Tour de France 2025 I "Peloton qui tousse", maillot vert… Mathieu Van der Poel (Alpecin - Deceuninck), un abandon et des questions

L’abandon de Mathieu van der Poel, victime d’une pneumonie, est un coup dur pour le Tour de France tant le Néerlandais en était l’un des grands animateurs. Il pose aussi quelques questions, à commencer par l’état de santé du peloton, déjà évoqué par Tadej Pogacar. Mais aussi l’impact de son absence sur la course au maillot vert ou sur la dernière étape à Paris, dont il était l’un des favoris.

Van der Poel vainqueur d'un sprint royal devant Pogacar et Vingegaard

Video credit: Eurosport

Un signe supplémentaire d’un peloton en mauvaise santé ?

Mathieu van der Poel était déjà malade depuis quelques jours avant l’annonce de son abandon mardi matin. Son état s’est aggravé et une pneumonie a été diagnostiquée, comme l’a expliqué son équipe, Alpecin-Deceuninck, dans un communiqué. Ce n’est pas forcément un cas isolé. Tadej Pogacar s’inquiétait ainsi de la santé des coureurs sur le Tour de France dimanche, à l’arrivée de la 15e étape à Carcassonne. "La moitié du peloton tousse", avait affirmé le Slovène, légèrement enrhumé durant la deuxième semaine même si cela ne l’a pas empêché de briller dans les Pyrénées.
Les coureurs sont soumis à des variations importantes de température depuis le Grand Départ à Lille le 5 juillet dernier, ce qui rend les organismes plus vulnérables. "On a mis tellement de glace pour lutter contre la chaleur, ce n’est pas ce qu'il y a de mieux pour la gorge", avait aussi souligné Pogacar dimanche à Carcassonne. La veille, Steff Cras (TotalEnergies) avait abandonné sur maladie, tandis que Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) avait jeté l’éponge un peu plus loin sur les pentes du Tourmalet. "On sent que quelque chose ne va pas, peut-être qu’il va tomber malade dans quelques jours", avait avancé son directeur sportif Tom Steels. La maladie semble ainsi avoir gagné une partie du peloton, et le cas de Van der Poel serait plutôt de nature à confirmer cette tendance. Cela pourrait être une donnée cruciale en troisième semaine.

Milan et Pogacar seuls en lice pour le maillot vert ?

L’abandon du Néerlandais rebat considérablement les cartes dans la course au classement par points. Avec 210 points, Van der Poel en occupait la troisième place et n’accusait que 12 points de retard sur Tadej Pogacar (UAE Emirates – XRG) et 41 sur Jonathan Milan (Lidl-Trek). Sans être encore hors course, Biniam Girmay (Intermarché – Wanty), 4e avec 169 points, et Tim Merlier (Soudal Quick-Step), 5e avec 150 points, semblent cependant avoir trop de retard pour impacter la lutte pour le maillot vert. Elle devrait vraisemblablement se résumer à un duel entre le Slovène et l’Italien en l’absence de MVDP.
Dans cette optique, Milan a tout intérêt à capitaliser sur l’étape de mercredi entre Bollène et Valence, tant elle ressemble à la dernière véritablement taillée pour les sprinters sur le Tour de France. Potentiellement, l’Italien peut prendre 70 points entre le sprint intermédiaire et celui de l’arrivée pour mettre Pogacar à distance. Le Slovène pourrait de son côté profiter des étapes dans les Alpes pour gratter des points, même si elles ont un coefficient inférieur à celle de Valence, et à la dernière sur les Champs-Élysées. La lutte pour le maillot vert pourrait ainsi rester serrée jusqu’au bout. Mais elle a un peu perdu de sa substance sans un protagoniste de la trempe de Van der Poel.

Et maintenant, quel favori pour l’étape de Paris ?

Elle était taillée pour lui, et la perspective d’être éventuellement encore dans la course pour le maillot vert ne l’aurait motivé que davantage. Van der Poel faisait figure de favori sur la 21e et dernière étape du Tour de France dimanche prochain à Paris. Le tracé, avec la Butte Montmartre à escalader à trois reprises, dont une dernière fois à seulement six kilomètres de l’arrivée, convenait parfaitement à ses qualités. Mais il n’accrochera pas cette étape de prestige à son palmarès.
Les sprinteurs, plutôt contrariés par ce parcours qui ne les favorise pas vraiment avant l’arrivée sur les Champs-Élysées, pourraient voir d’un bon œil l’absence de Van der Poel. Comme celle de Remco Evenepoel, qui avait lui aussi une carte à jouer après avoir brillé sur les pentes escarpées de la Butte Montmartre lors des Jeux olympiques l’an dernier. Mais il reste d’autres candidats. À commencer par Tadej Pogacar, qui ne serait certainement pas contre l’idée d’accrocher cette étape prestigieuse à son palmarès.
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La nouveauté Montmartre et la tradition des Champs : Le profil de la 21e étape

Video credit: Eurosport

Un Français super-combatif du Tour ?

Van der Poel pouvait aussi revendiquer cette récompense. Le Néerlandais a été l’un des grands animateurs du Tour de France, particulièrement en première semaine, et au-delà de sa victoire à Boulogne-sur-Mer ou du maillot jaune qu’il a porté durant quatre jours. Il s’était lancé dans de nombreuses échappées, notamment sur la route de Vire-Normandie, mais surtout dès le départ de la 9e étape à Chinon avec son équipier Jonas Rickaert. MVDP avait été justement élu coureur le plus combatif des 10 premiers jours, avant de s’illustrer encore dans la deuxième semaine à Toulouse ou sur la route de Carcassonne.
À ce stade de l’épreuve, il était le troisième homme à avoir passé le plus de kilomètres à l’avant de la course (445), derrière les Français Lenny Martinez (Bahrain - Victorious, 480) et Bruno Armirail (Décathlon – AG2R La Mondiale, 475). Peut-être un signe que le retrait de Van de Poel pourrait faire les affaires des coureurs tricolores au moment de l’attribution de la récompense de super-combatif de l’épreuve en fin de semaine. Ils ont d’ailleurs remporté le prix de la combativité à huit reprises sur les 15 étapes disputées jusqu’ici sur ce Tour de France.

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