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Questions pour un Tour

Eurosport
ParEurosport

Publié 03/07/2008 à 06:00 GMT+2

Un Tour de France, c'est beaucoup de mystères et autant d'interrogations. Avant que la route ne délivre sa vérité, voici, à trois jours du grand départ breton, les sept questions clés de la 95e Grande Boucle. Dans un peu plus de trois semaines, à Paris, n

. Qui sont les grands absents?
Il y a d'abord ceux qui paient l'addition de leurs erreurs, comme Ivan Basso et Alessandro Petacchi, toujours suspendus, Rasmussen ou Vinokourov, virés manu militari l'an passé, ou encore Tom Boonen, contrôlé positif à la cocaïne il y a peu. Parmi les prétendants à la victoire finale, les principaux absents sont à trouver chez Astana, bannie par ASO. Conséquence, Alberto Contador, tenant du titre, n'est pas là (voir ci-dessous), pas plus que Levi Leipheimer, troisième l'an passé ou Andreas Klöden, deuxième en 2004 et 2006. Outre ces trois têtes d'affiche, Vladimir Karpets (maillot blanc en 2004) n'a pas été retenu par l'équipe Caisse d'Epargne, pas plus que Thomas Dekker (Rabobank), jugé hors de forme par ses dirigeants, Michael Rogers (High Road), ou Gomez Marchante (Saunier Duval). Parmi les animateurs du début de saison, Pierre Rolland, Robert Gesink ou Daniele Bennati. Enfin, quelques vedettes ont choisi de faire l'impasse, à l'image de Bettini ou Di Luca.
. Faut-il regretter l'absence de Contador?
Comme en 2006, après la retraite du septuple tenant du titre Lance Armstrong, le Tour de France s'élancera samedi sans son vainqueur sortant. Pourtant, Alberto Contador est encore bel et bien en activité. Mais l'Espagnol paie cash son arrivée à l'intersaison chez Astana, équipe jugée persona non grata par les organisateurs de la Grande Boucle.
Sportivement, on peut évidemment regretter l'absence de Contador. "C'est dommage. C'est le meilleur coureur actuel et les résultats ont plus de valeur quand ils sont obtenu face aux meilleurs", juge par exemple Andy Schleck. "Mais ce n'est pas à nous de décider de ça, tempère son ainé, Frank. Il y a des gens qui sont là pour ça et il faut leur faire confiance pour prendre les bonnes décisions."
. L'embellie tricolore va-t-elle se poursuivre?
Le début de saison 2008 a été, de loin, le plus prometteur depuis longtemps pour le cyclisme français. Un petit vent de jeunesse et de renouveau a soufflé sur le peloton tricolore. Pourra-t-il se prolonger dans le contexte hyper relevé du Tour de France? A voir. Sur les 40 Français présents au départ à Brest, aucun n'a les moyens de remporter le Tour, ni même de rentrer dans les cinq premiers, sauf circonstances de course particulières. Mais la réussite actuelle d'un Sylvain Chavanel (6 victoires en 2008), le retour à un bon niveau d'un Dessel, le punch des Fedrigo, Voeckler et autres Casar, et le pointe de vitesse de Sébastien Chavanel ou Romain Feillu peuvent laisser augurer d'un certain dynamisme. Reste à savoir si les résultats suivront.
. Un grand favori se dégage-t-il?
La fin du règne interminable de Lance Armstrong a plongé le Tour dans une forme d'anarchie, que les multiples affaires de dopage révélées depuis ont accru cette tendance. Ceux qui étaient susceptibles de prendre le relais du Texan (Vinokourov, Basso, Ullrich) ont ainsi été mis sur la touche. Le Tour se cherche donc encore un véritable patron. Difficile de voir dans le peloton 2008 un champion capable de mettre la concurrence à sa botte. Cadel Evans fait certes office de favori, mais sa personnalité et son passé n'imposent pas la crainte d'un Armstrong ou d'un Indurain jadis. Comme le précédent, ce Tour est donc à prendre.
. Que penser du parcours?
La principale modification concerne évidemment la suppression du prologue, pour la première fois depuis 1967. Le court chrono initial est remplacé par une première étape en ligne, avec une arrivée en côte. Les organisateurs ont tout fait pour donner du rythme à la course, avec un premier contre-la-montre dès le quatrième jour de course, et la première arrivée au sommet, dans le Massif Central, moins d'une semaine après le départ. La première moitié du Tour, souvent chloroformée par les sprints massifs successifs, promet donc d'être plus animée que d'habitude. Tant mieux. Pour le reste, quatre arrivées au sommet (Super-Besse, Hautacam, Prato Nevoso, Alpe d'Huez) et une part raisonnable accordée aux contre-la-montre (82,5 km), l'équilibre entre grimpeurs et rouleurs est respecté, même si les premiers sont sans doute les mieux servis. "Le parcours est fait pour ceux qui osent", conclut Christian Prudhomme.
. Quelle est la meilleure équipe sur le papier ?
Trois formations semblent ressortir du lot: Silence-Lotto, Caisse d'Epargne et CSC, avec une mention spéciale pour cette dernière. Entre Sastre et les frères Schleck pour le général, Cancellara pour une ou deux étapes et les chronos, et deux baroudeurs de luxe comme Voigt ou Arvesen, la troupe de Bjarne Riis est très impressionnante. Cadel Evans sera bien entouré lui aussi chez Silence.
Le principal favori du Tour peut compter sur Popovych ou Cioni en montagne, et des vieux briscards comme Vansummeren ou Aerts. En prime, Robbie McEwen peut viser des étapes et le maillot vert. Bref, Silence fera du bruit sur tous les fronts. Enfin, la Caisse d'Epargne d'Alejandro Valverde semble avoir les épaules assez larges pour contrôler la course si besoin. Le Murcien aura à ses côtés Oscar Pereiro, David Arroyo ou Jose Ivan Gutierrez. De quoi défendre un (éventuel) maillot jaune.
. Est-on à l'abri d'un nouveau scandale?
Christian Prudhomme est-il superstitieux? Si c'est le cas, le patron du Tour doit craindre comme la peste cette édition 2008. Le chiffre 8 porte en effet la poisse depuis trois décennies. 78: Déclassement du Belge Michel Pollentier, maillot jaune à l'Alpe d'Huez pris en flagrant délit de tricherie au contrôle antidopage. 88: l'affaire Delgado, contrôlé positif mais sauvé par l'incohérence du règlement de l'époque. 98: L'affaire Festina, qui avait plongé le cyclisme professionnel dans un long tunnel dont il n'est pas encore sorti aujourd'hui. Peu épargné depuis sa prise de fonctions, Prudhomme a payé cher un lourd héritage (affaire Puerto en 2006, exclusions de Vinokourov et Rasmussen l'an dernier). ASO a donc tranché dans le vif en choisissant d'inviter qui bon lui semblait. Un Tour calme, sans scandale, permettrait à l'épreuve et au cyclisme professionnel de retrouver un peu de crédibilité. C'est tout le mal qu'on lui souhaite...
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