Le mystère Contador

Alberto Contador ne sait plus trop sur quel pied pédaler ces derniers jours. L'Espagnol oscille depuis ce week-end entre joie et doutes. Satisfaction et interrogation. Il a appris samedi qu'il devait se préparer à prendre le départ du Tour d'Italie, une semaine plus tard. Difficile de considérer cela comme une mauvaise nouvelle, surtout quand on a, comme lui, dû faire une croix sur le Tour de France parce son équipe a été bannie par les organisateurs. Mais ce changement de programme, brutal et tardif, ne le place à l'évidence pas dans des conditions optimales pour la course au maillot rose.

C'est donc dans l'inconnu que Contador se présentera à Palerme, samedi. "Pour bien me préparer, j'aurais aimé savoir beaucoup plus tôt que je participerai à cette course", avoue le vainqueur du Tour 2007. Initialement, la prochaine course à son programme devait être le Dauphiné Libéré, dans plus de deux semaines. "Quand on m'a appelé pour me dire que je faisais le Giro, j'étais en vacances. Le Giro ne faisait pas partie de mes plans, je ne suis donc pas dans ma meilleure forme. Mais je ferai de mon mieux", promet la star d'Astana.

Privé du Tour de France, la formation de Johan Bruyneel ne pouvait pas sauter sur l'occasion offerte, même in extremis, par les organisateurs du Giro. Astana n'a d'autre solution que d'envoyer tous ses leaders. Contador, donc, mais aussi Leipheimer et Klöden, ce dernier étant sans doute le plus au point comme en témoigne sa victoire dans le Tour de Romandie, pas plus tard que dimanche. Que peut donc espérer Contador sur une course au tracé particulièrement exigeant cette année? Lui-même semble l'ignorer.

Le Madrilène se dit en tout cas honoré de participer pour la première fois au Tour d'Italie, une épreuve qu'il avait jusqu'ici négligée dans son programme, reportant davantage ses ambitions vers le Tour ou la Vuelta. "Le Giro est une course extraordinaire pour un grimpeur, comme en témoigne la liste des vainqueurs. J'éprouve un grand respect pour cette épreuve et je chercherai à l'honorer au mieux." Un discours poli de circonstance suite au revirement de RCS, la société organisatrice. La présence d'Astana change forcément la donne, compte tenu de la force collective des hommes de Bruyneel. L'influence de Contador sur la course, elle, demeure plus incertaine. "Tout dépend de la façon dont ma forme évoluera sur trois semaines", conclut l'Espagnol.