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Le jeu de dupes

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 18/07/2010 à 18:21 GMT+2

Andy Schleck et Alberto Contador se sont neutralisés dimanche à Ax 3 Domaines, lors de la 14e étape. Les deux favoris du Tour ont même laissé filer Menchov et S.Sanchez dans les derniers kilomètres. Drôle d'attitude... Christophe Riblon (AG2R) s'est offert la victoire au terme d'une belle échappée.

2010 Tour de France Contador Schleck

Crédit: Reuters

Cette première étape pyrénéenne laisse un goût bien étrange. Un peu amer, pour tout dire. Certes, Christophe Riblon y a signé une victoire magnifique, la plus belle de sa carrière. Un succès de prestige pour le coureur de l'équipe AG2R, un peu comme celle obtenue l'an dernier par Brice Feillu à Arcalis. Un beau succès français, donc, mais quoi d'autre? Rien, si ce n'est cette désagréable impression qu'Andy Schleck et Alberto Contador, loin du duel au sommet promis, espéré, ont décidé de jouer un jeu de dupes aussi dangereux pour eux que pénible pour nous. Si ce qu'ils ont montré dimanche doit donner un aperçu du spectacle à venir d'ici Paris, autant rallier directement les Champs-Elysées et jouer ce Tour à pile ou face.
Tout était pourtant réuni pour assister à une superbe empoignade. Et quand l'équipe Astana a commencé à visser dans la vallée, loin, très loin du pied du Port de Pailhères, la grande offensive d'Alberto Contador semblait inévitable. Les coéquipiers du tenant du titre ont étiré le peloton pendant plus d'une heure, réduisant sensiblement l'avance des échappés. Pour Christophe Riblon et ses huit compagnons de route (Pierre Rolland, Amaël Moinard, Jurgen Van de Walle, Stéphane Augé, Geraint Thomas, Pavel Brutt, David Zabriskie et Benoît Vaugrenard), ça ne sentait pas très bon. Après avoir compté 10 minutes d'avance, ils n'en avaient pas plus de trois lorsque le Port de Pailhères s'est présenté devant eux. Dans ces conditions, si les grands décidaient de s'empoigner, ils n'avaient plus aucune chance d'aller au bout. Mais les "grands" allaient s'avérer bien petits.
Des pistards en haute montagne
Le Port de Pailhères? Expédié au train. Un train suffisamment soutenu pour procéder à une sélection par l'arrière et éliminer les plus faibles. Mais en haut, les 20 premiers du général étaient encore tous là et Christophe Riblon, désormais seul après avoir éparpillé tous ses camarades de jeu, conservait encore presque l'intégralité de son avance sur le peloton maillot jaune (2'40"). Même le groupe des intercalés (dont Carlos Sastre, passé à l'offensive sans trop y croire, et Anthony Charteau, venu conforter son maillot à pois) n'était pas de nature à l'inquiéter. Un doute commençait à titiller tout le monde: pourquoi les Astana avaient roulé si fort, si tôt? Sans doute allions-nous voir ce que nous allions voir dans la montée finale vers Ax 3 Domaines. Encore perdu !
A vrai dire, le meilleur et le pire. Le meilleur pour Christophe Riblon. Déchaîné, le protégé de Vincent Lavenu a en prime parfaitement su gérer son effort. L'attentisme des favoris a fini de sceller sa victoire, mais ce n'est pas son problème. Echappé dès les premiers kilomètres, il a réussi un énorme numéro. Il donne un bel éclat au Tour jusqu'ici assez terne de l'équipe AG2R La Mondiale. Il offre par ailleurs au cyclisme français sa quatrième victoire en 15 jours de course. Ce n'est quand même pas rien et c'est déjà autant qu'en 2009. A défaut de jouer le général (le meilleur d'entre eux, John Gadret, est 23e, un rang devant Christophe Le Mével), ils ont le mérite d'attaquer, et de gagner.
Le pire, ce fut assurément l'attitude de Contador et Schleck, la palme revenant au maillot jaune. L'Espagnol a accéléré à deux reprises, mais sans pouvoir distancer son rival. Le maillot jaune a suivi sans problème, et il n'a pas été le seul. Alors Contador en a eu assez. Et les deux hommes, que l'on avait déjà vu traîner de façon bien curieuse en milieu de paquet dans le port de Pailhères, ont décidé de se désintéresser de la fin de l'étape. On aurait dit deux pistards sur une pente à 8% de moyenne. Du coup, Denis Menchov et Samuel Sanchez ont décidé de courir, eux. Un peu tard, peut-être, mais le Russe et le Basque ont fini par sortir. Sur la ligne, ils ont repris 14 secondes à Schleck et Contador. Presque rien. Mais on leur doit le seul embryon de vie dans le groupe des favoris. Pour l'instant, ce Tour 2010 s'apparente toujours à un duel entre les deux meilleurs coureurs du peloton. Mais on en attend tout de même autre chose.
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