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Romain Bardet : "Je dois essayer de comprendre pourquoi j'ai coincé comme ça"

Laurent Vergne

Mis à jour 11/07/2019 à 20:26 GMT+2

TOUR DE FRANCE – Romain Bardet est le grand perdant de la première grande bataille de ce Tour 2019. A la Planche des Belles Filles, le leader de l'équipe AG2R a méchamment coincé dans les derniers hectomètres, concédant plus d'une minute à Geraint Thomas ou Thibaut Pinot. Le Français se retrouve déjà loin au général. Et avec des questions plein la tête.

Romain Bardet

Crédit: Getty Images

Personne n'allait gagner le Tour de France à la Planche des Belles Filles. C'était entendu. En revanche, l'arrivée vosgienne constituait le terrain de jeu idéal pour faire apparaitre au grand jour d'éventuelles faiblesses parmi les ténors. Malheureusement pour lui, Romain Bardet aura été celui-là. Le métronome tricolore a pris un gros bouillon.
Dans le dernier kilomètre de l'ascension, quand la bagarre entre les favoris a vraiment été lancée, le leader de l'équipe AG2R La Mondiale, incapable de suivre le rythme, a concédé plus d'une minute à Geraint Thomas. Et l'image du Français à l'arrêt sur la ligne d'arrivée à cause d'un souci mécanique a renforcé cette impression de perdition.
Je n'étais pas au niveau aujourd'hui
Avec le débours concédé dimanche dans le chrono par équipes, la situation du natif de Brioude est déjà très précaire. Il est, de loin, le candidat au podium le plus attardé au classement général. Il se retrouve au 27e rang, à plus de deux minutes des duettistes d'Ineos, Thomas et Bernal, et à 1'59" de Thibaut Pinot, dont la position apparait nettement plus enviable.
Ce coup de buis, on l'a senti venir. Tout au long de la montée finale, Bardet a navigué dans les dernières places du groupe maillot jaune. Tant que l'ascension s'est effectuée au train, il a pu tenir, mais les accélérations lui ont été fatales. A l'arrivée, dépité mais lucide, il n'a pas cherché à se cacher. "Je n'étais pas au niveau aujourd'hui et j'en ai fait le dur et l'amer constat, c'est difficile", a-t-il réagi.
Sur le pourquoi du comment, il n'avait en revanche pas (encore) de réponses à fournir : "je dois essayer de comprendre ce qu'il s'est passé, pourquoi j'ai coincé comme ça". A-t-il connu un souci mécanique au niveau de son dérailleur, comme l'a évoqué son équipier Alexis Vuillermoz sur la ligne d'arrivée ? "Non, c'était plutôt une panne de jambes", assure son directeur sportif Julien Jurdi, ajoutant : "On pensait grappiller des secondes, or on en perd. L'opération n'est pas bonne". "On s'attendait au meilleur, mais ce n'est pas le meilleur qui a été fait", constate amèrement Vincent Lavenu. Pourtant, le travail a été effectué, mais Romain a craqué à une borne du sommet."
C'est un début de Tour cauchemardesque pour Romain Bardet. Après un Dauphiné où il était apparu en-dedans, il est arrivé sur le Tour avec l'ombre d'un doute au-dessus de la tête. Lundi, après le show Alaphilippe dans les vignes champenoises, il avait glissé ces mots prémonitoires : "Cela n'a pas été simple. Il fallait se remettre en avant pour la suite du Tour après le coup de massue sur la tête de la veille (lors du chrono par équipes, NDLR). Je n'ai pas couru depuis début juin et je suis à la recherche de mes sensations mais ça a l'air d'aller." Pas tant que ça, finalement.
Il y a encore plein de choses à faire
La Planche des Belles Filles, chez AG2R, on l'attendait donc avec un mélange d'impatience et de crainte. Vincent Lavenu, sur le plateau des Rois de la Pédale, avait d'ailleurs soufflé le chaud et le froid mercredi. S'il se disait "convaincu" que son leader ferait "partie des protagonistes", le manager d'AG2R La Mondiale rappelait également que "la première étape de montagne débouche souvent sur des surprises, des bonnes ou des mauvaises. On espère faire partie des bonnes..."
Après six jours de course, il est évidemment trop tôt pour jeter le bébé avec l'eau du bain, et Bardet lui-même refuse d'ailleurs d'être dans la résignation ce jeudi. "Je reste encore très motivé pour ce Tour, il y a encore plein de choses à faire", rappelle-t-il. Lavenu, lui, en appelle à une "remontada". Mais il est tout de même difficile d'envisager qu'il puisse encore jouer un rôle majeur dans l'optique du classement général. Même en admettant qu'il retrouve ses sensations, le voilà à la fois déjà loin des meilleurs pour prétendre au maillot jaune mais pas assez pour bénéficier d'une marge de manœuvre. On ne laissera pas partir un Bardet et son double podium sur le Tour, même à deux minutes au général.
Il a devant lui au moins vingt-quatre heures pour faire le point avant un week-end bosselé et, surtout, une arrivée d'étape chez, lui, dimanche, à Brioude. L'endroit idéal pour se refaire la cerise ?
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Romain Bardet (AG2R)

Crédit: Getty Images

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