Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Tour du Pays Basque - Remco Evenepoel a perdu, oui, mais il a semé de (nouvelles) belles promesses pour l’avenir

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 09/04/2022 à 21:44 GMT+2

TOUR DU PAYS BASQUE - Distancé dans la dernière étape, Remco Evenepoel a non seulement lâché son maillot de leader mais il a également manqué le podium, pour quelques secondes. Malgré tout, le Belge de la QuickStep-AlphaVinyl a rappelé pourquoi il était porteur de tant de promesses. Dans le résultat comme dans l’attitude. Malgré cette nouvelle déconvenue, le meilleur arrive pour lui.

Leader au départ et 4e à la fin, l'émotion d'Evenepoel : "Je vais peut-être pleurer ce soir"

Il y a des défaites qui font mal, qui peuvent vous détruire, et puis il y a celles qui vous font grandir, sur lesquelles on peut construire l’avenir. Alors, oui, Remco Evenepoel a perdu le Tour du Pays basque ce samedi, alors qu’il portait le maillot jaune de leader au départ de la dernière étape, et n’a même pas accroché le podium final (4e). Un résultat que le Belge de la QuickStep-AlphaVinyl peinait un peu à digérer une fois la ligne franchie.
picture

Une chute à 4 km de l'arrivée... et la victoire : revivez la fin de course héroïque d'Izagirre

Peut-être que je vais pleurer ce soir…
"Je suis triste, avouait-il. Finir quatrième, manquer le podium pour seulement cinq secondes, à seulement une vingtaine de secondes de la victoire finale, ça fait un peu mal, forcément. Peut-être que je vais pleurer ce soir mais ce n’est pas non plus la fin du monde… " Car, au-delà du résultat brut, déjà plutôt satisfaisant, le coureur de la QuickStep-AlphaVinyl a montré un visage plus que rassurant.
Il aura certes été décroché dès que la pente était sévère et qu’un favori passait à l’attaque mais, contrairement à ce que l’on avait pu voir sur Tirreno-Adriatico, ce dernier élément n’était pas signe d’une défaillance. Bien au contraire. Lucide, très mature dans sa gestion des efforts dans les cols, Evenepoel n’a jamais cherché à suivre ses adversaires, préférant monter à son allure, lissant ses efforts pour ne jamais exploser. Et, bien souvent, il a fini par recoller. Mais dans les pourcentages ahurissants de Krabelin (4km à 10,5%, max 17%), le Belge n’a finalement pas pu suivre les meilleurs sur le sommet.
J’ai risqué ma vie pour revenir
"C’était une journée vraiment difficile, racontait-il. Je me suis plutôt bien senti dans toutes les montées, mais l’ascension de Krabelin, la plus pentue, a un peu tué mes jambes quand même". Pointé alors à une vingtaine de secondes de Vlasov, Martinez, Izagirre, Vingegaard et Mas, tout seul en chasse, sans équipier, avec 40 kilomètres restants, Evenepoel aurait pu craquer. Céder mentalement comme physiquement et complètement exploser. Mais cela n'est pas arrivé. Lui dont on a souvent remis en question les qualités en descente depuis sa grave chute sur le Tour de Lombardie 2020 a visiblement laissé toute appréhension derrière lui.
picture

Evenepoel craque, Izagirre increvable : les temps forts de la dernière étape

"J’ai risqué ma vie dans la descente pour revenir, ce que j’ai finalement réussi à faire", explique-t-il, résumant bien vite une lutte de près de trente kilomètres, à deux (Martinez a roulé avec lui après avoir été piégé par la chute de Mas) contre quatre, avec un écart monté à plus de 35’’. Mais il est revenu, ne comptant pas ses efforts, bouchant à lui seul les vingt dernières secondes après le sommet d’Urkariega. "Je n’ai pas de regrets à avoir sur les efforts que j’ai fournis alors, assure-t-il. On devait rouler pour revenir sur la tête". Mais attaquer quelques kilomètres après son retour à l’avant sur du plat et gagner en force le sprint intermédiaire devant Martinez n’étaient pas forcément nécessaire… Cela aura été sa seule faute de la journée. Mais il n’a pas tardé à la payer.
Je venais pour me tester et je me suis bien débrouillé
Lorsque la bagarre s’est lancée entre les favoris dans la montée finale d’Arrate, Evenepoel a vite lâché prise. Sans exploser, là encore. "Quand ils ont placé une grosse accélération, je ne pouvais pas les suivre, mais j’ai réussi à garder un tempo très élevé, raconte le Belge. Ça m’a fait perdre une vingtaine de secondes (24’’ exactement). Et les bonifications de l’étape m’ont sans doute coûté le podium". Il lui aurait manqué une seconde quoi qu’il arrive. Mais sa gestion des ascensions montre qu’il est capable de jouer avec les meilleurs, dans son style.
picture

Remco Evenepoel

Crédit: Getty Images

"Même si je manque le podium, je venais pour me tester face à la crème des coureurs de courses par étapes et je pense que je me suis très bien débrouillé, y compris aujourd’hui, a assuré le médaillé de bronze des derniers Mondiaux du chrono. J’étais encore là dans la dernière ascension. Je regrette simplement d’avoir été distancé. C’est bien mieux que sur Tirreno (rires), la forme est là. Mais ça ne veut pas dire que je suis satisfait : j’aurais voulu finir sur le podium. J’espère au moins que les fans ont pris du plaisir avec ce que j’ai montré cette semaine". A défaut de gagner, il aura au moins animé la course, clairement.

Son premier résultat de référence sur une course par étapes World Tour

Et Il y aura pas mal de positif à tirer de cette semaine espagnole pour le prodige belge. "Je n’ai pas spécialement appris quoi que ce soit aujourd’hui… Enfin si : que j’étais capable de très bien descendre", admet-il. Il faut admettre que ses progrès dans l'exercice ont été bluffants sur les descentes pourtant périlleuses du Pays basque. On l’a aussi vu ne jamais lâcher, lui qui craquait parfois lorsqu’il sentait la course lui échapper. Et, après tout, faire 4e du Tour du Pays basque, avec le plateau qui était celui de cette édition, n’a rien faire d’infamant. Loin de là. Ce serait oublier qu’il n’avait encore jamais accrocher le moindre top 10 sur une course par étapes World Tour majeure. A 21 ans, Remco Evenepoel ne cesse d’apprendre et continue de progresser. Même si on l’attend toujours plus haut, toujours plus vite.
picture

Remco Evenepoel of Belgium and Team Quick-Step - Alpha Vinyl Yellow Leader Jersey, Gino Mäder of Switzerland and Team Bahrain Victorious and Juan Pedro López of Spain and Team Trek - Segafredo compete in the breakaway during the 61st Itzulia Basque Countr

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité