Ça commence fort !

"C'est une étape qui me convient. Je l'aborderai comme si c'était une classique." Philippe Gilbert était annoncé comme le grand favori de cette première étape. Emmené sur un plateau par sa formation Omega Pharma, profitant également d'une chute massive à neuf kilomètres de l'arrivée qui a notamment piégé Alberto Contador, le Belge a décroché ce qu'il était venu chercher au sommet du Mont des Alouettes : la victoire d'étape et le maillot jaune. Une première dans sa carrière.

En colère après l'affaire qui a touché l'ancien coureur Wim Vansevenant, chauffeur des VIP de l'équipe belge sur l'épreuve, Philippe Gilbert n'a pas tardé à retrouver le sourire en Vendée. Idéalement placé en fin d'étape, épargné par les nombreuses chutes qui ont émaillé ce premier opus, le champion de Belgique a attaqué à 500m de l'arrivée pour décrocher la timbale. Après une première offensive avortée d'Alexandre Vinokourov (Astana) puis d'un membre de l'équipe Katusha, Fabian Cancellara a tenté sa chance à son tour. Gilbert n'a pas tergiversé et a immédiatement sauté dans la roue du Suisse. Son contre foudroyant a rapidement calmé les ardeurs de "Spartacus". Sur la ligne, Gilbert a devancé l'Australien Cadel Evans (BMC), de trois secondes, et de six, Thor Hushovd (Garmin-Cervelo). L'Espagnol José Joaquin Rojas (Movistar) et le Belge Jürgen Van den Broeck (Omega Pharma) ont terminé juste derrière le Norvégien.

Le tournant de cette étape est intervenu à neuf kilomètres de l'arrivée, lorsqu'une spectatrice, un peu trop avancée sur le bitume, a provoqué la chute des deux tiers du peloton. Parmi les coureurs piégés, un certain Alberto Contador (Saxo Bank). Le tenant de l'épreuve est, à coup sûr, le grand perdant du jour, au même titre que Samuel Sanchez (Euskaltel). Incapable de faire son retard, l'Espagnol a concédé 1'20" sur la ligne. Tous les autres candidats à la victoire finale - Frank et Andy Schleck, qui a chuté à deux kilomètres de l'arrivée, Ivan Basso, Robert Gesink pour ne citer qu'eux - ont été classés dans le même temps que le troisième de l'étape, soit à six secondes du vainqueur. Le calcul est simple. Au soir de la première étape, et à la veille du chrono par équipes, le triple vainqueur de l'épreuve est pointé à 1'14" de ses principaux adversaires, et à 1'17" d'Evans.

Avant cela, l'étape, qui s'élançait du Passage du Gois, sur l'Île de Noirmoutier, a été marquée par l'échappée de trois hommes, dont deux Français. Partis dès le kilomètre zéro, Perrig Quemeneur (Europcar), Jérémy Roy (FDJ) et le Néerlandais Lieuwe Westra (Vacansoleil) ont été les premiers attaquants de ce Tour 2011. Sûrement conscient que sa tentative serait vaine, le trio, qui a roulé en tête pendant 172 kilomètres, n'a jamais eu plus de six minutes d'avance. Mais le scénario était écrit à l'avance. Gilbert avait coché cette première étape. Rien ni personne n'ont été en mesure de stopper sa série victorieuse. Invaincu depuis le mois d'avril, le Belge, qui s'attend à rendre sa précieuse tunique à l'issue du contre-la-montre par équipes des Essarts, a signé un 13e succès en 2011. Un classique en quelque sorte...