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Tour de France - Dans les Pyrénées, les Français nous ont étonnés, mais pas que dans le bon sens

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 17/07/2015 à 12:08 GMT+2

Tour de France - Entre défaillances impressionnantes, révélations en haute montagne et renouveaux surprenants, les Français ont connu trois jours agités dans la traversée des Pyrénées. Même si c’est loin d’avoir toujours été dans le sens espéré par chacun.

Pierre Rolland et Jean-Christophe Péraud.

Crédit: Eurosport

8e - Tony Gallopin (Lotto-Soudal, 27 ans)

Où il était au pied des Pyrénées : 11e du général à 2’01" de Froome, le puncheur français sortait d’une belle première semaine, même s’il n’avait pas réussi à accrocher la victoire d’étape dont il rêvait.
Son triptyque pyrénéen : Juste bluffant. Il a réussi l’incroyable performance de terminer dans le top 22 des trois premières étapes de haute montagne (9-17-22), sachant en plus que les deux dernières ont été gagnées par des échappés. C’est dire la performance du Français de la Lotto-Soudal, impressionnant dans la montée de la Pierre Saint-Martin mardi où il a fini devant Van Garderen, Contador ou encore Nibali, à seulement 2’22" de Froome. Plus juste dans le Tourmalet mercredi, il a toutefois tenté dans le final, sans que les Sky ne le laissent partir. "Trop dangereux", parait-il. Ce jeudi, on a un temps cru que Gallopin allait complètement exploser, en difficulté dans le Port de Lers. Mais le coureur de la Lotto-Soudal a tenu bon avant de limiter la casse dans le Plateau de Beille, ne concédant que 2’59" aux meilleurs. Bien mieux que ce que l’on aurait pu croire.
Et maintenant ? : Désormais 8e du général à 7’32" de Froome, il possède un peu plus de deux minutes d’avance sur le 11e. Loin d’être suffisant pour garantir (encore) un éventuel top 10. Assez pour que la Sky lui lâche la bride s'il veut viser une étape ? Peut-être. Mais, comme il le dit lui-même, voyons au jour le jour.
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Tony Gallopin

Crédit: Panoramic

11e - Warren Barguil (Giant-Alpecin, 23 ans)

Où il était au pied des Pyrénées : 14e du général, le jeune grimpeur était la bonne surprise tricolore. Il avait résisté aux pavés, aux bordures, n’étant même pas pris dans une chute. Un rêve pour le 8e de la Vuelta 2014.
Son triptyque pyrénéen : Il avait commencé de la pire des manières avec une chute (un peu) bête au ravitaillement de la 10e étape. On a cru un temps à l’abandon mais il est reparti courageusement. Tellement courageux qu’il a terminé 15e de l’étape, loin derrière Frrome (3’19") mais aussi loin devant Nibali (1’06") ou encore Rodriguez (2’38"), des candidats au podium. Une performance que Barguil a réitéré vers Cauterets malgré une montée compliquée du Tourmalet et quelques secondes perdues dans le final. Mais la pluie a sans doute rappelé ce jeudi au Français les traumatismes de sa chute mardi. Lâché à dix kilomètres de l’arrivée par le groupe maillot jaune, le grimpeur de la Giant-Alpecin a peiné pour limiter la casse en compagnie de Gallopin, distancé bien avant, à 2’59" des tous meilleurs. A son niveau finalement.
Et maintenant ? : 11e du général à 9’43" de Froome, il pointe à 1’41" de Mollema, dernier membre du top 10. Un écart intéressant qui lui laisse sans doute un peu de marge aux yeux des Sky mais aussi l’espoir de pouvoir accrocher le top 10 à Paris.
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Warren Barguil (Giant-Alpecin), dans l'ascension de la Pierre-Saint-Martin après une chute dans la 10e étape du Tour de France 2015

Crédit: AFP

16e - Pierre Rolland (Europcar, 28 ans)

Où il était au pied des Pyrénées : Loin. Très loin. 36e du général à près de 12’ de Froome après une première semaine où il avait perdu du temps partout et de diverses façons (bordures, pavés, chutes, chrono individuel, chrono par équipe), le Français avait abandonné l’idée d’un classement général et visait plutôt une victoire d’étape.
Son triptyque pyrénéen : On a retrouvé du grand Rolland. Voilà comment résumer les trois jours vécus par le leader d’Europcar. A 100%, il a prouvé qu’il était capable de rivaliser avec les meilleurs à la pédale. 8e à la Pierre-Saint-Martin après avoir même attaqué Valverde et Van Garderen dans le final, il est ensuite resté au chaud vers Cauterets. Sans doute pour mieux résister au festival d’attaques des leaders dans la montée du Plateau de Beille, ce jeudi. Parfois à la limite quand Quintana ou Froome plaçait un démarrage, il a toujours raccroché les wagons. Au point qu'il serait 5e si le classement ne s’était joué que ces trois jours…
Et maintenant ? : Lui-même l’avoue : un top 10 est encore un objectif trop aléatoire. 16e du général à 13’57" de Froome, Rolland pointe tout de même à près de six minutes du top 10. Trop pour l’envisager pour le moment. Une victoire d’étape reste encore son objectif majeur. Reste à savoir si ça sera à la pédale ou en échappée.
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Pierre Rolland (Europcar) dans le peloton du Tour 2015

Crédit: AFP

17e - Romain Bardet (AG2R La Mondiale, 24 ans)

Où il était au pied des Pyrénées : Lui aussi a raté sa première semaine. 21e du général à 4’38’’ de Froome, il a payé cher ses deux premiers jours de course (chrono et la bordure à Zélande) où il a déboursé pas moins de 3 minutes. Un écart qui traduit bien les deux faiblesses du Français.
Son triptyque pyrénéen : Jusqu’à jeudi matin, le jeune grimpeur d’AG2R La Mondiale a vécu un calvaire. Lâché très tôt mardi, il a souffert sous la chaleur de la Pierre Saint-Martin, déboursant 8’50" aux meilleurs. Une vraie déception qu’il a essayé de corriger dès l’étape de Cauterets, sans parvenir à s’échapper. Résultat, un Tourmalet en souffrance et 13’50" de perdues à nouveau sur le vainqueur. Qu’importe, éternel attaquant, il a retenté sa chance ce jeudi – avec succès – vers le Plateau de Beille. Et, s’il n’a pu suivre Rodriguez et Fuglsang dans le final, le Français a tout de même pris une 3e place encourageante.
Et maintenant ? : C’était déjà cuit avant, ça l’est encore plus maintenant : le général, ce ne sera pas pour cette année. Désormais 17e à 17’05" de Froome, il pointe à 9 minutes du top 10 et à 13 minutes du top 5. Inatteignable. En revanche, son étape du Plateau de Beille lui permet de rêver au maillot à pois, voire à une victoire dans les Alpes. A Pra-Loup comme au Critérium du Dauphiné ?
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Romain Bardet - Critérium Dauphiné 2015

Crédit: AFP

24e - Thibaut Pinot (FDJ, 25 ans)

Où il était au pied des Pyrénées : Loin de ses ambitions initiales de top 5, voire de podium. Comme Rolland, il est tombé dans tous les pièges. Borduré en Zélande, en manque de jambes vers Huy et en colère sur les pavés, le 3e du dernier Tour de France a tout fait à l’envers lors de la première semaine, sauf son chrono. C’est peu.
Son triptyque pyrénéen : Il n’avait pas perdu de vue l’idée d’un classement général honorable et de se tester en montagne face aux meilleurs. Mais les deux premiers jours ont été un calvaire pour le Vosgien, impuissant vers la Pierre-Saint-Martin (49e à 10’03") et à la rue vers Cauterets (87e à 21’44", comme Démare). Inquiet sur son niveau, Pinot en venait même à se poser des questions sa santé. Mais, la pluie aidant, le Français a été le seul coureur hors du top 15 à accompagner les meilleurs au Plateau de Beille, répondant souvent avec facilité aux attaques des leaders, avant de prendre une jolie 12e place.
Et maintenant ? : Terminer au milieu des Valverde, Froome, Quintana, Van Garderen et autre Contador au sommet du Plateau de Beille, c’est une promesse. Celle que Pinot n’était pas bien avec la chaleur pyrénéenne et que les Alpes, souvent plus fraîches, pourront permettre au Français de s’illustrer en montagne. Car, si le général est à oublier (24e à 34’41"), le voir faire la nique aux meilleurs serait un spectacle auquel nous nous sommes habitués l’an dernier. Et dont on ne veut plus se passer.
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Thibaut Pinot en galère lors de la 5e étape du Tour de France

Crédit: Panoramic

30e - Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale, 38 ans)

Où il était au pied des Pyrénées : Lui aussi avait perdu du temps. Piégé comme Bardet vers la Zélande, il a également été plombé par le chrono par équipes d'AG2R La Mondiale. Mais, 17e du général à 3’30’’ de Froome, il ne pointait qu’à 2’30’’ de Contador et 1’31’’ de Quintana. 17e avant la montagne, très exactement comme en 2014…
Son triptyque pyrénéen : Comme beaucoup, il a perdu du temps. Mais lui est tombé dans des profondeurs abyssales. Accrocheur sur les flancs de la Pierre Saint-Martin, il a toutefois cédé 5’38" à Froome, le replaçant alors à la 14e au général, à cinq minutes du top 5. Déjà décevante, cette performance sera la meilleure du Toulousain qui a ensuite explosé dans le Tourmalet sur la route de Cauterets (84e à 21’44") avant de se noyer encore un peu plus vers le Plateau de Beille (66e à 23’16"). Trois jours cataclysmiques pour le dauphin de Nibali l’an passé.
Et maintenant ? : Il le disait lui-même mercredi soir : "Il va falloir changer de stratégie et se muer en baroudeurs." A 38 ans, c’est l’occasion d’expérimenter un nouveau style de course, lui que l’on a rarement vu tenter de loin. Il a montré l’an passé qu’il était capable d’attaquer et certaines étapes, vu ses qualités de descendeur, lui conviennent parfaitement. Pra-Loup par exemple ?
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Jean-Christophe Péraud, à l'arrivée de la 20e étape

Crédit: AFP

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