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Kohl raconte son dopage

Eurosport
ParEurosport

Publié 09/06/2009 à 07:35 GMT+2

Contrôlé positif à la CERA lors du Tour de France 2008, Bernhard Kohl a décidé de vider son sac dans les colonnes de L'Equipe. Quelques jours après avoir mis fin à sa carrière sportive, l'Autrichien raconte son quotidien de sportif dopé.

L'ex-coureur autrichien Bernhard Kohl a raconté dans le détail le dopage qu'il a pratiqué pour le Tour de France 2008 dont il a pris la troisième place et le maillot de meilleur grimpeur avant d'être déclassé et suspendu après un contrôle positif à l'EPO Cera. Kohl, qui s'est confié au journal L'Equipe, a accusé, sans apporter d'éléments de preuve, les autres coureurs de premier plan: "Quand j'ai appris que l'Agence française de lutte contre le dopage allait procéder à de nouvelles analyses après le Tour, là, oui, j'ai accusé le coup. Et j'ai encore une fois cherché à me rassurer: OK, j'étais mort, mais nous étions tous morts ! Bien d'autres coureurs en avaient pris."
"Qu'allaient faire les autorités françaises ? Supprimer le classement complet du Tour ? Je me suis dit qu'ils n'oseraient pas. Bizarrement, nous n'avons été que trois à plonger. J'ai la conviction que les dix premiers auraient pu être positifs" , a poursuivi Kohl, 27 ans. Bernhard Kohl, qui avait reconnu auparavant s'être dopé depuis l'âge de 19 ans, a expliqué dans cette longue interview avoir eu recours à trois transfusions durant le Tour: "La première après la sixième étape, la deuxième avant les Pyrénées, la dernière avant les Alpes." Le sang, prélevé en août 2007, lui a été apporté par son manager, Stefan Matschiner, qui avait mis en place son propre système de prélèvement et de conservation du sang après la mise en cause du laboratoire autrichien Humanplasma auquel Kohl avait eu recours par le passé.
"Vingt minutes, pas plus"
Le manager, à qui Kohl reversait 10 % de ses gains, a effectué trois fois le voyage d'Autriche, en avion. Il décongelait le sang là-bas, le transportait conditionné dans la soute et l'amenait à l'hôtel" pour ces transfusions opérées entre 18 et 20 heures: "Je disparaissais vingt minutes, pas plus. Personne ne remarquait rien." Sur l'EPO Cera, produit qui a permis de convaincre Kohl de dopage, l'ex-coureur a déclaré se l'être injecté lui-même trois jours avant le départ du Tour. Kohl a dédouané le responsable de son équipe Gerolsteiner: "Il n'y avait pas de dopage systématique dans l'équipe, c'est sûr. Je pense néanmoins qu'ils devaient avoir une certaine intuition de ce qui se pratiquait mais je ne peux l'affirmer. Selon moi, le boss, Hans-Michael Holczer, ne savait rien."
En revanche, il s'est montré dubitatif sur les médecins: "Lorsque vous êtes toubib, que vous voyez les valeurs biologiques de vos coureurs et leurs performances, vous ne pouvez pas ne pas savoir." L'Autrichien a estimé enfin que le passeport biologique instauré par l'Union cycliste internationale (UCI) depuis 2008 ne l'avait pas gêné "du tout":"Les coureurs au top sont tellement pros dans leur dopage qu'ils savent pertinemment qu'il leur faut garder des valeurs sanguines stables pour échapper au ciblage. Or, l'UCI nous envoyait systématiquement les valeurs relevées lors des contrôles inopinés: on se référait donc à celles-là pour étalonner les suivantes. A la limite, le passeport nous aidait presque." L'UCI doit annoncer prochainement les premiers résultats réglementaires (procédure disciplinaire) de ce passeport. Bernhard Kohl a annoncé le 25 mai qu'il mettait un terme à sa carrière.
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