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Dumoulin, Pinot, Froome et les autres : Bataille royale pour du rose

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 04/05/2018 à 12:54 GMT+2

TOUR D’ITALIE 2018 – C’est déjà l’heure du premier Grand Tour de la saison en ce début de mois de mai avec le Tour d’Italie à partir de vendredi. Un Giro dont se dégagent trois grands favoris, du tenant du titre Tom Dumoulin au Français Thibaut Pinot en passant par le vainqueur du Tour et de la Vuelta l’an passé, Christopher Froome. Mais ce ne sont pas les seuls à rêver de la tunique rose à Rome.

A qui le Giro 2018 ?

Crédit: Eurosport

La cote des favoris

5 étoiles : -
4 étoiles : Tom Dumoulin (Sunweb), Christopher Froome (Sky) et Thibaut Pinot (Groupama-FDJ)
3 étoiles : Miguel Angel Lopez (Astana), Domenico Pozzovivo (Bahrain-Merida) et Fabio Aru (UAE Team Emirates)
2 étoiles : Johan Esteban Chaves (Michelton-Scott), George Bennett (Lotto NL-Jumbo)
1 étoile : Davide Formolo (Bora-Hansgrohe), Michael Woods (EF Education First-Drapac), Simon Yates (Michelton-Scott), Louis Meintjes (Dimension Data), Rohan Dennis (BMC), Wout Poels (Sky) et Tim Wellens (Lotto Fix All)

Tom Dumoulin (Sunweb, 27 ans)

Tenant du titre à la suite de son succès l’an dernier devant Nairo Quintana, le Néerlandais s’élancera d’Israël avec bien moins de certitudes cette fois. Dépassé au Tour d’Abu Dhabi (38e), victime d’une chute sur Tirreno, Dumoulin s’est toutefois rassuré sur Liège (15e). Dominateur en contre-la-montre, le Néerlandais aura 26km de moins dans l’exercice pour faire la différence cette année et des monstres de pourcentages à affronter, comme le Monte Zoncolan. Mais il pourra aussi compter sur une équipe très solide en montagne (Haga, Hamilton, Oomen, Ten Dam et Vervaeke), ce qui lui avait parfois manqué en 2017.
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Tom Dumoulin après son triomphe sur le Tour d'Italie 2017.

Crédit: Getty Images

Christopher Froome (Sky, 32 ans)

Réussira-t-il la passe de trois ? Avec le Tour et la Vuelta en poche, le Britannique vise tout simplement le Grand Chelem sur deux ans, une performance réalisée seulement par Eddy Merckx (72-73) et Bernard Hinault (82-83). Froome n’a jamais brillé sur le Giro, mais ses rares participations (36e en 2009, disqualifié en 2010) sont antérieures à sa métamorphose. Ce Tour d'Italie arrive à la suite d’un début de saison perturbée par l’enquête sur son contrôle anormal et des résultats pas rassurants. Si son Tour des Alpes (4e) témoigne d’une vraie montée en puissance, il faudra que la Sky parvienne à contrôler une course si souvent débridée sur les routes italiennes. Même si l’armada britannique laisse songeur avec Poels en leader de rechange et des équipiers comme De La Cruz et Henao.
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Chris Froome (Credit - Team Sky)

Crédit: Eurosport

Thibaut Pinot (Groupama-FDJ, 27 ans)

Quatrième et vainqueur d’étape l’an passé pour sa première participation, le Français a confirmé que l’Italie lui réussissait bien. Comme la saison dernière, le leader de la Groupama-FDJ a réussi un début de saison convaincant, s’offrant même le Tour des Alpes au nez et à la barbe de la grande majorité de ses futurs adversaires de mai, une performance qu’aucun Français n’avait réussie depuis vingt ans. Entouré de solides lieutenants (Morabito, Preidler et Reichenbach), le Franc-Comtois compte sur les nombreuses étapes de montagne pour se mettre à l’abri vis-à-vis du chrono de Rovereto (16e étape) où il devrait perdre du temps. Mais, vu sa forme, aucune ambition ne lui est interdite. Y compris le rose. Surtout le rose.
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Thiaut Pinot au Tour des Alpes

Crédit: Getty Images

Miguel Angel Lopez (Astana, 24 ans)

Grandissime favori dans la course au maillot blanc de meilleur jeune, le Colombien vise déjà plus haut. 8e de la Vuelta l’an dernier, pour son deuxième Grand Tour, et vainqueur de deux étapes, il découvre cette fois le Tour d’Italie. Il a tout pour lui plaire : beaucoup de montagne et des cols longs et pentus sur lesquels il excelle tant. Impressionnant de régularité depuis le début de l’année (2e à Oman, 3e à Abu Dhabi et au Tour des Alpes), Lopez abordera sa première course de trois semaines avec le statut de leader absolu. Une pression à assumer, même si la densité de l’équipe Astana (Bilbao, Hirt, Kangert, Lustensko) peut l’y aider. Il devra toutefois mieux limiter la casse en chrono que sur la dernière Vuelta (2’34" de perdues sur Froome sur les 40km de Logrono).
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Miguel Angel López (Astana)

Crédit: Getty Images

Fabio Aru (UAE Team Emirates, 27 ans)

Seul Italien pouvant à priori rêver de victoire finale, Fabio Aru portera tout le poids des attentes des tifosi sur ce Giro 2018. Pourtant, difficile d’imaginer le Sarde rivaliser avec les tous meilleurs sur les trois semaines au vu de son début de saison. Sans résultat probant, l’Italien traîne sa misère depuis son changement d’équipe cet hiver et sa blessure au genou en février. S’il a montré du mieux au Tour des Alpes (6e), il n’a jamais semblé pour autant en mesure de jouer la gagne. Inquiétant ? Pas tant que cela. Lors de son meilleur Giro, en 2015 (2e), il avait aussi connu un début de saison mitigé. Mais possédait alors à ses côtés une véritable armada, ce qui ne sera pas le cas cette fois, malgré quelques grimpeurs (Atapuma, Polanc et Ulissi).

Domenico Pozzovivo (Bahrain-Merida, 35 ans)

Chaque année, l’Italien passe en-dessous du radar à favoris. Pourtant, difficile de faire plus régulier que lui sur le Tour d’Italie. En onze participations, le Policoresi est rentré à cinq reprises dans le top 10 (5e en 2014). Sixième l’an passé, il vise enfin un premier podium, treize ans après son premier Giro. Très en forme dernièrement (2e du Tour des Alpes, 5e de Liège), l’Italien comptera comme toujours sur ses qualités de grimpeur pour bien figurer. Mais ses carences en chrono – dues notamment à son gabarit (1,65m pour 53kg) – risquent de lui coûter une nouvelle fois une place dans le top 3. A moins de se lancer de grandes offensives.
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Domenico Pozzovivo lors du Tour de France 2017.

Crédit: Getty Images

Johan Esteban Chaves (Michelton-Scott, 28 ans)

Perturbé l’an dernier par la perte de son amie et masseuse juste avant le Tour, le Colombien espère bien redevenir le brillant grimpeur passé à 24h de remporter le Giro 2016. Mais son début de saison n’incite pas vraiment à l’optimisme, lui qui n’a rien montré jusqu’ici, à l’exception de son succès sur un Herald Sun Tour sans concurrence. N’ayant plus couru depuis son abandon sur le Tour de Catalogne, il aura le mérite d’arriver plus frais que ses adversaires. Mais aussi repère. Si l’équipe Michelton-Scott est sur la papier très solide à ses côtés (Kreuziger, Nieve, Haig et de bons rouleurs), attention à la présence de Simon Yates, prêt à suppléer le Colombien en cas de coup de mou.

George Bennett (Lotto NL-Jumbo, 28 ans)

Depuis deux ans, le Néo-Zélandais ne cesse de surprendre sur les courses par étapes. Dixième de la Vuelta en 2016, il était en course pour le top 10 sur le Tour l’an dernier, avant une chute lors de la 16e étape. Exilé sur le Giro pour la première fois depuis 2013 (122e) en raison de la forme de Primoz Roglic, Bennett sera le leader absolu d’une formation néerlandaise plus taillé pour les succès d’étapes (Battaglin, Van Poppel) que pour accompagner son leader en montagne, malgré la présence de l’expérimenté Gesink. Dans le top 10 de Tirreno-Adriatico (9e), du Tour de Catalogne (6e) et des Alpes (5e), le Néo-Zélandais s’avance masqué mais en forme. Une combinaison qui en fait un outsider très sérieux de ce Giro 2018.
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George Bennett

Crédit: Getty Images

Davide Formolo (Bora-Hansgrohe, 25 ans)

Et si c’était lui l’homme fort sous-estimé ? Le jeune Italien reste après tout sur des tops 10 lors de ses deux derniers Grands Tours (9e sur la Vuelta 2016, 10e sur le Giro 2017. Pointe majeure du trio de grimpeurs de la Bora-Hansgrohe (5 top 10 sur les courses par étapes World Tour cette année à eux trois) qu’il forme avec Patrick Konrad (16e du Giro l’an dernier) et Felix Grosschartner, Davide Formolo devra se montrer audacieux pour rêver grand. Comme la plupart des purs grimpeurs, ses carences en contre-la-montre sont terribles (7’ perdues dans l’exercice sur Dumoulin en 2017) et il lui faudra prendre des risques pour viser mieux qu’un top 10. 7e sur Tirreno et sur Liège, il en semble capable, surtout sur un Giro plus ouvert que jamais.
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