Tour de France 2014: Victoire de Nibali (Astana) qui reprend le maillot jaune lors de la 10e étape

Il y a deux ans, Chris Froome s’était révélé sur les pentes de la Planches des Belles Filles. Cette fois, ce n’est pas une révélation mais une confirmation : Vincenzo Nibali (Astana) est bel et bien le patron de ce Tour de France 2014. Vainqueur de cette étape-reine des Vosges, l’Italien en profite pour récupérer le maillot jaune laissé une journée à Tony Gallopin (Lotto-Belisol) mais surtout pour creuser un peu plus les écarts avec les autres candidats à la victoire. Des favoris dont Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) ne fait plus partie, tombé dans la descente du Petit Ballon et contraint à l’abandon. Présents dans le top 5, Romain Bardet (AG2R La Mondiale), Thibault Pinot (FDJ.fr) et Jean-Christophe Péraud et ont terminé avec les meilleurs et sont respectivement quatrième, sixième et huitième du général. Loin de Vincenzo Nibali, pour l’instant intouchable sur les routes de la Grande Boucle.

On savait que cette étape allait chambouler le classement général et donner de plus amples indications sur l’état de forme de chacun. Mais on ne s’attendait pas à voir une étape aussi incroyable. L’attaque de Nibali dans l’ascension n’était que l’apothéose d’une journée intense en émotions. Voir dès le départ Michal Kwiatkowski –pourtant sixième à 4’00’’ de Gallopin - s’échapper dans la roue de Tony Martin (Omega Pharma-Quick Step) laissait prévoir une explication entre les favoris très tôt. Mais il n’en a rien été, les coureurs de la Lotto-Belisol se contentant de limiter l’écart avec le Polonais.

Le porteur du maillot blanc a même été virtuellement maillot jaune lorsque l’écart a grimpé autour des 5’00’’ en faveur des échappés, grâce au formidable travail de Tony Martin. Mais son attaque ne lui a pas permis de récupérer du temps, juste de limiter la casse (2’13’’ de perdu sur Nibali) dans un jour où le Polonais n’était au meilleur de sa forme. Il rendra d’ailleurs ce lundi soir son maillot blanc à un Français, Romain Bardet (AG2R La Mondiale), 5e de l’étape.

Mais la journée a surtout été marquée les Espagnols. Comme hier, Joaquim Rodriguez (Katusha) s’est glissé dans l’échappée du jour avec pour objectif les points de la montagne. Un objectif que "Purito" a parfaitement réussi, empochant presque le maximum de points possible (2e du premier col, 9e à l’arrivée) et s’emparant du maillot à pois. Sa quête est toutefois passée au second plan à une centaine de kilomètres de l’arrivée lorsqu’Alberto Contador (Tinkoff-Saxo), grand favori de la Grande Boucle depuis l’abandon de Chris Froome, a chuté dans la descente du Petit Ballon, "à plus de 60km/h", dixit Nibali. Touché notamment au mollet et au genou droit et malgré une tentative pour revenir sur le peloton, "El Pistolero" a finalement mis pied à terre, une vingtaine de kilomètres plus de loin. Bilan : fracture du tibia. Laissant alors tout le champ libre à Vincenzo Nibali.

Considéré en début d’épreuve comme le troisième larron derrière Froome et Contador, l’Italien est devenu ce lundi à La Planche des Belles Filles l’homme à battre. Arrivé au pied de la montée finale dans un groupe de favoris d’une quinzaine de coureurs tout juste, à un peu plus d’une minute trente de Joaquim Rodriguez, Vincenzo Nibali a placé un démarrage, un seul, pour distancer tous les autres candidats au podium et revenir comme une fusée sur le pauvre "Purito", dévoré à l’approche de la flamme rouge. Victorieux de sa deuxième étape après Sheffield, le "Squale" en a profité pour creuser l’écart avec les favoris.

Si Pinot, Valverde, Péraud, Bardet, Van Garderen et Porte terminent sous la demi-minute, certains outsiders ont complètement explosés sur les pentes de la montée haut-saônoises à l’image de Mollema (Belkin, 12e à 1’06’’), Rui Costa (Lampre-Merida, 13e à 1’06’’), van den Broeck (Lotto-Belisol, 17e à 1’16’’) mais surtout Rolland (Europcar, 28e à 4’14’’) et Talansky (Garmin-Sharp, 48e à 10’12’’). Pour eux, le podium s’éloigne. Un top 3 auquel les Français ont plus que jamais le droit de rêver, avec quatre coureurs dans le top 8 ce lundi soir. Mais le maillot jaune, lui, semble avoir trouvé son porteur favori. Et il est Italien.