Julian Alaphilippe remporte la première étape de montagne, Greg Van Avermaet reste en jaune

L'entrée dans la montagne a accouché d'un hors d’œuvre rachitique. L'acte I du massif alpin n'a pas déclenché les hostilités entre les ténors mardi lors de cette 10e étape. Une petite sélection par l'arrière, rien ou presque par l'avant, la grande bagarre a été remise à plus tard. Guère concerné par ces considérations, Julian Alaphilippe, lui, a fait sa course. Présent dans la bonne échappée du jour, le puncheur de l'équipe Quick-Step - Floors a tracé son sillon jusqu’au Grand Bornand, où il a signé tout à la fois sa première victoire sur le Tour et le premier succès tricolore dans cette édition 2018.

Quatre ascensions, dont l'inédite montée du Plateau des Glières, classée en hors catégorie, n'ont pas suffi à décider les gros bras à sortir du bois. Au lendemain de la journée de repos, et à 48 heures du rendez-vous de l'Alpe-d'Huez, les leaders ont choisi de rester au chaud. Selon un schéma bien rodé, la Sky a donc vissé sans trop serrer en tête du groupe des favoris. La formation britannique n'a pas le maillot jaune, mais elle se comporte comme si c'était le cas. Derrière la bande à Brailsford, personne n'a moufté, et l'écrémage s'est gentiment opéré dans le col de la Colombière, ultime montée du jour.

A l'arrivée, ils n'étaient d'ailleurs qu'une petite quinzaine aux côtés des duettistes Chris Froome et Geraint Thomas. Romain Bardet, flanqué de Pierre Latour, était là. Tom Dumoulin, Nairo Quintana, Alejandro Valverde, Mikel Landa ou Vincenzo Nibali aussi. Parmi les principales victimes, on trouve en revanche Rigoberto Uran. Le Colombien, deuxième du Tour 2017, a cédé dès les premiers lacets de la Colombière. Il a cédé plus de deux minutes trente sur ses principaux rivaux à l'arrivée et a clairement du souci à se faire s'il veut surfer sur les mêmes hauteurs que l'été dernier.

C'était donc une bonne journée pour prendre les devants. Julian Alaphilippe l'avait compris. Frustré à Mûr-de-Bretagne, étape qu'il avait cochée en première semaine, il a mis dans le mille. De l'échappée du jour d'une quinzaine de coureurs, où figuraient également Lilian Calméjane, David Gaudu, Philippe Gilbert ou Robert Gesink, le Français s'est montré le plus fort, mais il a aussi su parfaitement gérer sa course. C'est dans l'avant-dernière ascension, le col de Romme, que Julian Alaphilippe a définitivement filé vers la victoire, en lâchant Rein Taaramäe pour s'envoler. Cerise sur le gâteau, il endosse aussi le maillot à pois de meilleur grimpeur.

L'autre vainqueur du jour, pour le coup assez inattendu, se nomme Greg van Avermaet. Non content d'avoir conservé son maillot jaune jusqu'aux Alpes, le Belge du Team BMC a prolongé le plaisir mardi. Lui aussi s'est glissé dans l'échappée et si le profil ne lui permettait pas de briguer la victoire d'étape, GVA a fini 4e au Grand-Bornand et repris une minute trente de plus aux favoris. Il portera mercredi le maillot jaune pour la 8e journée consécutive et, si la course ne s'excite pas davantage, il n'est plus exclu qu'il puisse grimper l'Alpe d'Huez avec jeudi pour un dernier baroud. C'est beau, en tout cas, un maillot jaune à l'offensive...