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"J'ai retrouvé l'ambition"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 28/06/2010 à 13:31 GMT+2

Souvent malheureux, souvent décevant, Michael Rogers (HTC Columbia) n'a jamais vraiment donné satisfaction sur les grands tours. Mais après une période délicate, l'Australien semble de retour. Vainqueur du Tour de Californie au printemps, il se sent plus fort que jamais.

2010 Michael Rogers (HTC Columbia)

Crédit: AFP

Que représente le Tour de France pour vous?
M.R. : La même chose que pour à peu près tous les coureurs professionnels, je pense. C'est la plus grande course de l'année, tout simplement. En plus, au-delà du prestige, c'est la période de l'année où les coureurs renégocient leur contrat et où les équipes cherchent des sponsors. Tout le monde joue donc très gros sur le Tour de France. Il n'y a pas deux courses au monde comme le Tour.
Le Tour, ça évoque plutôt de bons ou de mauvais souvenirs chez vous?
M.R. : J'ai eu de bons et de mauvais moments sur le Tour. En 2007, j'étais tout près du maillot jaune et je suis passé à côté. Je suis tombé dans le Cormet de Roselend et j'ai perdu toute chance. C'était terrible, mais c'est la course.
En 2009, l'équipe HTC Columbia avait trusté les victoires d'étape grâce à Mark Cavendish. Cette année, l'approche est-elle différente sachant que vous ambitionnez une place au général?
M.R. : Oui, cette année, nous abordons le Tour avec des intentions différentes. L'année dernière, HTC Columbia ne pensait qu'à gagner des étapes. Cette année, on va être divisé en deux d'une certaine manière, avec d'un côté des gars pour aider Mark dans les sprints, comme Mark Renshaw, et une autre avec des coureurs capables de m'aider en montagne. Mais tout le monde devra faire un peu de tout. On a une équipe flexible et polyvalente.
Mais n'est-ce pas dangereux de vouloir jouer sur tous les tableaux?
M.R. : Ça l'est, vous avez raison. Ce n'est pas la façon la plus simple de courir, et on a souvent vu des équipes ne pas y arriver. Mais nous ne pouvons pas avoir la même approche que l'an dernier. Et nous ne pouvons pas non plus sacrifier les chances de Mark dans les sprints. Donc il faudra être pragmatique et essayer de faire du mieux possible sur les deux tableaux.
L'an dernier, le juge de paix du Tour avait été le Ventoux. Cette fois, ce sera un long chrono, tout plat, entre Bordeaux et Pauillac. C'est une bonne chose pour vous, non?
M.R. : A la rigueur, je préfère les tracés un peu plus difficiles, un peu plus vallonnées, avec des changements de rythme, mais de toute façon, personnellement, je pense que le Tour sera fini le jour du dernier contre-la-montre. Ce chrono ne changera rien à mon avis. C'est un Tour si montagneux...
Tout se jouera dans les Pyrénées selon vous?
M.R. : Sûrement. Les Pyrénées vont être très dures. Elles arrivent dans la dernière semaine, alors que les organismes vont déjà être usés. On aura déjà puisé dans nos réserves. La clé, pour faire une place au général, c'est de ne pas avoir de jour sans. Une défaillance et vous pouvez perdre 10 minutes. Il faudra s'accrocher. L'important sera de ne pas perdre le Tour avant d'arriver dans les Pyrénées. Après, les plus forts se disputeront la victoire là-bas.
A quel niveau situez-vous le Michael Rogers de 2010 par rapport à celui d'il y a trois ou quatre ans?
M.R. : Je suis beaucoup plus constant qu'il y a quelques années je pense. J'ai aussi recommencé à beaucoup travailler les chronos, ce que j'avais un peu abandonné depuis trois ou quatre ans. J'avais encore une marge de progression. Et j'ai perdu un peu de poids, ce qui me permet d'être plus performant en montagne. Je pense être compétitif dans tous les domaines désormais. Sur le papier, si tout se passe bien, j'ai les moyens de faire un très bon Tour de France.
Vous paraissez très confiant...
M.R. : Oui, parce que je pense être dans la meilleure condition de ma carrière. J'ai changé beaucoup de choses à la fin de la saison dernière. Dans ma façon de m'entraîner par exemple. Pour l'instant, ça m'a parfaitement réussi.
Vous avez été trois fois de suite champion du monde du contre-la-montre. Mais derrière, vous avez eu du mal à confirmer. Comment l'expliquez-vous?
M.R. : Gagner ces trois titres, c'était quelque chose de fantastique pour moi, sans aucun doute. Ca restera une partie importante de ma carrière. Mais peut-être qu'après, j'ai perdu un peu d'ambition. Puis j'ai perdu beaucoup de temps ces dernières années. J'ai été malade, j'ai connu des blessures, des problèmes personnels. J'en ai bavé, m'ai mis tout ça derrière moi et j'ai retrouvé l'ambition. Je regarde vers l'avenir maintenant et il est excitant pour moi.
Vous est-il arrivé de penser à tout arrêter?
M.R. : Oui, c'est arrivé. J'y ai pensé, d'autant que je ne prenais plus aucun plaisir dans ce que je faisais. J'ai connu des moments très pénibles. Mais pour apprécier le meilleur, il faut aussi avoir connu le pire.
Qu'est-ce qui vous a permis de repartir de l'avant?
M.R. : Ma famille. Mes proches. Ils m'ont poussé. Ils m'ont permis de me souvenir que le cyclisme m'avait donné beaucoup de bons moments, que le cyclisme était ma vie, en quelque sorte.
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