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CSC, sans regret

Eurosport
ParEurosport

Publié 24/07/2008 à 12:00 GMT+2

La formation CSC a encore fait la course mercredi à l'Alpe-d'Huez. Pour le bonheur de Carlos Sastre, mais pas celui de Frank Schleck. Pourtant, Bjarne Riis ne regrette rien. Fier de ses hommes, le manager danois se dit comblé par la performance collective

L'image est saisissante. Frank Schleck, assis près du bus CSC peu après l'arrivée de la 17e étape mercredi, discute avec son frère Andy. L'ainé secoue la tête. Il porte encore ce maillot jaune qui était le sien depuis trois jours. Mais au même moment, son coéquipier Carlos Sastre, monte sur le podium pour endosser à son tour la tunique dorée. Pour Schleck, c'est la fin du rêve. Il ne gagnera pas le Tour de France. Il le sait. Son destin s'est scellé lorsque Sastre a attaqué au pied de l'Alpe-d'Huez. Condamné par la stratégie de l'équipe, le Luxembourgeois n'était déjà plus qu'un leader virtuel.
Pourtant, Schleck n'aura pas un mot de travers, pas une parole déplacée en descendant de son trône. Le Team CSC joue l'union sacrée. "C'est vrai que j'ai perdu le maillot jaune, souffle Frank, avant de se reprendre aussitôt. Je ne l'ai pas perdu, je l'ai donné à Carlos." En laissant de côté ses ambitions personnelles, il a fait le jeu de l'équipe, et celui de Sastre. Mais la formation danoise ne perd pas au change. Sastre est un moins mauvais rouleur que Schleck. Ce dernier possédait huit secondes de marge sur Cadel Evans mercredi matin. Sastre, lui, compte désormais 1'34" d'avance sur l'Australien. Ce n'est pas la panacée, mais le matelas est un poil plus confortable.
Riis aux anges
De toute façon, chacun s'accorde chez CSC à admettre que l'équipe n'avait pas le choix. "Si on veut gagner le Tour, il fallait faire quelque chose aujourd'hui (NDLR: mercredi) et la meilleure solution, c'était que Carlos attaque, car moi, Evans allait me surveiller de près", explique Frank Schleck. Mais l'Espagnol n'est-il pas parti trop tard. N'aurait-il pas fallu lancer la grande bagarre dès la Croix-de-Fer? Le coup aurait été suicidaire pour Carlos Sastre: " Attaquer de loin, c'était prendre des risques démesurés à cause du vent qui soufflait fort." "On avait prévu d'attendre l'Alpe-d'Huez pour attaquer, confirme Bjarne Riis. On avait choisi de mettre une bombe en bas de la montée. C'est Carlos qui l'a fait, qui a attaqué le premier. Et comme il était le plus fort, il est resté en tête et il est parti. Voilà, c'est aussi simple."
Riis peut jubiler. Victoire à l'Alpe-d'Huez (la seconde de rang sur les hauteurs d'Oisans pour un de ses coureurs après le succès de F.Schleck en 2006), maillot jaune, maillot blanc, classement par équipes, les deux premières places du général... C'est un véritable trust que réalise la formation danoise. "Ce qu'on a fait aujourd'hui, c'est exceptionnel. Je suis très heureux et très fier de mon équipe. Carlos a été formidable, Frank et Andy ont travaillé comme il fallait. Faire mieux que ça, c'est impossible, soupire Riis. Si je ne suis pas heureux aujourd'hui, alors quand est-ce qu'il faut que je sois heureux ? C'est magnifique, ce que l'équipe a fait."
F.Schleck: "Je voulais être loyal"
Parfois critiqué ces derniers jours pour ne pas avoir désigné clairement un leader au sein de son groupe, le grand Bjarne estime avoir tiré la quintessence de son effectif, jamais gangrené par quelque querelle intestine que ce soit. CSC, ce n'est pas Sastre d'un côté et les Schleck de l'autre. Et tant pis si on ne les croit pas. "Nous sommes des amis dans cette équipe, jure Franck Schleck. Je n'ai pas pensé au fait que j'allais perdre le maillot. Je n'oublie pas que Carlos s'est sacrifié pour moi, je me suis sacrifié pour lui aujourd'hui. Je suis honnête, je voulais être loyal envers mes coéquipiers. Un jour, je serai payé en retour ." Beau plaidoyer. "Vous, les journalistes, vous avez besoin de dire des choses, mais nous savons comment ça se passe entre nous ", lance alors Sastre, presque agacé.
Malgré cette entente cordiale, et cette incontestable mainmise collective sur la course, rien ne dit que les CSC garderont le maillot jaune jusqu'à Paris. Sastre en est conscient. Riis aussi. "Je ne sais pas si Carlos pourra résister à Evans, je n'ai pas envie d'y penser et d'ailleurs ça m'est égal, sourit malicieusement le patron. Tout le monde a fait du mieux possible. Qu'on gagne ou non à Paris, pour moi, c'est pareil à partir du moment où on a tout donné et fait tout ce qui était possible." Frank Schleck ne dit pas autre chose. "Même si on ne gagne pas ce Tour, il aura été animé par une grande équipe CSC. " Grande, et unie. Jusqu'au bout?
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