Tour de Frances Femmes 2025 | Pauline Ferrand-Prévot, le plus grand défi de sa nouvelle vie

Des vies, Pauline Ferrand-Prévot en a eu beaucoup. A 33 ans, et en s'en tenant au strict domaine professionnel, on peut en compter au moins trois. La première la conduisait où bon lui semblait et son immense talent l'avait menée jusqu'à sa triple couronne de championne du monde, sur route, en cyclo-cross et en VTT. La seconde n'avait qu'un but qu'elle a atteint en devenant championne olympique à Paris 2024. Cette médaille d'or en poche, "PFP" s'est tournée vers un nouveau défi, le dernier : celui de remporter le Tour de France femmes. Cette quête débute ce samedi à Vannes.

Il n'avait pas fallu bien longtemps à Pauline Ferrand-Prévot pour se tourner vers la Grande Boucle. Là-bas, sur la colline d'Elancourt, à l'aube d'une quinzaine olympique de rêve pour le sport français, la Française avait à peine essuyé ses larmes, témoin de l'émotion qui l'avait submergée sur le podium, qu'elle évoquait déjà le dernier chapitre de sa carrière. La confidence était si soudaine qu'on a compris que tout ceci faisait partie d'un plan pensé il y a longtemps.

Un an, quasiment jour pour jour, Ferrand-Prévot y est avec cette équipe Visma | Lease a Bike qu'elle avait choisie pour son retour sur la route, sans doute car il y avait de la place pour un rôle de leader sur le Tour, aussi peut-être parce qu'elle la connaissait via son compagnon, Dylan van Baarle, arrivé chez les Néerlandais début 2024. La direction sportive et la championne ont élaboré un plan pour que cette dernière retrouve des automatismes sur la route, sept ans après sa dernière vraie saison.

"Pauline est complètement prête, physiquement et mentalement, assure Rutger Tijssen, le boss de l'équipe féminine chez Visma. Au cours des deux derniers mois, elle a pu se préparer pour le Tour dans le calme et la sérénité. Nous avons fait le choix conscient de ne pas participer à des courses et de nous concentrer uniquement sur l'entraînement. Ce choix était-il le bon ? Nous le saurons le 3 août." Présente sur la dernière Vuelta, Ferrand-Prévot l'avait traversée sans briller, abandonnant même sur la 5e étape. 

Pour son retour, "PFP" n'a décroché qu'une victoire, et quelle victoire ! Vainqueure de Paris-Roubaix, la Française a bien plus brillé sur les classiques, ce qui pourrait laisser croire que son profil correspond plus à ces courses qu'aux neuf étapes du Tour de France femmes, de Plumelec ce samedi à Châtel dimanche prochain en passant notamment par la Madeleine et Joux-Plane. Les Alpes décideront qui succèdera à Katarzyna Niewiadoma, vainqueure après le thriller de l'Alpe d'Huez en 2024.

C'est précisément là, à Tignes, que Ferrand-Prévot a affûté ses jambes. "J’ai eu une très bonne période d’entraînement là-bas et j’ai pu effectuer les derniers réglages avant le Tour", dit-elle. Des ultimes préparatifs qui ne lui permettent pas de crier haut et fort qu'elle veut remporter le Tour de France, pas encore. Même à 33 ans, la championne olympique de VTT veut prendre son temps. L'édition 2025 fait elle aussi partie du processus.

"Pour moi, ce Tour est avant tout un moment important pour découvrir ce que c’est que de courir une course par étapes de ce niveau, assure "PFP". Cette étape s’inscrit dans un plan à long terme dans lequel je veux acquérir de l’expérience et progresser. Chaque étape est une opportunité d’apprendre et de grandir dans le projet global que nous avons en tête en tant qu’équipe. J’ai le droit de faire des erreurs cette année, pour ne pas les refaire l’année prochaine." 

Un état d'esprit qui ne l'empêche pas d'avoir des ambitions. Après tout, Pauline Ferrand-Prévot fait rarement des choses sans briller, la preuve à Paris-Roubaix, une course qu'elle avait ajoutée à son programme pour profiter de la forme entrevue au Tour des Flandres une semaine plus tôt (2e). De Vannes à Plumelec samedi, le profil lui plaît et au bout il y aura un maillot jaune. De quoi se lancer définitivement dans sa nouvelle vie.