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La vie sans Valverde
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Publié 02/07/2010 à 11:16 GMT+2
Suspendu jusqu'en janvier 2012, Alejandro Valverde va manquer pour la 2e année consécutive le Tour de France. Sans son leader, la Caisse d'Epargne est contrainte de redistribuer les rôles. Luis Leon Sanchez devrait viser le général tandis que Christophe Moreau pourrait jouer sa carte personnelle.
2010 Alejandro Valverde Luis Leon Sanchez
Crédit: AFP
La situation est clarifiée. Pour la deuxième année consécutive, Alejandro Valverde ne sera pas au départ du Tour de France. Son implication dans l'affaire Puerto a eu raison de l'Espagnol. Pour de bon, a-t-on envie de dire, tant sa suspension s'est fait attendre. Homme fort de la Caisse d'Epargne, leader supposé sur les épreuves de trois semaines, le Murcien ne sera pas présent à Rotterdam, samedi, pour le lancement de la 97e édition. De facto, les cartes, au sein de la Caisse d'Epargne, sont redistribuées...
Toujours à la recherche d'un nouveau sponsor pour la saison prochaine, le manager de l'équipe, Eusebio Unzue, n'a toujours pas avalé la pilule : "La suspension d'Alejandro a été un coup bas et nous a laissés sans la référence qu'impose un leader." Même son de cloche chez son directeur sportif français, Yvon Ledanois : "On a un sentiment d'injustice, car pour nous et pour l'équipe, c'est un préjudice majeur de le perdre. Même si on s'y attendait depuis longtemps, et même si on était convaincu qu'il n'y avait rien, le couperet est tombé. On assume. Mais, on est confiant. On a montré, l'année dernière par exemple, qu'on était capable de jouer un rôle sur le Tour, de se montrer et de gagner des étapes, même sans Valverde. On aura juste un peu moins d'atouts dans notre jeu. Ce n'est pas pour autant qu'on ne peut pas gagner."
Sanchez propulsé leader
Le Vendéen peut s'appuyer sur d'autres éléments : "Le reste de l'équipe sait qu'on peut perdre un leader, et ce qui fait sa force, c'est qu'elle sait aussi qu'on peut rebondir par la suite. On a des coureurs de qualité. L'équipe n'était pas basée uniquement sur Alejandro Valverde." Propulsé chef de file de la formation espagnole, Luis Leon Sanchez va ranger son tablier de lieutenant de luxe. Sur ce Tour, c'est lui qui endossera le costume de leader. "Dans les étapes les plus difficiles, Luis Leon pourra se défendre. Je crois en lui, je crois en ses progrès", estime Unzue. Vainqueur de deux étapes lors des deux dernières éditions (à Aurillac en 2008 et à Saint-Girons en 2009), Sanchez "a déjà montré dans le passé qu'il pouvait gérer la pression sans problème". Jusqu'à présent, l'Espagnol n'a pourtant jamais accompagné les meilleurs jusqu'à Paris. L'an dernier, il avait terminé 25e sur les Champs-Elysées, le général ne faisant pas partie de ses priorités. La donne a changé.
Quid du reste de la formation ibérique ? Quatre (Erviti, Kiryienka, Plaza et Perget) des neufs coureurs sélectionnés vont découvrir la Grande Boucle. Quatrième du classement par points en 2009, José Joaquin Rojas est un autre atout. Le sprinteur est à la recherche d'une première victoire cette saison. Celle-ci pourrait intervenir sur les routes du Tour de France. Quant à Christophe Moreau, le Français de 39 ans et ses 14 participations font figure de référence. En bon guide, le Belfortain aura une belle carte personnelle à jouer : "Sans Alejandro, le Tour de France est complètement différent pour notre équipe. On aura forcément une autre optique, d'autres ambitions peut-être plus ponctuelles. On va tenter d'aménager son absence dans les meilleures conditions avec des individualités comme Luis Leon Sanchez, comme moi et quelques autres jeunes qui arrivent et quelques baroudeurs."
Le classement de la montagne est également dans le viseur de Moreau : "Décrocher le maillot à pois serait une belle récompense pour un coureur en fin de carrière comme moi. Faire un Tour avec ce maillot est une sensation que je ne connais pas mais qui me plairait tout à fait". Profitant probablement de l'attentisme des grosses écuries lors des deux premières semaines de course, la Caisse d'Epargne pourrait se glisser dans des échappés au long cours. Par le jeu de celles-ci, comme ce fut le cas pour David Arroyo lors du dernier Giro, certains pourraient en profiter pour se placer au général. Du côté de la Caisse d'Epargne, personne n'a oublié la 13e étape du Tour de 2006, entre Béziers et Montélimar. Celle qui avait permis à Oscar Pereiro Sio de prendre 30 minutes aux favoris et ainsi de construire sa victoire finale...
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