Quintana, Bardet, Porte... Froome aura fort à faire pour décrocher sa 4e étoile

Mis à jour 01/07/2017 à 10:31 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2017 - Qui succédera à Christopher Froome, double tenant du titre ? Si le grimpeur britannique de la Sky sera bien sûr une nouvelle fois candidat au maillot jaune à Paris, il devra composer avec ambitions de bons nombres d'adversaires. A commencer par le duo Porte-Quintana. Sans oublier Bardet, son dauphin l'an passé. Analyse des forces en présence.

Qui remportera le Tour 2017 ?

Crédit: Eurosport

La cote des favoris

5 étoiles : Christopher Froome
4 étoiles : Nairo Quintana, Richie Porte
3 étoiles : Fabio Aru et Romain Bardet
2 étoiles : Alberto Contador, Alejandro Valverde, Rafal Majka et Esteban Chaves
1 étoile : Daniel Martin, Louis Meintjes, Thibaut Pinot, Emmanuel Buchmann, Jakob Fuglsang, Simon Yates, Andrew Talansky

Christopher Froome (Grande-Bretagne, Sky)

Son année 2017 : 4e du Critérium du Dauphiné, 18e du Tour de Romandie, 6e de l'Herald Sun Tour
Meilleur résultat sur le Tour : 1er (2013, 2015 et 2016)
Nombre de participations : 6

Comme ne pas faire de Christopher Froome le grand favori de ce Tour de France ? Sa domination l'année précédente et la force de son équipe – encore impressionnante avec Landa, Thomas, Henao ou Nieve - au mois de juillet depuis 2012 font du Britannique l'homme à battre à chaque édition. D'autant que, contrairement à bons nombre de ses adversaires, il maîtrise aussi bien la haute montagne que l'art du contre-la-montre. Un avantage certain même si la distance en 2017 est plus réduite qu'en 2016 (36km, soit 15 de moins).

Finalement, le seul souci du Kényan Blanc – et pas des moindre – vient de lui-même et sa préparation voire même de sa saison 2017 franchement inquiétante. Décevant 4e du Dauphiné où il a au moins eu le mérite de s'y montrer audacieux et offensif, Froome a réalisé à l'occasion son premier top 15 sur une course par étapes de l'année ! Bien loin de ses standards de l'an dernier (8e en Catalogne, 7e en Romandie et 1er au Dauphiné). Surtout, le Britannique n'a toujours pas gagné, une première à ce stade de la saison depuis 2012. Mais il assure qu'il sera fin prêt.

Froome sur le podium du Tour aux Champs-Elysées

Crédit: AFP

Richie Porte (Australie, BMC)

Son année 2017 : 1er de Tour de Romandie, 1er du Tour Down Under (+ 2 étapes), 2e du Critérium du Dauphiné (+ 1 étape) et 11e de Paris-Nice (+ 1 étape)
Meilleur résultat sur le Tour : 5e (2016)
Nombre de participations : 6

C'est sans doute le candidat à la victoire finale dont la saison donne jusqu'ici le plus de garanties. Impressionnant sur le Dauphiné, très serein en Romandie et au Down Under, le grimpeur de Tasmanie aborde le Tour dans la peau du principal challenger et se verrait bien faire la nique à son ancien leader chez Sky, d'autant qu'il est l'un des seuls à pouvoir le battre en chrono.

Mais la question reste invariablement la même pour Porte : aura t-il ce fameux jour sans ? L'an dernier, il passe à côté du contre-la-montre de Bourg Saint-Andéol. En 2014, 2e du général après l'abandon de Froome, il explose vers Chamrousse. Pour enfin monter sur le podium, voire mieux, l'Australien devra se montrer plus régulier. Attention aussi à son équipe, un peu légère en montagne (Caruso, Roche et.... c'est tout) comme on l'a vu le dernier jour sur le Dauphiné.

Richie Porte

Crédit: Getty Images

Nairo Quintana (Colombie, Movistar)

Son année 2017 : 1er de Tirreno-Adriatico (+ 1 étape), 2e du Tour d'Italie (+ 1 étape) et 1er du Tour de Valence (+ 1 étape)
Meilleur résultat sur le Tour : 2e (2013 et 2015)
Nombre de participations : 3

Persuadé depuis la saison passée que participer au Giro pouvait l'aider dans sa quête de Tour de France, le Colombien s'était engagé dans un improbable doublé Tour d'Italie-Grande Boucle. Un objectif déjà raté puisque le leader de la Movistar n'a pas su ramener le maillot rose. Mais le plus important pour Quintana a toujours été le Tour. S'il est sorti visiblement plus fatigué que prévu du Giro (il ne s'est pas rendu sur la Route du Sud comme cela était prévu), le Colombien a montré sa qualité de récupération en 2016.

Sa victoire devant Froome sur la Vuelta après avoir échoué à y parvenir un mois et demi auparavant sur la Grande Boucle plaide en sa faveur. Leader d'une Movistar rarement aussi solide en montagne sur le papier (Valverde, Amador, Betancur et Herrada), celui que beaucoup considèrent comme le meilleur grimpeur du monde devra toutefois se montrer plus ambitieux que sur le Giro, où il a souvent tardé à bouger, s'il ne veut pas que les deux chronos le pénalise de nouveau.

Nairo Quintana

Crédit: Getty Images

Romain Bardet (France, AG2R La Mondiale)

Son année 2017 : 6e de Liège-Bastogne-Liège, 6e du Critérium du Dauphiné, 10e du Tour de Catalogne et 13e de la Flèche Wallonne
Meilleur résultat sur le Tour : 2e (2016)
Nombre de participations : 4

Si une saison se jugeait à l'aube des résultats, 2017 serait un cru décevant pour Romain Bardet, qui ne compte encore aucun top 5 sur les courses par étapes. Pourtant, la montée en puissance du Français est évidente. Le grimpeur d'AG2R La Mondiale, qui a vu sa préparation perturbée par son exclusion de Paris-Nice, en mars, a brillé au second plan sur les Ardennaises avant de revenir brillamment sur le Dauphiné, où il a multiplié les attaques.

Malheureusement, sans jamais lever les bras. Mais plus gênant que cela, il a surtout montré de signes très inquiétants en contre-la-montre. D'abord au Pays Basque où il a concédé 2'23'' à Valverde sur 27,7km, puis au Dauphiné où Porte l'a devancé de 1'53''. Une telle déroute sur le Tour, sur les 36,5 kilomètres chronométrés, pourrait bien le priver d'un podium. Toutefois, sur le parcours original et extrêmement varié tracé par les organisateurs, son instinct et son tempérament d'attaquant pourrait faire des ravages.

Romain Bardet (AG2R La Mondiale) lors de la 19e étape

Crédit: AFP

Fabio Aru (Italie, Astana)

Son année 2017 : Champion d'Italie en ligne, 5e du Critérium du Dauphiné, 8e du Tour d'Abu Dhabi et 3e du Tour d'Oman
Meilleur résultat sur le Tour : 16e (2016)
Nombre de participations : 1 en 2016

Privé de Giro à cause d'un genou douloureux, Fabio Aru a mis du temps à revenir. Mais quel retour ! A la suite de son abandon sur Tirreno-Adriatico, le Sarde n'a repris la compétition qu'au Dauphiné. Inlassable attaquant dans le Mont du Chat, opportuniste à défaut d'être audacieux vers le Plateau de Solaison, le grimpeur italien s'est rassuré, même si c'est son équipier Jakob Fuglsang qui s'est paré de jaune au final.

Aru s'est consolé en levant les bras pour la première fois de la saison lors du championnat d'Italie et portera donc le maillot vert-blanc-rouge sur le Tour. Comme un certain Nibali avant lui, en 2014, année de sa victoire sur la Grande Boucle. Un symbole ? Ce serait un sacré hommage à Michele Scarponi. Mais son unique expérience - ratée - de l'an dernier et ses difficultés en contre-la-montre tempèrent les ardeurs. Un top 5 serait déjà un résultat très prometteur pour l'Italien.

2017, Fabio Aru

Crédit: Getty Images

Alejandro Valverde (Espagne, Movistar)

Son année 2017 : 1er de Liège-Bastogne-Liège et de la Flèche Wallonne, 1er du Tour de Catalogne (+ 3 étapes), 1er du Tour du Pays Basque (+ 1 étape) et 1er du Tour d'Andalousie (+ 1 étape).
Meilleur résultat sur le Tour : 3e, en 2015
Nombre de participations : 9

Fin avril, Alejandro Valverde aurait sûrement eu 3 voire 4 étoiles. Son début de saison absolument extraordinaire et sa facilité lors du Tour de Catalogne avait même poussé Chris Froome à déclarer en mai que l'Espagnol "était le grand favori du Tour". Mais sa coupure habituelle de mai est passée par là.

Plus "humain" lors du Dauphiné, plus offensif aussi, le leader historique de la Movistar s'est transformé en feu follet en montagne, attaquant à tout-va, sans s'intéresser au général (9e au final). Premier lieutenant de Quintana dans sa quête de victoire finale, le Murcien respectera comme l'an dernier sa part du marché. Mais, comme il l'a dit, "la course se chargera de remettre chacun à sa place".

Alejandro Valverde, à nouveau vainqueur de la Flèche Wallonne.

Crédit: Getty Images

Alberto Contador (Espagne, Trek-Sgafredo)

Son année 2017 : 2e du Tour du Pays Basque, 2e du Tour de Catalogne, 2e de Paris-Nice et 2e du Tour d'Andalousie.
Meilleur résultat sur le Tour : 1er (2007 et 2009)
Nombre de participations : 9

Pour sa dixième – et peut-être dernière – participation au Tour de France, Alberto Contador ne rêve que d’une chose : ramener une 3e fois le maillot jaune à Paris. Si l'Espagnol semble bien moins fort que par le passé, avec des attaques certes tranchantes mais derrière lesquelles le Madrilène peine à maintenir l'écart, son sens de la course et ses coups de folies en font toujours un coureur à suivre.

Avec un peu plus de réussite et sans un grand Valverde, le grimpeur de la Trek-Segafredo pourrait d'ailleurs compter trois épreuves par étapes en World Tour. Un bilan qui aurait alors été comparable à celui de 2014, la meilleure depuis sa suspension. On le pensait alors capable d'être l'égal de Froome en montagne, ce qu'il a été sur la Vuelta. Mais l'est-il en 2017 ? Son récent Dauphiné n'a pas rassuré sur sa forme, il a été incapable de suivre les meilleurs en courant à contre-nature, sans jamais attaquer. Mais Contador ne meurt jamais.

Alberto Contador

Crédit: Getty Images

Rafal Majka (Pologne, Bora-Hansgrohe)

Son année 2017 : 10e de Liège-Bastogne-Liège, 1er du Tour de Slovénie, 2e du Tour de Californie (+ 1 étape) et 6e du Tour d'Abu Dhabi
Meilleur résultat sur le Tour : 27e (2016)
Nombre de participations : 3

Et si la grosse surprise de ce Tour 2017, c'était lui ? Dans l'ombre d'Emmanuel Buchmann cette saison, Rafal Majka devrait avoir les coudées franches en juillet. Après tout, si le Polonais s'avance caché, ses références ces dernières années lorsqu'il a été leader suffisent à en faire un outsider sérieux. Avec 3 top 10 sur le Giro et un podium sur la Vuelta 2015 (3e), Majka fait partie de ces coureurs rompus aux joutes du général.

S'il n'en a encore jamais fait un objectif sur le Tour, le Polonais a déjà participé à trois Grande Boucle. Une expérience non négligeable. Excellent grimpeur, opportuniste à souhait, le double vainqueur du maillot à pois (2014 et 2016) va toutefois affronter une réelle concurrence pour la première fois depuis le Tour de Catalogne. Et l'entente avec Sagan, autre leader de l'équipe, aura une incidence majeure sur les chances du Polonais.

Rafal Majka

Crédit: Getty Images

Daniel Martin (Irlande, Quick-Step)

Son année 2017 : 2e de Liège-Bastogne-Liège et de la Flèche Wallonne, 3e de Paris-Nice et du Critérium du Dauphiné, 6e du Tour de Catalogne
Meilleur résultat sur le Tour : 9e (2016)
Nombre de participations : 4

Chaque année, l'envie de placer Dan Martin parmi les outsiders se mêle à celle de l'exclure de la liste. Si le Tour se disputait sur une semaine, nul doute que l'Irlandais serait l'un des principaux favoris. Mais trois semaines, ce n'est pas une. Si le grimpeur est loin d'être ridicule, il semble toujours lui manquer ce petit plus qui le ferait rentrer parmi les meilleurs.

A l'instar d'un Mollema, la troisième semaine lui a souvent été fatale. 10e à trois jours de l'arrivée en 2013, il avait explosé. Et, l'an passé, après être sorti 3e des Pyrénées, il craque dans le Ventoux avant d'être anonyme dans les Alpes. Et ce n'est pas en chrono que l'Irlandais pourra rattraper du temps, même s'il semblait en amélioration sur le Dauphiné (26e, à 1'18'' de Porte). Et, comme souvent il devra se débrouiller quasi seul (Brambilla comme seul équipier).

Dan Martin (Quick Step)

Crédit: Getty Images

Louis Meintjes (Afrique du Sud, UAE Team Emirates)

Son année 2017 : 6e du Tour du Pays Basque, 8e du Critérium du Dauphiné
Meilleur résultat sur le Tour : 8e (2016)
Nombre de participations : 2

Pour clore ce tour d'horizon, on aurait aussi pu choisir Andrew Talansky, 5e de la dernière Vuelta, ou encore Emmanuel Buchmann, maillot blanc du récent Dauphiné, ou bien Thibaut Pinot. Mais l'Allemand pourrait devoir se mettre au service de Majka alors que la saison de l'Américain est moyenne jusqu'ici. Tout le contraire d'un Meintjes leader unique porté par des résultats prometteurs.

Quatrième au matin du chrono final du Pays Basque, le grimpeur de la Team Emirates s'est rappelé qu'il brillait dans l'exercice chez les Espoirs (14e à 1'28'' de Roglic). Si son débours a été plus conséquent sur le Dauphiné, le Sud-Africain s'est toutefois montré plus à l'aise au fur et à mesure de la semaine, à l'image de sa 3e place au Plateau de Solaison le dernier jour. L'année dernière, il avait suivi le même schéma de montée en puissance en juin. Avant d'accrocher un top 10 sur le Tour. Cette fois, il veut viser plus haut.

Louis Meintjes lors du Tour de France 2016

Crédit: Panoramic

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