"J’ai beaucoup souffert mais je ne vais pas me plaindre, c’est un bon résultat pour moi, avouait-il en pleine phase de récupération. J’étais là aujourd’hui, j’ai fait de bons chiffres et je suis très heureux du résultat". Que le champion olympique de la discipline soit tout proche, ce n’est pas anormal. Mais le pire pour Evenepoel, c’est qu’il n’y a pas que lui. Le duo d’UAE Team Emirates a perdu près d’une minute de moins que l’an passé (34’’ pour Almeida et 55’’ pour Ayuso, contre 2’13’’ et 2’17’’), et même Enric Mas (Movistar), pourtant défaillant, a plus que limité la casse (1’30’’ contre 1’51’’ l’an dernier). Pour autant, Remco Evenepoel s’estimait globalement satisfait des écarts créés sur les 25,8km de Valladolid.
On doit être content des secondes que j’ai pu glaner
"C’est dommage de ne pas avoir pu s’imposer mais je pense qu’on peut être satisfait des écarts créés pour le classement général, avoue le Belge, déterminé à voir le verre à moitié plein depuis le début de cette Vuelta. Une victoire d’étape en poche et deux 2e places, c’est déjà pas mal pour les dix premiers jours, On doit être content des secondes que j’ai pu glaner. Je me suis en plus rapproché de Sepp (Kuss), qui a réalisé un super bon contre-la-montre". Tellement bon que l’Américain de la Jumbo-Visma a conservé son maillot rouge de leader et permet à la formation néerlandaise d’être dans une position ultra favorable.
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Evenepoel : "Au bout de 10 minutes, je savais que ça allait être dur"

Primoz Roglic est tout proche (+ 27’’) d’Evenepoel, Sepp Kuss possède 1’09’’ d’avance sur le Belge, sans oublier Jonas Vingegaard (+ 1’13’’), bien que décevant sur le chrono... C’est une hydre à trois têtes qui se présente définitivement face au tenant du titre. "Je pense que la Jumbo-Visma lui (Kuss) a dit de ne pas perdre trop de temps sur le chrono, de le faire à fond, parce qu’ils ont envie de pouvoir jouer tactiquement avec lui dans les prochains jours, estime le champion du monde du contre-la-montre. Et il a fait un super chrono, donc bravo à lui. J’ai été surpris de son temps sur la ligne d’arrivée". Suffisant pour l’inquiéter alors que la montagne arrive ?
Entre ce week-end et le chrono, j’ai montré une forme plutôt bonne
"Il reste encore beaucoup de temps et d’opportunités sur cette Vuelta, tempère le Belge. Entre ce week-end et le chrono, j’ai montré une forme plutôt bonne et on doit construire là-dessus pour espérer reprendre du temps sur d’autres étapes". Car la donne est désormais bien différente de la saison passée. En 2022, au sortir du chrono (également positionné lors de la 10e étape), Evenepoel possédait 2’41’’ d’avance sur Roglic et 3’03’’ sur Mas. Au départ de la 11e étape, mercredi, le Belge ne sera cette fois même pas en rouge, et son avance sur Roglic s’élève à peine à 27’’. Un matelas bien fin avant les Pyrénées et les Asturies, un terrain moins à son avantage en théorie. Malgré son discours et sa volonté de positiver, c’est bien une petite claque prise par Remco Evenepoel ce mardi. Et la Vuelta n’en est que plus passionnante. Car le Belge n’est pas du genre à ne pas réagir après pareil affront.
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