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Le Tour devient fou

Eurosport
ParEurosport

Publié 20/07/2008 à 20:45 GMT+2

A l'issue de la première étape des Alpes, le Tour de France 2008 est plus serré que jamais. Au sommet de Prato Nevoso, où Simon Gerrans (Crédit Agricole) s'est imposé, Frank Schleck (CSC) a endossé le maillot jaune. Mais le Luxembourgeois ne compte que 7

Ce n'est peut-être pas le Tour du renouveau, comme certains l'ont clamé un peu vite. Mais c'est au moins l'un des plus indécis de l'histoire. Le premier volet du triptyque alpestre a réussi l'exploit de resserrer encore davantage la hiérarchie au sommet. Au départ d'Embrun, ils étaient cinq à se tenir en 57 secondes. 183 kilomètres plus tard, au sommet de la station de ski italienne de Prato Nevoso, ils sont désormais six en 49 secondes. Du jamais vu en plus d'un siècle d'histoire. Si le nombre des prétendants n'a guère varié, ils ne sont toutefois plus dans le même ordre. Frank Schleck, qui avait échoué pour une malheureuse seconde à Hautacam, a ainsi décroché la timbale.
A défaut d'en être l'indiscutable patron, le Luxembourgeois est donc le nouveau leader du Tour de France. Au vu des efforts consentis par l'équipe CSC toute la journée, en particulier par son petit frère Andy, qui a fait exploser le peloton à 10 kilomètres du sommet, ce n'est pas volé. Mais le siège doré de l'aîné des Schleck est tout aussi éjectable que ne l'était celui de Cadel Evans ces derniers jours. S'il a comblé dans les derniers hectomètres la petite seconde de retard qu'il accusait sur l'Australien, Schleck a bien failli se faire souffler la pole par Bernhard Kohl, parti à un peu moins de trois kilomètres de l'arrivée en compagnie de Denis Menchov, Carlos Sastre et d'un Alejandro Valverde retrouvé. Il n'a manqué que sept secondes au grimpeur autrichien de la Gerolsteiner pour s'installer sur le trône.
Evans s'affaisse, Kohl s'affirme
Aucun des six premiers du classement général au matin de la 15e étape n'a donc voulu céder. Tous, de Schleck à Sastre (très offensif), de Kohl à Menchov, de Vandevelde (toujours là) à Evans, peuvent encore nourrir des rêves de gloire. En choisissant d'attendre l'ascension finale pour s'expliquer, les ténors ne pouvaient que ménager le suspense, la pente n'étant ni assez raide ni suffisamment longue pour provoquer des écarts colossaux. A l'évidence, personne n'est capable d'écraser ce Tour, et de mettre la concurrence sous sa coupe. Alors tout se joue au couteau. A la seconde. Pour le suspense, c'est le scénario idéal. La guerre des nerfs promet d'être terrible.
Certains peuvent tout de même nourrir quelques regrets. Menchov, par exemple. Le Russe fut le premier à secouer le cocotier à six bornes de l'arrivée. Son attaque, tranchante, avait laissé tout le monde sur place. Mais 100 mètres plus loin, le leader de l'équipe Rabobank se retrouvait à terre sur le bitume rendu glissant par une pluie fine ! Cela avait de quoi le calmer. Bernhard Kohl a lui aussi peut-être laissé passer la chance de sa vie. Un peu timide, il a eu le tort de ne pas démarrer plus tôt, alors qu'Evans montrait des signes d'affaissement depuis un petit moment. Reverra-t-il un jour ces sept secondes qui le séparent ce soir du Nirvana?
Gerrans, l'improbable victoire
Au-delà de la lutte, tardive mais épique, pour le classement général, ce 15e acte restera marqué par la terrible chute d'Oscar Pereiro (voir par ailleurs), dans la descente du col d'Agnel, dans le premier tiers de l'étape. Un terrible accident, l'Espagnol ayant basculé par-dessus un parapet avant de retomber cinq mètres en contrebas. On a craint le pire. Si le diagnostic est lourd, notamment pour la suite de sa carrière (fractures de l'épaule et du tibia-péroné), il s'agit presque d'un moindre mal au vu de l'aspect très spectaculaire de la chute. Le peloton, en état de choc devant la brutalité de l'impact, a mis plus d'une demi-heure à reprendre ses esprits.
S'ils ne s'en réjouiront évidemment pas, ce sont pourtant bien ces malheureuses circonstances qui ont permis aux quatre courageux du jour d'aller au bout de leur aventure. Lorsque le peloton a levé le pied en bas de l'Agnel, Simon Gerrans (Crédit Agricole), Egoi Martinez (Euskaltel), Danny Pate (Garmin) et Jose Luis Arrieta (AG2R) ont vu leur avance passer de 12 à 17 minutes en l'espace de quelques kilomètres. Un peu plus tard, une nouvelle chute, collective celle-là, mais nettement moins grave, cassait à nouveau le rythme du peloton. Les échappés allaient ainsi garder quatre minutes de marge sur la ligne d'arrivée, Gerrans s'offrant le plus improbable des succès sur un terrain qui est loin d'être le sien. C'était Le jour où il fallait s'échapper. Malheureusement, c'est aussi le jour "choisi" par les Français pour louper le bon wagon...
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