Tour d'Espagne 2025 - "Une dictature" : Juan Ayuso contre-attaque violemment

Jusqu'au bout, la relation entre Juan Ayuso et l'équipe UAE Emirates-XRG sera donc chaotique. Mardi, on pensait l'histoire partie pour s'apaiser un peu après l'annonce de la formation émiratie du départ du grand espoir du cyclisme espagnol à la fin de la saison en vertu d'un accord mutuel de résiliation de son contrat qui courait jusqu'en 2028. Certes, le timing au cœur de la Vuelta avait de quoi surprendre. Mais, on pouvait imaginer que les deux parties s'étaient mises d'accord pour finir dans les meilleures conditions leur histoire commune. Le lendemain, le coureur de 22 ans a cependant sorti le lance-flammes.

Très remonté par cette annonce qui l'a surpris, Juan Ayuso n'a pas maché ses mots avant le départ de la 10e étape ce mardi. Et il dénonce la méthode autant que les termes employés.  "Je ne suis pas d'accord avec le communiqué de l'équipe. Ils l'ont publié à 19h hier alors qu'on m'avait dit de publier le mien à 20h30. On avait d'abord convenu de faire ce communiqué après la Vuelta pour ne pas avoir d'incidence sur la Vuelta ou mes coéquipiers. Pourquoi c'est sorti hier, c'est une question qu'il faut leur poser à eux. Moi, je sais pourquoi : ils veulent intenter à mon image, comme le reflète bien le communiqué", a lancé le prometteur espagnol au micro de la Cadena COPE.

Bien décidé à mettre les points sur les i en donnant sa version des faits, Juan Ayuso a poursuivi pour en remettre une couche sur ses relations avec celle qui sera bientôt son ex-formation : "Ils parlent de valeurs et d'union, ce sont des choses avec lesquelles je suis d'accord mais ils ont eu des mots blessants dans les médias. Moi, j'ai parlé à Joao (ndlr : Almeida), il m'a présenté des excuses car il n'était pas vraiment au courant de tout ce qui se passait. Quand il y a des épisodes de manque de respect qui s'enchaînent, c'est difficile de parler de cohésion… Par respect pour mes coéquipiers, je veux terminer la Vuelta de la meilleure des manières et je suis soulagé que tout le monde soit au courant désormais (...) J'aurais aimé mieux terminer avec l'équipe parce que c'est un peu ce qu'on a essayé dans nos négociations avant la Vuelta, de finir sur une bonne note, par le haut. Mais parfois, c'est impossible quand c'est une dictature et un choix unilatéral".

Mardi, l'équipe UAE avait invoqué des "divergences" avec le coureur de 22 ans "sur la vision des plans de développement et l'alignement avec la philosophie sportive de l'équipe". "Notre projet sportif s'est toujours centré sur la continuité, l'harmonie du groupe et la construction d'une équipe gagnante", avait notamment glissé le directeur d'UAE, Mauro Gianetti soulignant que "cette décision est la plus cohérente avec les valeurs qui définissent notre organisation". Et visiblement, la formation émiratie a bien pesé le poids de son communiqué. "Quand je leur ai dit que je n'étais pas d'accord avec le communiqué, ils m'ont répondu que le premier qu'ils avaient écrit était encore pire et que je devais être content de cette version-là", a en effet confié Ayuso, qui est annoncé chez Lidl-Trek pour 2026.

Les mots sont en tout cas forts. Des deux côtés. Et vont faire jaser dans le peloton mais évidemment aussi au sein de son équipe, où il doit encore finir le Tour d'Espagne et terminer la saison. Mais ce n'est finalement qu'un épisode de plus dans une relation compliquée entre les deux parties. Arrivé en 2021 avec UAE, l'ambitieux Ayuso, révélation de la Vuelta 2022 qu'il avait terminée à la troisième place à 19 ans seulement, n'a jamais vraiment trouvé sa place au sein d'une formation qui ne manque pas de leaders derrière Tadej Pogacar avec Joao Almeida ou encore Isaac Del Toro.

Les premières tensions étaient d'ailleurs apparues lors du Tour de France 2024 quand Joao Almeida s'était agacé du manque de coopération du jeune Espagnol pour aider Pogacar. Et ce dimanche encore, Almeida avait encore lancé une pique à l'arrivée de la 9e étape de la Vuelta ("Mes coéquipiers m'ont particulièrement manqué aujourd'hui (dimanche). Personne n'était près de moi à la fin…").  L'histoire touche donc bientôt à sa fin. Mais étant donné la violence de la sa sortie et à dix jours de la fin du Tour d'Espagne 2025, il y a fort à parier qu'un feuilleton pourrait bien commencer, rythmé par les petites phrases.