Vuelta 2025 - 11e étape | "Il n'y a qu'une solution, que l'équipe Israel-Premier Tech se retire du Tour d'Espagne"

Onze jours de course, plusieurs étapes perturbées, une chute provoquée et désormais une arrivée neutralisée. Le Tour d'Espagne a un problème sur le dos et s'il n'a probablement pas attendu la boucle autour de Bilbao pour s'en rendre compte, sa décision de ne pas décerner de vainqueur ce mercredi prouve qu'elle a été débordée par les manifestations pro-Palestine en réponse à la présence d'Israel-Premier Tech sur la course. Sur le plateau des Rois de la Pédale, Jacky Durand et David Moncoutié ont analysé les décisions prises et celles à venir.

A Bilbao, dans un Pays basque tout acquis à la cause palestinienne, le premier passage sur la ligne a poussé à la prudence. Déjà, certains manifestants tentaient de pénétrer sur la route et la police locale réussissait tant bien que mal à les retenir. Comment le reste de ceux qui brandissaient des dizaines de drapeaux de la Palestine allaient-ils se comporter une heure plus tard ? Nul ne le savait. Alors les organisateurs ont décidé que la course n'irait pas jusqu'à la ligne en gelant les temps du classement général à 3 kilomètres de l'arrivée, loin du centre-ville.

"Les organisateurs ont pris la bonne décision, a jugé Jacky Durand sur le plateau des Rois de la Pédale. Sur la ligne d'arrivée, la police basque a dû prévenir qu'ils ne pourraient pas contrôler les manifestants. Je pense que c'est une sage décision." Sur le papier, cette 11e étape promettait énormément. Le même parcours, ou presque, sur la 1re étape du Tour de France 2023, avait offert beaucoup de spectacle. Les leaders ont pu se jauger dans la côte de Pike où Tom Pidcock et Jonas Vingegaard ont creusé un petit écart sur Joao Almeida et le reste de la meute.

"On a trouvé une bonne parade avec une belle explication entre les favoris dans le Vivero et surtout dans la côte de Pike, poursuivait Jacky Durand avant d'expliquer pourquoi les organisateurs ont décidé qu'il n'y aurait pas de vainqueur. Vous avez vu où était la ligne des 3 kilomètres ? En pleine descente." La dangerosité du lieu, ainsi que l'absence de marquage clair, via une arche par exemple et pas seulement une ligne, a peut-être joué, en plus du caractère dangereux du lieu.

Sur cette 11e étape, les organisateurs ont préféré neutraliser une arrivée plutôt que de risquer la sécurité des coureurs. C'est ce qui les guidera jusqu'à la fin de la Vuelta, dans dix jours à Madrid. Problème, selon nos consultants, ce que l'on a vu ce mercredi et les jours précédents devraient se répéter dans les jours qui viennent même si le Tour d'Espagne quittera le Pays basque et son amour pour la cause palestinienne.

"On a vu que les manifestants n'hésitaient pas à se mettre au milieu du peloton, rappelle David Moncoutié. A un moment, il va falloir trouver une solution parce que ça va se répéter. Je pense que ça va beaucoup discuter entre l'organisateur et l'équipe Israel-Premier Tech parce qu'on ne peut pas continuer ainsi. Ils sont toujours sous la menace. Aujourd'hui (mercredi, ndlr), on a essayé de trouver une décision intermédiaire mais il va falloir trouver une solution à long-terme et il va falloir la trouver assez vite."

L'issue est évidente pour Jacky Durand, même si la décision ne pourra venir que l'équipe Israel-Premier Tech elle-même : "pourquoi il y a eu des manifestants ? Parce qu'Israel - Premier Tech est au départ de la Vuelta. Pour moi, il n'y a qu'une solution, que l'équipe se retire de la Vuelta"