Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Cavendish capitalise

Eurosport
ParEurosport

Publié 06/07/2009 à 19:00 GMT+2

Deuxième étape en ligne et deuxième succès pour Mark Cavendish (Columbia). A La Grande-Motte, l'Anglais a devancé Thor Hushovd (Cervelo). Cavendish a réglé un peloton très réduit après une bordure provoquée par son équipe. Dans ce groupe, la bonne affaire parmi les favoris est pour... Armstrong.

Ce n'était pas faute d'être prévenu. La traversée de la Camargue, avec son fort vent de côté, était propice aux bordures. Tout le monde le savait. Tout le monde était sur ses gardes. Longtemps, on a pourtant cru que rien ne se passerait. Longue, plate et mortelle comme l'épée de Charlemagne, cette étape sudiste semblait devoir tourner à la somnolence collective, avec une moyenne horaire des plus faiblardes. Puis, à 30 kilomètres de La Grande-Motte, alors qu'il était sur le point d'avaler les quatre échappés du jour (Samuel Dumoulin, Koen De Kort, Maxime Bouet et Ruben Perez), le peloton a cassé. 25 coureurs devant. Tous les autres derrière. Ce n'était pas le moment de rêvasser et de descendre chercher un bidon. Quand le peloton s'est scindé en deux, toute l'équipe Columbia se trouvait aux avant-postes. Une aubaine pour Mark Cavendish, qui en a profité pour filer vers sa deuxième victoire en deux jours, la sixième de sa carrière, déjà, sur le Tour de France.
Plus que jamais, ce succès est donc à mettre au crédit de la force collective de la formation Columbia, même si cette dernière aura sans doute laissé pas mal de jus dans l'optique du contre-la-montre par équipes de mardi. Avec un jour d'avance, la troupe de San Luis Obispo s'est offert une véritable répétition générale. Mais Cavendish n'est pas du genre à laisser filer les occasions quand elles se présentent. Son équipe a beaucoup oeuvré pour maintenir le reste de la troupe à distance. Avec succès. Et elle avait gardé suffisamment de réserves pour placer la fusée de l'Ile de Man sur orbite. Non seulement, ce dernier est le plus rapide, le plus fort, mais il peut en plus compter sur les erreurs (ou la malchance) de ses adversaires. Comme s'il avait besoin de ça... Dimanche, Boonen, Bennati, Freire et Napolitano avaient été écartés du sprint par une chute dans l'ultime virage. Lundi, il avait donc encore moins d'adversaires à contrôler. Parmi ses collègues sprinters, Cavendish n'avait guère que le seul Thor Hushovd à surveiller, tous les autres ayant été piégés. Il la maitrisé sans le moindre problème.
Cancellara toujours là
Outre Cavendish, deux coureurs apparaissent comme les grands bénéficiaires de ce coup de bordure magistral, qui restera à n'en pas douter comme un des temps forts de cette première semaine. Fabian Cancellara, d'abord. Le maillot jaune, vigilant, a pris le bon wagon. C'est d'ailleurs le seul membre de l'équipe Saxo Bank à ne pas avoir été pris au piège de la cassure. Dès lors, il était sûr de conserver sa première place au général. On a même cru un instant que le Suisse tenterait de partir à la quête de la victoire d'étape dans le final, mais il est finalement resté bien au chaud. De 18 secondes, son avance sur son dauphin a grimpé lundi à 33 secondes, l'écart qui le sépare de l'Allemand Tony Martin, de la Columbia. Si le chrono par équipes se passe bien mardi, Cancellara peut espérer garder sa tunique jusqu'au premier massif montagneux, comme il l'avait fait en 2007. A moins que...
A moins que Cancellara ne se fasse griller la politesse. Par qui? Par Martin, peut-être, dont l'équipe, Columbia, est une spécialiste du chrono collectif. Qui d'autre? Vous voulez un indice? Américain. Texan. Revenant. Et toujours aussi intelligent. Vous voyez, maintenant? Oui, c'est bien lui. Lance Armstrong n'a pas raté le train lui non plus. Mieux, de tous les candidats à la victoire finale dans ce Tour de France, il est le seul à avoir évité la cassure. Une chose est sûre, après trois ans et demi de retraite, Armstrong n'a pas perdu son sens de la course. Et ça, ça ne s'apprend pas, ça ne s'achète pas. Nulle part. Pas même en pharmacie. Bien au chaud dans ce groupe d'une vingtaine d'hommes, L.A. était entouré de deux équipiers, Haimar Zubeldia et Yaroslav Popovych. Les Astana Boys n'ont d'abord pas bougé une oreille. Après tout, Alberto Contador était derrière... Puis, à un peu moins de 15 bornes de la ligne, Popovych a rameuté Zubeldia. Johan Bruyneel venait sans doute de donner le signal, jouant ouvertement la carte Armstrong plutôt que celle de Contador. Dont acte.
Au final, sur un strict plan mathématique, l'opération n'est pas de nature à changer la face du Tour. Armstrong a pris exactement 41 secondes à tous ses adversaires. Nouveau troisième du général, il devance Contador de 19 secondes, Cadel Evans de 24, Kreuziger de 33. Andy Schleck est tout de même à un peu plus d'une minute désormais. Mais surtout, psychologiquement, Armstrong a marqué un point. Indéniablement. Ce Tour va s'apparenter à une guerre des nerfs comme on n'en a pas vécue depuis un bail. A ce jeu là, Armstrong joue sur du velours. Derrière une décontraction apparente, le Yankee masque une détermination de fer. Chacun a compris lundi qu'il n'était pas (re)venu pour plaisanter.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité