Tour de France 2025 - Laurent Fignon en fil rouge et le Mont Ventoux : le Tour renoue avec ses mythes oubliés

En quête constante ces dernières années de nouveautés ancrées dans l'histoire du Tour, les organisateurs de la Grande Boucle ont fait fort en 2025. En renouant d'abord avec le Mont Ventoux mais, surtout, avec deux cols mythiques dans la carrière de Laurent Fignon qui n'avaient plus été empruntés depuis plus de vingt ans.

Départ à Lille et terrible enchaînement Pyrénées - Alpes : le parcours en vidéo

Video credit: Eurosport

2025 avait tout de l'édition spéciale. Parce qu'il s'agit des 40 ans du dernier succès tricolore sur le Tour de France, lors de la 5e et dernière victoire de Bernard Hinault. Parce que l'on va fêter les 50 ans du premier succès de Bernard Thévenet, le tombeur d'Eddy Merckx à Pra-Loup, ou encore les 70 ans du triplé de Louison Bobet. Trois des plus grands champions français au cœur du tracé.
"Nous avons souhaité adresser des clins d'œil à ces bâtisseurs de la grande histoire du cyclisme, expliquait le directeur du Tour, Christian Prudhomme. Honorer Anquetil à Rouen le 4e jour, rendre visite au "Blaireau" à Yffiniac dans la 7e étape, penser à Bobet au départ de Saint-Méen-le-Grand le lendemain…" Mais quand la montagne viendra, l'hommage sera surtout envers Laurent Fignon, avec les retours des montées de La Plagne et Superbagnères.
Ravi de retrouver cette arrivée de légende
En plaçant ces deux stations en arrivée d'étape dans chaque fin de massif, les Alpes pour La Plagne et les Pyrénées pour Superbagnères, les organisateurs ne pouvaient pas rendre – volontairement ou non - plus bel hommage à Laurent Fignon, une des autres stars du cyclisme français dans les années 80. Le double vainqueur 1983-1984 de la Grande Boucle s'était emparé du maillot jaune dans la montée pyrénéenne en 1989 et avait remporté les deux premières arrivées de l'histoire du Tour à La Plagne, en 1984 (maillot jaune sur les épaules) et 1987. Deux ascensions qui ont écrit parmi les plus belles pages du cyclisme tricolore… mais qui avaient pourtant été complètement boudées par le Tour de France depuis une bonne vingtaine d'années !
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Le maillot jaune Laurent Fignon, entre Greg Lemond et Pedro Delgado, sur le Tour de France 1989

Crédit: Getty Images

Voilà 23 ans que l'on n’avait plus vu La Plagne (même si elle était au programme du Dauphiné 2021) et 36 ans que Superbagnères n'avait plus accueilli le Tour. Un retour que les organisateurs programmaient et espéraient depuis longtemps."Cela faisait longtemps que nous voulions revenir à Superbagnères mais, pour cela, il fallait qu'il y ait des travaux, non pas réalisés pour le Tour de France mais pour la station, nous expliquait Christian Prudhomme. Le pont vétuste ne supportait pas les camions nécessaires à l'arrivée du Tour mais il ne supportait pas non plus ceux nécessaires à la station. Il y a désormais une nouvelle route, un nouveau pont, on peut y accéder et on est ravi de retrouver cette arrivée de légende".
C'est une légende du Tour qui revient
Car c'est exactement ce qu'est Superbagnères. En seulement six arrivées dans l'histoire, la montée de 12,4km à 7,4% a offert quelques-uns des plus beaux scénarios des années 70-80. "Le gamin que j'étais se souvient en 1971, raconte le directeur du Tour. C'était au lendemain de la chute de Luis Ocana dans le col de Menté et de son abandon maillot jaune sur les épaules et c'est  Fuente qui va alors s'imposer à Superbagnères. Et il y a eu d'autres étapes depuis… Bernard  Hinault s'est imposé là-haut en contre-la-montre en 1979, avant son duel incroyable en 1986 avec Greg Lemond. Je me rappelle qu'Hinault attaque pour un deuxième jour consécutif avant de connaître une défaillance au pied de Superbagnères. Lemond le lâche alors et s'envole mais Hinault parvient à sauver son maillot pour 40". Sans oublier bien sûr 1989 et Laurent Fignon qui s'empare du maillot jaune. Donc oui v et on est très heureux".
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La victoire pour Padun, le maillot jaune pour Porte : le résumé de la 7e étape

Video credit: Eurosport

Tout comme le retour du Mont Ventoux, au sommet duquel la Grande Boucle n'a plus fait d'arrivée depuis 2013 et le numéro de Chris Froome (arrivée au Châtel Reynard en 2016 en raison du vent et arrivée à Malaucène en 2021) mais qui inspire déjà les Français. "L'étape du Ventoux, ça me donne très envie d'y être, avoue Lenny Martinez, qui prendra la direction de Bahrain-Victorious cet hiver. J'ai déjà gagné là-haut, c'est une très belle arrivée et c'est top que le Tour y revienne". Et si La Plagne n'est peut-être pas aussi riche en histoire que ses deux comparses, la faute à un nombre de passages du Tour plus que réduit (4 arrivées seulement), elle a eu son lot d'étape mythique.
La Plagne, la "montée Fignon"
La station de la Tarentaise aura été le théâtre de l'une des défaites les plus cinglantes de Miguel Indurain, lorsqu'il perdit plus de 2 minutes (soit la moitié de son avance) sur Alex Zülle en 1995, au terme d'un numéro en solitaire de 66km du Suisse. Mais si La Plagne est connue sur le Tour de France, c'est avant tout pour être la "montée Laurent Fignon", vainqueur en 1984 pour conforter un maillot jaune qu'il avait pris la veille et qu'il ne lâchera plus, et en 1987. Une ascension où tout pourrait basculer. "C'est une ascension très régulière, mais qui a toujours fait des différences, rappelle Christian Prudhomme. Pourquoi ? Parce qu'elle arrive régulièrement en fin de Tour de France et, là encore, elle sera placée à 48h de l'arrivée et tout pourra y être remis en question.". Un mythe comme La Plagne ne mérite pas moins.
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