1re étape du Tour de France 2025 - Tim Merlier, Jonathan Milan, Jasper Philipsen (ou une surprise) : Trois hommes pour un maillot à Lille

Le Tour de France débute à Lille, ce samedi, où les sprinteurs ont l'occasion d'endosser un maillot jaune qui n'est plus si souvent à leur portée. Tim Merlier (Soudal Quick-Step), Jonathan Milan (Lidl-Trek) et Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) ont la faveur des pronostics, dans cet ordre eu égard à leurs performances cette saison. Voici dans quelles conditions chacun d'eux aborde l'événement.

S'il n'y a qu'un favori, c'est Tim Merlier 

Ce n'est plus si fréquent. Le premier maillot jaune du Tour de France semble promis à un sprinteur, en cette édition 2025 dont le départ sera donné à Lille samedi. Et des trois casques qui s'élèvent au-dessus de la meute, celui de Tim Merlier décroche le statut de favori d'une courte tête. Avec dix victoires cette saison, il n'est battu que par un seul homme en la matière : Tadej Pogacar.

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Mais dans le registre des sprints massifs, le Belge est la référence de l'exercice en cours. "Sa forme peut un peu décroître parfois, mais il est souvent très fort en début de Grand Tour et je trouve que, sur une journée, il est capable d'être le meilleur du monde", estime Nicolas Fritsch, dans Bistrot Vélo. Illustration : en 2021, quand le Tour avait d'abord fait la part belle aux puncheurs, Merlier avait levé les bras dès sa première opportunité, lors de la 3e étape.

Le bolide de 32 ans n'aura cependant pas le loisir de jouir d'une équipe Soudal Quick-Step dédiée à sa cause, Ilan Van Wilder et Valentin Paret-Peintre semblant, par exemple, plus à-même d'aider Remco Evenepoel en altitude. Sa faculté à anticiper pour l'emporter via des sprints longs (Nokere Koerse 2024 est un must du genre) pourrait lui sauver la mise… mais ne pas suffire si un coureur de son calibre est mieux emmené.

Merlier plus fort que la meute

Video credit: Eurosport

Jonathan Milan, c'est du lourd

Rayon puissance, un homme semble en mesure de rivaliser : le colosse Jonathan Milan. Lauréat du classement par points du Giro en 2023 et 2024, l'Italien de 24 ans aura la lourde tâche d'assumer le leadership dans les sprints pour Lidl-Trek, qui s'est permis de laisser Mads Pedersen à la maison dans cette optique, le Danois s'étant chargé de prendre le relais pour le maillot cyclamen.

Milan a ainsi la pression, pour son premier Tour de France. Et il sort d'un Critérium du Dauphiné paradoxal. Vainqueur d'une étape avec aisance, le pistard a aussi beaucoup souffert dans chaque talus et s'est raté sur une arrivée qui lui convenait (5e à Mâcon). S'il tutoyait déjà sa condition estivale, c'est inquiétant pour lui. S'il encaissait une charge de travail énorme de manière à être bien plus fort en juillet, c'est effrayant pour les autres.

Julien Bernard, non sélectionné pour le Tour mais présent à ses côtés lors du Dauphiné, s'était exprimé à ce sujet dans les Rois de la Pédale. "Johnny [Milan] a besoin de cette course pour avoir plus de dénivelé dans les jambes et être au top lors du Tour de France", avait-il assuré, faisant certes de "gagner des étapes l'objectif n°1" pour son sprinteur italien, mais plaçant la nécessité de parfaire ses "jambes de grimpeur" quasiment au même rang.

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Video credit: Eurosport

Philipsen, encore mieux lancé, vraiment ?

Reste le troisième homme (qui aurait été le premier il y a quelques années) à briguer une tunique dorée qu'il n'a jamais portée. Jasper Philipsen, maillot vert du Tour de France 2023, ne signe pas un opus à la hauteur de son standing. Récemment battu à la photo-finish par Paul Magnier lors d'une course d'un jour à Bruges, il n'a gagné que deux fois cette saison.

Philipsen a tout de même accumulé les places d'honneur en 2025 et accroché Kuurne-Brussels-Kuurne à son palmarès. Ce jour-là, Kaden Groves l'avait mis sur orbite (avant d'être déclassé pour avoir célébré, en décélérant, parmi des coureurs en plein effort). Le sprinteur australien est présent pour la première fois au départ du Tour de France. Pouvoir compter sur un poisson-pilote aussi rapide est un luxe… qui induit d'octroyer un autre rôle à Mathieu Van der Poel.

Pur électron libre ? Pénultième lanceur ? Van der Poel ne devrait plus représenter l'unique roue à suivre pour Jasper Philipsen, quand les grosses cuisses jouent des coudes. La nouvelle organisation de la formation Alpecin-Deceuninck – qui se manque rarement dans les grands rendez-vous – sera scruté dès samedi en direction de Lille, et lors d'une première semaine où "MVDP" aura de quoi s'amuser.

Derrière ce trio, Biniam Girmay – trois étapes et le classement par points en 2024, excusez du peu – fait partie d'une palanquée d'outsiders constituée de Jordi Meeus, Dylan Groenewegen ou autre Arnaud De Lie. Ajoutez à cela la lutte du placement entre les favoris et vous obtiendrez un traditionnel condensé de nervosité, dont un seul coureur émergera, de jaune vêtu et en lauréat.

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