Tour de France femmes 2025 | Comment Pauline Ferrand-Prévot est (re)devenue une grimpeuse pour réaliser son rêve

C'est une image qui frappe. A la vue de la forme de Pauline Ferrand-Prévot, on se doute qu'elle n'est pas venue pour faire de la figuration. La 2e du classement général a longuement travaillé pour arriver en pleine forme et être en mesure de rivaliser face aux meilleures grimpeuses du monde. Une discipline à laquelle la championne olympique s'est toujours pliée.

Un doublé signé Squiban, un jaune gardé par Le Court : le résumé de la 7e étape

Video credit: Eurosport

Si vous regardez Pauline Ferrand-Prévot à l'arrivée sur le vélodrome de Roubaix et sur le Tour de France femmes depuis le départ la semaine dernière, vous remarquerez sans aucun problème que ce n'est plus la même coureuse. D'ordinaire puncheuse, la Française a opéré sa mue pour gagner ses jambes de grimpeuse pour réaliser son "rêve de petite fille" de remporter la Grande Boucle. Depuis le départ en Bretagne, "PFP" reste calme et attend les grands cols, qu'elle va retrouver ce samedi lors de l'étape reine. Ce pour quoi elle s'est préparée pendant de longues semaines, en altitude et en s'astreignant à une éthique stricte pour arriver la plus sèche possible, comme à son habitude.
Ce qui étonne toujours chez la Rémoise de 33 ans, c'est sa polyvalence. Capable de passer d'une discipline à une autre, d'une spécialité à une autre, la Française calcule toujours tout pour arriver dans les meilleures conditions. "C'est du Pauline tout craché, pointe Roxane Fournier. Quand elle était sur la route, elle arrivait déjà sur ses objectifs avec un physique de grimpeuse." La Française était donc en mesure de briller aussi bien quand la route s'élevait, que sur des classiques flandriennes, où l'explosivité règne.
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Pauline Ferrand-Prévot, victorieuse sur le vélodrome de Roubaix

Crédit: Getty Images

Une préparation studieuse

Pauline Ferrand-Prévot s'est donc métamorphosée pour honorer son rendez-vous de juillet et, pour le moment, on n'en a pas encore vu les bienfaits. Plutôt l'inverse, mais c'est assez logique. "Finalement, on n'a pas vu grand-chose depuis le départ, à part sur la première étape où on s'est dit 'waouh'. Hormis là, elle n'a pas attaqué parce que les ascensions n'étaient pas assez difficiles pour les favorites. Demain, personne ne pourra mentir et on verra vraiment la hiérarchie en montagne", signale Roxane Fournier, qui commente le Tour de France femmes sur Eurosport.
Le chemin qui la mène à son rêve a été parsemé d'embûches avec un abandon sur la Vuelta, avant qu'elle puisse se mesurer aux meilleures grimpeuses du monde. Éreintée par sa campagne printanière couronnée de succès, avec sa victoire sur la Reine des classiques et une 2e place sur le Tour des Flandres, la Française avait jugé plus pertinent de quitter la course pour se concentrer sur ses objectifs. C'est à ce moment qu'elle est partie pour deux mois de préparation studieux avec un premier stage en Espagne durant lequel elle a commencé à s'affûter et à travailler son coup de pédale de montagne.
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Pauline Ferrand-Prévot sur la Vuelta, lorsqu'elle n'avait pas encore débuté son affûtage

Crédit: Getty Images

Ensuite, près d'un mois à Tignes en plus, au-delà de 2000 m d'altitude avec ses équipières pour préparer au mieux son rendez-vous. Chaque jour, la Française restait disciplinée et sérieuse dans sa préparation. Le résultat ? Des mollets taillées à la serpe et des avant-bras desquels sortent ses veines. Pauline Ferrand-Prévot est au millimètre, et une coureuse à part. "C'est une championne. Tout le monde s'inflige énormément au quotidien, mais c'est vrai que Pauline est une race à part. Réussir à chaque fois à se préparer pour des objectifs de la sorte… Même si bien sûr, les autres favorites comme Demi Vollering et Kasia Niewiadoma ont aussi énormément travaillé", relève celle qui est également directrice sportive au sein de la formation Saint-Michel-Preference Home-Auber-93.
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Les bras de Pauline Ferrand-Prévot, dont les veines laissent entendre qu'elle est très affûtée

Crédit: Getty Images

Une habitude, voire une obsession

On a forcément en mémoire sa préparation dans le plus grand des secrets pour atteindre son rêve olympique en VTT. A son arrivée à Élancourt, la vététiste avait surpris tout son monde en arrivant en pleine forme et dans un physique méconnaissable. C'est la marque de fabrique Ferrand-Prévot, réussir à être en forme au bon moment et à s'infliger tous les sacrifices nécessaires pour y arriver. C'est son habitude, voire une obsession.
Autour d'elle, elle bénéficie d'une équipe solide avec notamment sa compatriote, Marion Bunel, de treize ans sa cadette. La jeune Française n'est pas dans les meilleures dispositions après avoir chuté il y a trois jours, mais la vainqueure du Tour de l'Avenir pourrait être très utile à sa leader si d'aventure elle retrouvait ses meilleures jambes. "Au départ, elle était programmée pour être la dernière lieutenante de Pauline parce que c'est celle qui grimpe le mieux derrière elle. Chez Visma, on en attend énormément pour le dernier week-end", pointe notre consultante.
Sur les pentes du col de la Madeleine, ce samedi, on verra si sa préparation a porté ses fruits ou si elle a un peu trop repoussé ses limites. En cas de succès, elle se souviendra de ses heures passées à l'entraînement en manches longues pour évacuer le dernier gramme de graisse. Et même si elle ne gagne pas, elle se donnait trois ans pour remplir sa dernière quête. Et l'année prochaine, elle reviendra alors tout autant affûtée, voire plus si c'est envisageable. Qu'est-ce que vous voulez, on ne se refait pas.
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