Evenepoel, Sagan, Gavaria... Pourquoi ils ont choisi le Tour de San Juan

"Là où tout commence" proclame fièrement le Tour de San Juan dans ses affiches de promotion. Le sens de ce slogan n’est pas usurpé. C’est bien sur ces routes escarpées, bercées par le soleil estival qui règne en Argentine à cette époque de l’année, que certaines formations lancent officiellement leur saison. Ces équipes savent très bien qu’en janvier, San Juan offre des conditions de compétition sans égales : une météo favorable et un parcours extrêmement varié et sélectif. Parfait pour étalonner l’état de forme de leurs leaders.

Depuis sa première édition, en 1982, le Tour de San Juan a parcouru bien du chemin. Au point d’être devenu un rendez-vous incontournable du début d’année. D’autant que, surfant sur la popularité sans cesse grandissante de cet évènement, les organisateurs ont désormais ajouté à la course masculine, des épreuves féminines, juniors et inclusives !

Et après deux années de parenthèse, due à la pandémie de Covid 19, la compétition fait enfin son grand retour au calendrier de l’Union Cycliste Internationale (UCI). Durant l’intervalle, elle n’a rien perdu de son pouvoir attractif avec la présence toujours fervente et massive des supporters locaux qui font de San Juan la capitale argentine du cyclisme. En atteste aussi la qualité du plateau qui se présentera au départ.

Sept équipes World Teams, à savoir l’élite du cyclisme mondial, ont ainsi déposé leurs valises dans cette région du Nord de l’Argentine : Astana, Team DSM, Bora-Hansgrohe, Trek-Segafredo, Ineos Grenadiers, Soudal Quick-Step et Movistar. Un plateau de choix qui est de plus relevé par la présence de formations Pro Teams extrêmement compétitives telles que TotalEnergies ou Israël Premier-Tech. Enfin, d’autres équipes continentales, en provenance d’Argentine, de Colombie ou du Panama, tenteront de tirer leur épingle du jeu.

Ce ne sera pas facile tant le tracé, encore une fois, s’annonce ardu. Cette 39e édition a fait la part belle aux décors iconiques de l’Argentine aussi bien qu’aux ascensions spectaculaires. Ainsi, lors de la 4e étape, le peloton empruntera la mythique Route 40 (qui traverse tout le pays du Nord au Sud) avant de rejoindre Barreal, l’une des plus belles villes de la Province de San Juan. Deux jours plus tard, et après la journée de repos, les coureurs s’attaqueront le vendredi 27 janvier à la 5e étape, peut-être la plus dure de cette édition.

Au programme, 173,7 kilomètres et l’ascension du redoutable Alto de Colorado dont le sommet culmine à 2565 mètres. Celui qui le domptera aura de bonnes chances de remporter le classement final. Remco Evenepoel, dernier tenant du titre en 2020 et nouvelle mégastar du vélo mondial, fait figure de grand favori.

Le lien qui lie le jeune prodige belge (qui fêtera ses 23 ans le 25 janvier durant la compétition) et le Tour de San Juan est très fort : c’est ici, en effet, que le coureur de la Soudal Quick-Step a effectué sa première course chez les professionnels en 2019. Depuis, Remco a confirmé tous les espoirs placés en lui, signant notamment une saison 2022 extraordinaire avec des succès majeurs sur Liège-Bastogne-Liège, le Tour d’Espagne et les Championnats du monde.

Mais Evenepoel et la Soudal Quick-Step n’auront pas la partie facile pour autant dans les paysages grandioses de cette course, considérée par tous comme la plus importante de toute l’Amérique du Sud. La Movistar a elle aussi des joyaux à faire briller, à commencer par Fernando Gaviria. Le sprinteur colombien, 28 ans, s’est déjà imposé à 8 reprises sur les routes du Tour de San Juan et ne compte pas s’arrêter là.

D’autres têtes d’affiche seront également au départ, parmi lesquelles l’Italien Filippo Ganna, deuxième derrière Evenepoel en 2020, ou la légende slovaque Peter Sagan, désormais leader de la formation française TotalEnergies. Outre Ganna, un autre coureur de l’équipe Ineos Grenadier sera particulièrement à suivre : Egan Bernal. Très grièvement blessé en janvier 2022 après avoir percuté un bus à l’entraînement, le Colombien, vainqueur du Tour de France en 2019, est un miraculé. Pour lui, le Tour de San Juan c’est là où tout (re)commence…