Vuelta 2025 - "Nous avons peur" : les membres d'Israel - Premier Tech "pas empêchés" de quitter la Vuelta face aux manifestations pro-palestiniennes

À nouveau cible de protestations d'ampleur ce vendredi lors de la 13e étape de la Vuelta vers l'Angliru, l'équipe Israel - Premier Tech partage sa "peur", coureurs comme membres du staff. Le propriétaire de l'équipe, le milliardaire israélo-canadien Sylvan Adams, qualifie les manifestants de "terroristes", de "gens violents" emplis de "haine".

Des manifestants bloquent les coureurs dans l'Angliru

Video credit: Eurosport

Visés vendredi encore par des manifestations pro-palestiniennes d'une ampleur inédite sur le Tour d'Espagne, les membres de l'équipe cycliste Israel - Premier Tech avouent leur "peur" alors qu'il reste encore plus d'une semaine de course jusqu'à l'arrivée à Madrid.
"Nous avons peur. On subit des insultes, toutes sortes d'attaques verbales, c'est dur", a confié un des deux directeurs sportifs présents sur la course, l'Espagnol Oscar Guerrero, à la radio Onda Cero.
Ce qui arrive là est extrême
"J'imagine que certains de nos coureurs pensent à se retirer et si c'était le cas, l'équipe ne les en empêcherait pas", ajoute un autre membre de l'encadrement, le Belge Eric Van Lancker, qui n'est pas sur place mais est en contact avec ses collègues. "L'encadrement et surtout les coureurs ont peur. Ils sont exposés sur le vélo et on ne sait pas ce qui peut arriver. On a connu des protestations, y compris sur des courses en Belgique, mais elles étaient silencieuses. Ce qui arrive là est extrême", a-t-il dit au média flamand De Ochtend.
Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 suivie par les représailles israéliennes, plusieurs courses, dont le dernier Tour de France, ont été marquées par des manifestations pro-palestiniennes.
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La formation Israel - Premier Tech ralentie par des manifestants

Video credit: Eurosport

Israel - Premier Tech, qui est une structure privée et non une équipe-Etat comme UAE par exemple, bénéficie d'une protection renforcée lors des épreuves. La formation a aussi demandé depuis longtemps à ses coureurs de ne pas porter un maillot siglé "Israel" à l'entraînement pour éviter d'être pris pour cible.
Mais l'ampleur des protestations lors de cette 80e édition de la Vuelta atteint une nouvelle dimension dans un pays où le soutien à la cause palestinienne est très fort.

L'Angliru, nouveau théâtre de manifestation

Plusieurs étapes ont déjà été perturbées et vendredi encore l'échappée a été bloquée quelques instants par des manifestants au pied de l'ascension du redoutable Angliru. L'incident le plus marquant s'est produit mercredi à Bilbao lors de la 11e étape qui a été raccourcie après des bousculades et heurts entre des manifestants et la police.
Les coureurs vivent très mal cette situation. "C'est difficile pour moi d'exprimer une opinion sur ce qui se passe à Gaza, a expliqué Oscar Guerrero, mais je ne suis pas satisfait de ce que je vois et beaucoup de personnes au sein de l'équipe ne sont pas satisfaites de ce qui se passe à Gaza".
Face à cette escalade, le directeur technique de la Vuelta, Kiko Garcia, a estimé que, pour garantir la sécurité du peloton, le mieux serait que l'équipe Israel-Premier Tech se retire de la course, tout en rappelant que la décision revenait à l'Union cycliste internationale (UCI). Celle-ci a condamné "fermement" les "actions" des manifestants à Bilbao et rappelé "l'importance fondamentale de la neutralité politique dans les compétitions sportives réunies au sein du mouvement olympique". Et ce scénario a été exclu par Israel - Premier Tech, ce qui lui a valu vendredi les félicitations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

des "terroristes", "des gens violents", emplis de "Haine"

Israel - Premier Tech, qui ne compte qu'un coureur israélien dans son effectif de la Vuelta, a exclu dès mercredi l'option d'un retrait, réclamé aussi par plusieurs concurrents d'autres équipes sur une boucle Whatsapp du syndicat de coureurs CPA.
Cela "créerait un précédent dangereux", a estimé la formation israélienne. "Si on abandonne, ce sera la fin non seulement de notre équipe mais de toutes les autres aussi. Demain, ils vont protester contre les équipes de Bahrain, UAE et Astana. Il y aurait des boycotts sans fin", a insisté le patron d'Israel PT, le milliardaire israélo-canadien, Sylvan Adams, vendredi auprès du média israélien Sports Channel.
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Sylvan Adams.

Crédit: Getty Images

Dans la voiture sur la course mercredi, il dit que l'équipe a "vécu deux jours extrêmement difficiles au Pays Basque", une région, selon lui, "connue pour être un fief d'activistes d'extrême gauche et de séparatistes".
Le mécène de 66 ans, qui se définit comme un "ambassadeur auto-proclamé d'Israël", a qualifié de "terroristes" les manifestants "parce que ce sont des gens violents", emplis de "haine". Se félicitant du "soutien massif" du président de l'UCI David Lappartient, il ajoute qu'ASO, organisateur de la Vuelta, a également fait pression pour que son équipe jette l'éponge. ASO a décliné tout commentaire auprès de l'AFP.
Israel PT ira bien jusqu'à Madrid, terminus de la Vuelta le dimanche 14 septembre, a-t-il insisté, en dépit du risque de nouvelles perturbations.
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