Cavendish s'offre sa 27e victoire et... son premier maillot jaune

Dans le mille au meilleur des moments. Mark Cavendish a remporté la première étape du Tour de France 2016, samedi. A Utah Beach, le coureur de Dimension Data a levé les bras pour la 27e fois sur la Grande Boucle. Après avoir évité une grosse chute à 300m de la ligne, le sprinter de l'Ile de Man a devancé l'Allemand Marcel Kittel (Etixx Quick Step) et le champion du monde Peter Sagan (Tinkoff). Un succès qui lui permet aussi d'enfiler le maillot jaune, le premier de sa carrière sur le Tour.

A plus de 60 km/h, vent de face, Cavendish s'est calé dans la roue de Sagan dans le final de l'étape, puis a débordé le Slovaque par la droite pour franchir la ligne le premier et s'offrir une 5e victoire cette saison. Grandissime favori, l'Allemand André Greipel n'a jamais trouvé l'ouverture dans ce faux-plat descendant. Peut-être avait-il été échaudé par la chute massive à 300m de la ligne provoquée par Michael Morkov (Katusha). Finalement, le colosse de la Lotto-Soudal a dû se contenter d’une place au pied du podium. Avec ce premier bouquet, l'ancien champion du monde 2011 fait aussi bien que sur les deux dernières éditions réunies, puisqu'il avait seulement levé les bras à Fougères, en 2015.

Avant ce sprint, l'étape avait été marquée par l'échappée de trois puis cinq hommes. Parmi eux, le local Anthony Delaplace (Fortunéo), élu le plus combatif du jour, et Paul Voss (Bora Argon), passé en tête des deux difficultés du jour et premier porteur du maillot à pois. Mais le peloton n'a jamais voulu accorder plus de cinq minutes aux fuyards et a finalement repris le Français et Alex Howe (Cannondale) à 5km de l'arrivée. Le temps pour les sprinters d'entrée en scène et pour Cavendish d'épingler enfin ce maillot jaune après lequel il a si longtemps couru.

Mais n'en déplaise au Mannois, l'image du jour restera la chute d'un des favoris au classement général, Alberto Contador. Comme sur les éditions 2011, 2013, 2014, 2015, l'Espagnol a goûté le bitume. Cette fois-ci, c'est un îlot directionnel qui a envoyé le double vainqueur de l'épreuve au sol. L'épaule droite en sang, le maillot déchiré, El Pistolero a rapidement regagné sa place au sein du peloton. Aux dires du médecin du Tour, Contador n'a "rien de grave".

Les prochains jours s'annoncent tout de même difficiles pour le Madrilène. Sa chute devrait lui laisser quelques séquelles. D'autant que la pente va s'élever rapidement, dès la 5e étape, mercredi, entre Limoges et le Lioran. On n'y est pas encore. Mardi, dans le bocage normand, un des berceaux du cyclisme tricolore, terre natale aussi d'un certain Daniel Mangeas, la 2e étape pourrait favoriser des cassures. Ce samedi, le coup, tenté notamment par la Cannondale un peu après la mi-course, n'est pas passé. Dimanche, il y aura encore de la nervosité. Il faudra bien se placer dans les 20 derniers kilomètres et bénéficier d'un peu de chance aussi. Alberto Contador en prendrait bien une petite pincée.