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La promesse de Ricco

Eurosport
ParEurosport

Publié 02/06/2008 à 15:30 GMT+2

Même s'il a dû baisser pavillon devant Alberto Contador, Riccardo Ricco n'a pas déçu sur le Giro 2008. Vainqueur de deux étapes, grand animateur de la course et finalement deuxième du général, le jeune Italien a promis de revenir encore plus fort l'année

Le cyclisme italien a toujours produit deux types de champions. D'un côté, la grande gueule, dont les attaques verbales fusent aussi vite que celles sur la route. C'est Chiappucci, Pantani, Simoni. De l'autre, le gendre idéal. Toujours poli. Presque effacé. C'est Bugno, Savoldelli, Basso. On peut admirer les deux, c'est selon. Riccardo Ricco, dernière née des stars transalpines, appartient incontestablement à la première catégorie. Jamais avare d'une provocation, le jeune leader de l'équipe Saunier Duval a régalé les journalistes à chacune de ses interventions, prolongeant devant micros et caméras son duel sur la route avec Alberto Contador.
Il y avait là-dedans du Indurain-Chiappucci... Et comme il y a plus de 15 ans, l'Espagnol a pris le dessus sur l'Italien. Ricco' a beaucoup parlé pendant trois semaines, critiquant souvent son adversaire, passant son temps à se plaindre. Un côté Calimero savamment entretenu. Vendredi, il s'en est ainsi pris à Emanuele Sella, coupable selon lui de faire le jeu du maillot rose. " Au final, Contador trouve toujours quelqu'un pour l'aider", s'est-il plaint. Sella a répliqué en estimant que si Ricco était effectivement un "grand champion", c'était aussi un "petit homme."
"Rendez-vous au prochain Giro"
Ricco s'est aussi attelé à minimiser les mérites du maillot rose qui, visiblement, ne l'a jamais impressionné sur ce Giro. "On dit que Contador est un meilleur grimpeur que moi, mais, que je sache, je n'arrête pas de le lâcher en montagne", clamait le natif de Sassuolo à quelques jours de l'arrivée. Alors, Ricco' en fait-il trop? Oui, sans doute. Dimanche, à l'arrivée du Giro à Milan, il l'a d'ailleurs reconnu ouvertement: "Je sais, avant de parler parfois, je devrais tourner ma langue sept fois dans la bouche. Mais ce n'est pas facile. Je suis comme ça, je dis des choses dont je me repens ensuite. J'espère mûrir avec le temps ." Un mea culpa plein d'humilité qui ne lui ressemble pas, mais qui le rend finalement plus attachant encore.
Riccardo Ricco est avant tout un gagneur, qui, comme tous les campionissimo en puissance, n'abhorre rien tant que la défaite. Il était sorti meurtri de la campagne de classiques au mois d'avril, dont il avait fait un objectif important, avant de passer au travers. Lui qui s'imagine en haut de l'affiche et nulle part ailleurs ne peut se satisfaire de sa deuxième place sur le Giro. D'autant que, sur le fond, il n'a pas tort. Contador, à court de préparation, n'était pas imprenable. Diminué par une bronchite dans la dernière semaine, pénalisé par un incident mécanique dans le premier grand chrono, Ricco' a connu son lot de soucis. "Le sort ne m'a pas été favorable", juge l'intéressé.
Bien sûr, à 24 ans, le Romagnol a encore le temps. Même un jeune homme pressé comme lui sait que l'avenir lui appartient. "J'ai beaucoup de regrets dans ce Giro. Mais je veux donner rendez-vous au prochain Giro. Avec un an d'expérience supplémentaire, je peux vous dire qu'il sera beaucoup plus difficile de me battre." En attendant, il n'aspire qu'à un peu de repos. "Je termine "mort", avoue-t-il. Dans la tête et dans les jambes. Le Tour de France ? Pour l'instant, je vais passer quinze jours de vacances en Sardaigne."
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