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Pinot en salive d’avance : "Il y aura de l’incertitude jusqu’au bout"

Julien Chesnais

Mis à jour 15/10/2019 à 18:38 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Thibaut Pinot s’est dit "agréablement surpris" par le tracé du Tour 2020. La montagne débute d’entrée de jeu, les massifs intermédiaires sont à l’honneur… Et il y a ce fameux contre-la-montre, le seul du Tour, placé à la veille de l’arrivée, au sommet de sa montée fétiche, la Planche des Belles Filles. Du sur mesure pour le Franc-Comtois, sur le papier.

Thibaut Pinot

Crédit: Getty Images

On l’avait quitté en larmes, sur le bord de la route menant à Tignes, à l’avant-veille de l’arrivée du Tour. Trois mois après son abandon, cruel et retentissant, c’est un Thibaut Pinot tout sourire qui est apparu à Paris pour la présentation de la prochaine Grande Boucle. Le Franc-Comtois a eu droit à une énorme ovation sur la scène du Palais des Congrès (seul Alaphilippe l’a battu à l’applaudimètre). Mais ce qui l’a le plus réjoui, ce mardi, c’est sans doute la teneur du tracé du Tour 2020, qui l’a "plutôt agréablement surpris".
Le grimpeur de la Groupama-FDJ, enfin remis de sa blessure à la cuisse et qui a prévu de reprendre l’entraînement en novembre, n’est pas du genre à fouiller sur internet pour connaître le parcours avant l’heure. Il aime le découvrir le jour J. Et ce qu’il a vu lui a beaucoup plu. "La première impression est positive, commence celui qui a confirmé que le Tour serait son unique course de trois semaines de l’année, mais pas son unique objectif puisqu’il lorgne aussi les JO, qui auront lieu la semaine d’après, et les Mondiaux. ll y a de très belles arrivées au sommet, beaucoup de moyenne montagne. Les massifs intermédiaires, cela génère de la course. On l’a vu cette année, notamment à Saint-Etienne. Je suis impatient de le découvrir en détails. Ce Tour me correspond. Mais il est idéal aussi pour Bernal. C’est un Tour pour grimpeurs, et pas seulement pour moi."

La montagne d’entrée de jeu ? Une bonne nouvelle

Autre gros motif de réjouissance, le départ. D’habitude, Pinot trépigne d’impatience avant la montagne, avec la crainte de perdre des plumes avant que la première cime ne se profile. Cette fois-ci, elle lui sera servie d’entrée. Les six premiers jours comprennent trois étapes de montagne, dont la première dès le lendemain du grand départ, avec 4000m de dénivelé dans l’arrière pays-niçois.
Une entame "rarissime", comme l’a souligné Christian Prudhomme, qui plaît beaucoup à Pinot. "C’est une bonne nouvelle, assure-t-il. Les départs du Tour m’ont toujours semblé assez long. Là, on rentre un peu dans le style du Tour d’Italie et d’Espagne, où l’on voit parfois une arrivée au sommet dès le 2e jour. Les Alpes arrivent direct avec une première arrivée au sommet dès le 4e jour. Ca va faire une première hiérarchie assez vite et rendre le peloton moins nerveux."
S’il ne connaît que "de nom" certaines arrivées au sommet - Orcières-Merlette, le Mont Aigoual, et le col de la Loze - il prévoit déjà de repérer les lieux avec une certaine gourmandise. "Cela promet des reconnaissances sympas. Les 'reco' sur les cols que l’on connaît déjà, ça ne sert pas à grand-chose. Là, ce sera sympa."
Il pointe le caractère "énorme" des Alpes, mais ne déplore pas l’absence de géants traditionnels comme l’Alpe d’Huez, le Galibier ou le Tourmalet. "Ca ne me choque pas, car on a vu que les grands cols font moins d’écart. Ce sont les cols un peu plus courts et plus raides qui créént les différences." Et à cet égard, il sera bien servi, comme sur l’étape du Grand-Colombier.

A domicile pour le chrono décisif

Enfin, pour Pinot, le meilleur est sans doute pour la fin. Le chrono de la Planche des Belles Filles est pour lui "la cerise sur le gâteau". Pour au moins deux raisons. La première, évidemment, est d’un ordre affectif. Car il sera chez lui. Au sens littéral du terme. Le contre-la-montre traversera son village de Mélisey, dont le maire n’est autre que son père, Régis. "Être chez moi, ça va être spécial, salive-t-il d’avance. La route que l’on prendra, c’est celle que je fais tous les jours, que j’emprunte depuis mon enfance. C’est un chrono que je connais par coeur… ça va me faire quelque chose de le faire."
D’un point de vue purement sportif, il a également tout pour lui plaire. Long de 36 kilomètres, il comprend une partie plane, un faux-plat montant et la terrible montée finale (5,9km à 8,5%), qui n’empruntera néanmoins pas le dernier kilomètre en chemin au programme l’an dernier. "Les grimpeurs ne vont pas être désavantagés", juge d’abord Pinot. Surtout, il s’agit de l’unique chrono de la Grande Boucle.
Et vu son positionnement tardif, à la veille de l’arrivée, Pinot veut croire que cela rendra, au préalable, la course plus ouverte et indécise : "Les rouleurs ne pourront pas se permettre de cadenasser la course en attendant le chrono. Ils ne pourront pas rester cacher pendant trois semaines. Ce sera une bonne chose. Vendredi soir, il sera impossible de dire qui a gagné, à moins qu’un coureur ait trois minutes d’avance. Avec le temps, et vu la densité du moment, on sait très bien que les écarts ont tendance à se réduire. Il y aura de l’incertitude jusqu’au bout."
Et Pinot espère que l’issue sera plus heureuse qu'en juillet dernier. D’ailleurs, signe que la page du dernier Tour semble avoir été tourné, en apparence tout du moins, il n’a pas manqué d’auto-dérision lorsque Guillaume Di Grazia, au moment de conclure son interview pour Eurosport, glissa au Franc-Comtois qu’on "sera là" pour suivre ce dernier grand rendez-vous du Tour. "Moi aussi j’espère", a alors rigolé Pinot, bien décidé à aller au bout du rêve, cette fois-ci.
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